L'Antre de Chrysalid
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L'Antre de Chrysalid

Des Terres du Milieu à Golarion en passant par l'Ultime Frontière ou une Galaxie très lointaine, voici les chroniques d'une table de rôlistes dont les aventures ne s'arrêtent jamais...
 
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 Quelques Chroniques du Disque-Monde

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Chrysalid
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Chrysalid


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Quelques Chroniques du Disque-Monde Empty
MessageSujet: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyDim 11 Sep 2016 - 10:34

Troubles dans l'Asile (27/08/16 – 03/09/16 – 05/09/16 - 08/09/16)
Charlène – Maîtrisé par Chrysalid

Ankh-Morpork, un jour de juin 1964
Pat' Meryngue était un magicien des plus inhabituels. La silhouette fluette et de petite taille, il avait un visage que d'aucune qualifierait de séduisant et d'attirant. Sauf qu'il n'y avait pas de fille, à l'Université de l'Invisible. En effet, la tradition voulait que les hommes soient seuls capables d'apprendre la magie, et de la pratiquer dans de grandes écoles urbaines, laissant aux femmes la pratique de la sorcellerie dans les campagnes. Aussi Pat' arborait-il avec fierté une barbe fournie de poils soyeux, de longueur égale tout au long de l'année.

Pat' était étudiant. Il s'intéressait aux moyens de manipuler l'esprit humain par des formules magiques. Jusque là, il avait apprit quelques formules fort utiles, bien que ses professeurs n'approuvent pas ses choix. En effet, il se concentrait surtout sur la pratique, délaissant totalement l'aspect social que lui conférait sa place à l'université. En outre, il n'avait pas encore son bourdon, imposant bâton de mage indiquant l'importance sociale de son propriétaire. Par conséquent, aucun mage digne de ce nom ne se promenait sans son bourdon. Il y avait bien Rincevent, un autre étudiant de l'école, éternel redoublant incapable de progresser dans sa pratique, mais il ne méritait manifestement pas de posséder le sien. C'est du moins que ce semblaient penser les professeurs, avec à leur tête Galder Ciredutemps, le prestigieux Archichancelier de l'Université.

Bien qu'étant relativement discret, Pat' se fit remarquer par un professeur qui voyait justement en lui un membre précieux de sa classe. Car il était justement de ceux qui étudiaient plutôt que de se pavaner et de s'autocongratuler. Au cours d'un rapide échange le vendredi soir après les cours, ledit professeur lui confia une mission : un de ses amis, responsable d'un asile de mages fous, avait un grave problème à régler. Or, n'ayant confiance en aucun de ses propres collaborateurs, il lui fallait l'intervention d'une personne externe.

Le rendez-vous fut donné, Pat' se rendit donc à la taverne du Tambour Crevé le lendemain samedi. Son interlocuteur était le Grand Halbert, co-directeur d'un asile qui accueillait tous les magiciens ayant perdu l'esprit suite à leur utilisation de la magie (on appelait ce syndrôme le R.E.M., ou « Rabougrissement de l'Esprit Magique »). Or, depuis 2 mois maintenant, quelques uns de ses fous avaient simplement... disparus ! Chaque semaine, un fou disparaissait avec ses affaires, et ne laissait derrière lui aucun témoin. S'il avait réussi à étouffer l'affaire jusque là, ce n'était plus possible depuis que l'on avait retrouvé l'un de ses internes pendus dans sa chambre... Forcément, les affaires étaient liées.
Le directeur proposa à Pat' une récompense de 100 piastres par jour pour surveiller les allées et venues autour de l'asile – il va sans dire que Pat', plutôt désargenté, accepta sans ciller.

Au cours de la journée du dimanche, il ne remarqua rien de suspect autour de l'asile. Toutefois, le soir venu, une silhouette encapuchonnée quitta l'asile avec des airs de conspirateurs. Pat' le suivit dans les ruelles jusqu'au Quartier des Ombres, où un groupe de malfrats lui tomba dessus pour lui faire les poches (« Alors, le bourgeois, on s'encanaille ? »). Il ne dut sa survie qu'à son utilisation intelligente du Sommeil debout de Frère Nisom, l'un des sorts qu'il maîtrisait le mieux.

