A la fin du mois de Marpenoth 1358 CV, dans le petit village de Soirétoile, un elfe à l'apparence hautaine entra dans la petite auberge de la Licorne Dorée. Il s'appelait Norlannan Ombre de Lune et désirait enquêter sur une de ses amies dont il avait appris la mort récemment. Or, c'est dans les environs de cette petite contrée qu'elle avait été vue pour la dernière fois. Selda Ynyara, l'aubergiste, lui apprit qu'Yllalynn Chantacier, la disparue en question, avait répondu à une annonce affichée dans cette même auberge, et que le seul moyen de savoir ce qui était arrivé à son amie était de s'adresser à Dargwen Hawklight, la responsable de ladite annonce. Responsable qui devait apparaître sur les lieux peu de temps après. Dargwen et Norlannan discutèrent longuement durant toute la soirée. L'elfe doré apprit ainsi que Dargwen avait récemment hérité d'une vieille bâtisse familiale qu'elle était fort désireuse de vendre. Or, elle refusait d'y mettre les pieds elle-même, préférant y dépêcher quelques mercenaires pour vérifier la viabilité des lieux. Quelques semaines plus tôt donc, elle avait engagé Yllalynn qui s'était rendue sur les lieux... avant de revenir quelques jours plus tard, malade. Elle avait fini par mourir de son affliction peu après. Dargwen était désolée de ce qui était arrivé, mais elle en ignorait les raisons réelles...

Un mois après ses retrouvailles avec Tristania, Garathlin avait repris la route de l'aventure. L'année qu'il avait passée ayant été particulièrement chargée en évènements marquants, il avait besoin dès à présent de se reconnecter avec Brinellon, le dieu des chasseurs, qu'il n'avait plus ressenti à ses côtés depuis longtemps. Or, il avait entendu dire que la cité d'Aldemar, située à une trentaine de lieues de Barza, disposait d'un petit temple – ou d'une grosse chapelle – qui lui était dédiée. Il promit à Tristania de revenir, et tandis qu'elle s'occuperait de la petite Misty durant son absence, l'elfe aëris s’envola vers le levant.Le jeune prêtre atteignit la ville dans le courant de la matinée du 17 middae de dekkaroï où, après avoir vaguement erré dans cette cité qu'il ne connaissant pas encore, il atteignit le petit bâtiment qu'il cherchait. Or, surprise, celui-ci faisait partie du mur d'enceinte de la ville. Si une façade donnait sur les rues, une autre donnait directement sur la forêt domaniale située à l'extérieur de la cité. Avantage de sa position, il fut accueilli par ses pairs qui lui octroyèrent une petite chambre avec plaisir – chambre qu'il devrait partager avec un prêtre un tantinet trop volubile à son goût. Sitôt qu'il fut installé, l'elfe quitta la chambre et se rendit au hall de prière, où il s'agenouilla et joignit ses mains. Il avait l'intention de demeurer ainsi pendant une grosse partie de la journée.

L’officer Macwhirr et son équipe atteignirent enfin le sas ouest de la station Hadley’s Hope. Après avoir passé 24 heures dans un tracteur défecteux en attente de secours, ils avaient fini par décider de rentrer à pieds, quitte à marcher 10 km dans la rocaille, sous un orage électrique déchaîné. Mais leurs dernières communications avec la station s’étant révélées infructueuses, ils n’avaient guère eu le choix.La première chose qui les surprit fut le silence. D’ordinaire, l’endroit résonnait de bruits, de voix et d’activité. Mais ce jour-là, un silence de mort régnait. Seule une voix grésillante résonnait dans les micros, répétant inlassablement un message en boucle : « Ceci est un message d’urgence. Tous les colons doivent immédiatement se rassembler dans la réserve principale du sous-sol, par sécurité. ». Ce message les surprit : qu’est-ce qui avait bien pu se passer durant ces dernières 24 h pour que le protocole de quarantaine soit activé ? Ils savaient qu’une infection avait été découverte dernièrement – des rumeurs faisaient d’ailleurs état de décès parmi les colons, mais rien n’était confirmé. On parlait de parasites en forme de serpents qui s’étaient enfuis dans la base. Les choses s’étaient donc empirées en leur absence ?.

Une silhouette mince évoluait lentement dans les rues des provinces désertes du district de New York. Tout ici n’était que silence. Même le vent avait cessé de souffler sur les contrées arides, laissant le sable et la poussière recouvrir peu à peu tout le paysage. Sur les bords des routes, des quantités innombrables de carcasses rouillées de voitures s’étaient entassées, vitres brisées et pneus crevés, à mesure que la population s’était amenuisée. Et au cours des dernières années, l’immobilité avait lentement recouvert tout le pays. À présent, il ne restait plus que ce sentiment angoissant que quelque chose approchait, ou plutôt, la fin de quelque chose. La fin de tout. La fin du monde. Cela faisait plusieurs jours que la jeune Harper Skye Monk avait quitté sa colonie. À la demande de son mentor, Énoch l’Ancien, elle avait dit adieu à ses amis et sa petite sœur, dernier membre de sa famille encore en vie, pour se rendre à New York où, disait-il, un grand destin l’attendait. Après avoir erré dans les quartiers extérieurs de la ville pendant plusieurs jours sans jamais rencontrer personne, revenant parfois sur ses pas lorsque les routes ou ponts étaient infranchissables, elle avait fini par arriver dans les quartiers centraux de la ville – bien qu’en vérité, elle n’en savait rien, n’ayant jamais mis les pieds dans la capitale avant ce jour. Hélas, il lui faudrait vite trouver un endroit où se ressourcer, étant arrivée à bout de ses réserves de nourriture.