Le lendemain octedi, il vit un assistant quitter l'asile avec un panier sous le bras et s'engager d'un air guilleret dans les rues de la cité. D'une bonne marche, il quitta la ville et s'enfonça dans les collines alentours... pour cueillir les champignons ! Puis le soir, à nouveau, la silhouette encapuchonnée quitta l'asile en rasant les murs... mais lorsqu'il se sentit suivi, il disparut et fut impossible à retrouver.

Lundi, Pat' prit en filature un mage qui traversa la ville... jusqu'à une maison de retraite où il rendit visite à sa tantine. Profitant de l'aubaine, Pat' vint l'interroger sur le fonctionnement de l'asile.

Le soir, il vit à nouveau le conspirateur quitter l'asile d'un air suspect. Sans attendre, il lui tomba dessus pour le faire parler ! Mais ce n'était qu'un pauvre interne sans le sou, qui tous les soirs rendait visite aux filles du Quartier des Ombres, afin de profiter d'un Anneau de Corne de Bouc, qui avait la propriété de lui conférer une certaine vigueur dans... euh...

Fatigué de cette enquête qui n'avançait pas, Pat' décida d'entrer dans l'asile pour y mener une enquête approfondie. Enfin, il eut accès à la chambre du pendu, qu'il fouilla à l'envi. Il s'intéressa tout particulièrement au livre de compte – dont il était manifestement responsable – qui lui apporta quelques éléments : en effet, il sembla que quelqu'un avait effectué des malversations financières. Et les notes en marge des pages semblaient indiquer que seuls les directeurs, Grand Halbert et Garçamore, avaient ce pouvoir.

Le lendemain mardi, après être retourné dormir quelques heures à l'Université, Pat' reprit sa surveillance. Et si la journée ne lui apporta aucune piste nouvelle, le soir fut plus prolifique : un membre du Guet Municipal vint retrouver le co-directeur Garçamore près de la porte arrière, où tous deux emmenèrent un patient loin de l'institut. Pat' les suivit à distance, évidemment. Ils quittèrent la ville par la Rue Courte, traversèrent tranquillement les quartiers extérieurs, et s'enfoncèrent dans les collines – lorsqu'il fut repéré, le soldat vint l'arrêter tandis que Garçamore poursuivait sa route avec le patient, mais Pat' détourna son attention à l'aide du sort de Résilience débilitante de Yog de Gurt, puis il parvint à une maison isolée, perdue dans les bois...

Une longue nuit commença pour Pat', qui ne manqua rien de ce qui se passait à l'extérieur de la bâtisse – c'est à dire rien. Puis le soleil se leva distraitement, alors même que Garçamore quittait la maison. Usant à nouveau du Sommeil debout de Frère Nisom, Pat' lui vola son chapeau de mage et courut vers la ville d'un bon pas pour rapporter tout cela à Grand Halbert, qu'il réussit à voir au cours d'un bref entretien. Évidemment, le directeur ne le crut pas... jusqu'au moment où Pat' exhiba le chapeau de Garçamore. Alors Grand Halbert lui confia une pèlerine de diffraction lumineuse avec pour nouvelle mission de ramener les fous à l'asile.

Après un sommeil de quelques heures à peine, Pat' retourna à la maison dans les bois, où il tenta le tout pour le tour... il y pénétra, et ordonna aux deux domestiques de libérer les fous, étant lui-même envoyé par Garçamore. Ils ne le crurent pas assez pour obéir. Aussi l'un des domestiques quitta-t-il la maison pour demander confirmation à son maître.
Aussitôt, Pat' endormit l'autre domestique, le ligota dans sa propre chambre et lui vola les clés des chambres avant de s'attarder à libérer les mages fous.
1. Grandoulf, qui étudiait le magnétisme des anneaux, refusa de quitter son atelier... jusqu'à ce que Pat' mentionne Saroufmane. Aussitôt, le mage se précipita dans le couloir pour aller l'affronter à grands cris.
2. La Dame de Médeux était gardée par un petit être puant et repoussant, Crad Muchon, qui ne rêvait que d'entrer pour tenter de charmer la sorcière. Lorsque Pat' ouvrit la porte, Crad se mit à poursuivre la dame qui essaya de lui échapper en hurlant. Après une ou deux tentatives ratées pour faire sortir la sorcière de la chambre en y enfermant Crad, Pat' finit par laisser tomber, et les enferma ensemble.
3. Dans la salle suivante se trouvait la Dame de Cerceau, qui était gardée par un petit golem de verre pilé. L'être étant intelligent – suffisamment du moins – le jeune mage lui lança un sort de Résiliance débilitante de Jess Aipu pour qu'il oublie sa mission. Il demeura alors figé là, le temps que la mémoire lui revienne. Dans la foulée, Pat' libéra la sorcière, qui l'aida à sauver la Dame de Médeux en changeant l'horrible Crad Muchon en cochon.
4. Apprenant que Saroufmane était enfermé dans les toilettes de la résidence – et gardé par un golem excrémentiel – Pat' n'eut aucun scrupule à appeler Grandoulf à son aide. Celui-ci, apprenant où se cachait son rival, n'hésita pas à affronter le monstre à l'aide de toute sa puissance.
5. Ensuite, ils durent affronter l'élémental d'eau qui gardait la porte de Perlinzinzin l'alchimiste. Ils en vinrent à bout le couvrant d'oreillers et de couvertures afin de l'éponger jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.
6. Ils eurent un peu de mal à trouver les deux derniers fous qui manquaient : Léonard de Vinçou était dans la cave, gardé par 3 araignées vertes fluorescentes ainsi qu'un rébus. Entouré de ses nombreuses peintures et inventions, il refusa tout d'abord de quitter les lieux.
7. Pour finir, Galliernic était enfermé dans le grenier, gardé par un mécanisme piégé.

Une fois tous les fous libérés, Pat' les ramena à Ankh-Morpork par des chemins détournés (afin d'éviter le domestique de retour avec Garçamore)... où les ennuis commencèrent vraiment. En effet, tandis qu'ils traversaient la ville, chaque fou s'adonnait avec joie à sa folie sur les habitants – Saroufmane voulait tout faire exploser, Léonard jouait avec son cerf-volant, Galliernic essayait de parler des lois de l'univers à chaque passant, Médeux charmait chaque homme qu'elle croisait, tandis que Cerceaux essayait de les changer en porcs... bref.

Le retour tant attendu des fous se fit dans la joie de ces derniers, heureux de leur promenade, et par la récompense promise par Grand Halbert, qui gratifia Pat' Meryngue d'une somme rondelette de 400 piastres...
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyDim 25 Sep 2016 - 16:01

Blanchecomme et les 7 entreprises naines (14-09-16)
Charlène et Viviane – Maîtrisé par Chrysalid

Les plaines de Lancre, sektobre 1964
Durant les mois qui suivirent l'affaire des mages fous, Pat' Meryngue se vit enfin diplômé de l'Université de l'Invisible, et se vit remettre son bourdon, précieux bâton qui faisait aussi bien office de source magique que de symbole de son statut social.
Entre-temps, divers évènements étaient à signaler : l'éternel étudiant Rincevent avait disparu – il y avait quelques morts suspectes parmi les professeurs, et une étoile s'était mise à briller bien plus fort que la normale dans le ciel du Disque-Monde...
Mais le jeune mage avait déjà bien assez à faire avec ses études et ses affaires personnelles pour se laisser distraire par ces broutilles. En outre, il eut une visite inattendue en la personne de Mamie Bavure, une sorcière de ses proches officiant dans la campagne autour d'Ankh-Morpork, qui l'invita à se rendre avec elle à la cérémonie d'adieu de Miss Choumacheur, elle-même sorcière dans le village de Bruchelle, et passionnée de courses de balais.

Pendant le voyage, Pat' Meryngue put ENFIN enlever son perpétuel déguisement : il retira sa fausse barbe et sa robe de mage, dévoilant un visage et une silhouette de femme. En effet, « Pat' » signifiait Patrizia, et, affiliée aux sorcières des Plaines de Sto, avait infiltré l'Université pour y apprendre la magie, seul endroit où elle pourrait étudier un handicap surnaturel dont elle était affligée, et contre lequel les sorcières ne pouvaient rien. En outre, elle prouvait par sa seule présence qu'une femme pouvait aussi bien apprendre la magie qu'un homme, et que ce sexisme traditionnel qui la leur interdisait n'était fondée que sur une discrimination séculaire sans autre fondement que l'ego masculin, celui-là même qui régissait l'humanité depuis que le monde est monde (du moins à ce qu'on dit).

Mais là n'était pas le propos, car Pat' et Bavure traversèrent les Plaines de Sto jusqu'aux frontières de Lancre, où elles se rendirent au village de Bruchelle. Là, mardi au matin, elles atteignirent une petite chaumière en bordure de forêt, dans laquelle elles découvrirent... le corps sans vie de Miss Choumacheur !

Mamie Bavure n'y croyait pas : une Sorcière SAIT quand elle va mourir, d'où l'idée de préparer une fête d'adieu entre amis, qui n'aurait pas lieu avant vendredi. Il était par conséquent inconcevable qu'elle puisse être morte avant l'heure. Sans attendre, les deux compères se lancèrent dans l'enquête.

Une étude rapide du corps dévoila des traces d'empoisonnement. Elle était encore vivante, mais à peine. Une fouille de la maison ne dévoila aucun indice suspect, hormis les flacons qui cuisaient au bain-marie dans le chaudron, remplis d'une étrange substance épaisse qui s'avéra être de la cire pour balais. Il y avait bien un panier de pommes, mais l'idée d'une pomme empoisonnée était par trop évidente et fut aussitôt rejetée. En outre, aucune pomme ne portait de trace de morsure.
Enfin, Pat' jeta un œil aux alentours de la chaumière, où elle trouva des traces suspectes : un petit quadrupède était passé devant la maison d'un pas discret... pour s'en éloigner ensuite avec l'irrégularité d'un mec bourré. Intriguées, elles décidèrent de suivre lesdites traces pour retrouver l'animal. Après avoir traversé une bonne partie du village le nez collé au sol, elles notèrent qu'il s'était arrêté un bon moment à côté d'une jolie petite maison située près d'un carrefour. Intriguées, elles vinrent toquer à la porte, se présentant comme vendeuses pour une étude de marché basé sur des savons saveur cidre. La jeune et – très – jolie femme qui vint leur ouvrir, la fraîche Neige Blanchecomme, sembla immédiatement intéressée. La conversation fut vite orientée vers la sorcière que Neige connaissait bien. Se sentant en confiance « entre filles », Neige leur confia que son mari était gentil, mais qu'il manquait cruellement d'imagination. Aussi avait-elle souvent besoin de « rencontrer » d'autres hommes dans le village. Or, pour éviter toute conséquence fâcheuse, elle achetait à la sorcière des élixirs de contraception très efficaces. En échange, elle lui donnait chaque fois un panier de pommes, dont elle se servait pour sa cire pour balais.

Après avoir quitté la jeune Neige, Pat' reprit son pistage et retrouva les traces de l'animal, qui avait finalement été pris dans un piège sur les bords d'un chemin voisin.
Mais elles finirent par le retrouver – c'était un renard – chez un fermier tout proche, qui sembla soulagé qu'on vienne l'en débarrasser : l'animal avait une façon toute particulière de le fixer qui le mettait mal à l'aise.

Au retour, elles s'arrêtèrent près de la maison de Mme Blanchecomme pour faire un bilan de leur enquête, lorsqu'elles remarquèrent un mouvement de rideau à la fenêtre d'une maison voisine. Une voisine... qui peut-être avait remarqué quelque chose ? Sans attendre, elle allèrent rencontrer Mme Potdevache, une acariâtre vieille fille obsédée par l'ordre et la propreté, qui ne cacha rien de son mépris pour Mme Blanchecomme, qu'elle qualifia de traînée sans nom, et qui ne méritait pas son mari, M. Blanchecomme, qu'elle dépeint comme étant la gentillesse incarnée.

Après avoir quitté Mme Potdevache, elles allèrent rencontrer le fameux M. Blanchecomme, un homme simple qui travaillait toute la journée. Il leur avoua que sa femme Neige lui avait demandé la veille au matin de lui apporter un panier de pommes de son verger, ce qu'il avait fait en déposant le panier devant la porte de la maison (« pensez donc, elle dormait encore à cette heure »). Pat' et Bavure en déduisirent que le panier était resté seul dehors pendant quelques instants. Si une pomme avait été empoisonnée, n'importe qui aurait pu agir à ce moment-là, pour peu qu'il y ait un bon motif... Mme Potdevache, qui méprisait Neige et avouait un faible pour son mari, avait le plus évident des mobiles...
Dans la soirée, elles retournèrent chez la vieille acariâtre pour lui dire que Neige avait mangé une pomme et était tombée raide – la vieille esquissa un bref sourire, mais reprit vite le contrôle d'elle-même. En outre, Pat' et Bavure avaient ramené le panier de pommes pour partager le thé avec elle, mais elle eut un mouvement de recul qu'elles prirent comme un aveu. Une conversation tendue et sans équivoque s'ensuivit, où Mme Potdevache, prise au piège, finit par lâcher un antidote qui ne contenait qu'une seule dose, « Ça pourra servir pour votre amie, mais vous ne pourrez pas sauver Neige ».
Enfin, elles quittèrent les lieux pour se rendre aussitôt à la chaumière de Miss Choumacheur, à qui elles donnèrent l'antidote. Le renard, qui les accompagnait toujours, toucha la sorcière... qui s'éveilla alors. « Eh bien vous en avez mis du temps ! » s'exclama la vieille femme. Elle leur avoua qu'en croquant dans une pomme, la veille, elle avait senti le poison et avait juste le temps d' « emprunter » un renard de passage pour sauvegarder sa conscience, en espérant pouvoir revenir dans son propre corps avant la date fatidique.

Pat' et Bavure dénoncèrent Mme Potdevache aux autorités, et le Seigneur Ouhain la fit exécuter pour l'exemple après un rapide procès (auquel ne participa pas M. Blanchecomme, qui avait du travail au verger).

Le jeudi fut dédié à la course de balais, gérée par 7 écuries naines (Iron Laughs, Coyote-A, Balais Mines et Wagons inc, Décas à moi, Poutre & Scierie Associé, les Fils de David et Epsion Rouge). Évidemment, Miss Choumacheur remporta là sa dernière victoire tandis que sa principale ennemie, Adèle Mac de chez Coyote-A, arriva 2ème, comme toujours).

Finalement, le vendredi, d'autres invitées arrivèrent pour fêter le départ de la sorcière dans sa petite chaumière, jusqu'au moment où la Mort se présenta avec un « C'EST L'HEURE... » très digne, avant de repartir avec la sorcière...


Dernière édition par Chrysalid le Jeu 17 Déc 2020 - 16:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyJeu 15 Juin 2017 - 20:43

Il y a quelque chose qui sent l’œuf pourri à Moisy-lès-Bains (18-03-17)
Charlène et Alexandre – Maîtrisé par Chrysalid

Ankh-Morpork, gruin 1965
C'était l'été, un samedi à Ankh-Morpork, et Pat'Meryngue était en train d'étudier à la bibliothèque auprès du seul être sensé de l'institut : le Bibliothécaire. De récents évènements l'avaient changé en un énorme animal poilu – un orang-outan pour être précis – mais ça n'avait pas eu l'air de le déranger outre mesure.
Le jeune Mage lisait et relisait les lignes sibyllines du vieux grimoire ouvert sur son pupitre, jusqu'au moment où une violente vibration fit trembler tout le bâtiment ! Arraché à sa concentration, Pat' attrapa son chapeau et son bourdon et se précipita à l'extérieur pour voir un nuage de fumée s'élever vers le ciel, quelques rues plus loin. Avec une moue caractéristique, il comprit que les Alchimistes avaient encore fait exploser leur bâtiment. Sans attendre plus longtemps, il traversa le quartier et arriva dans la rue, que tous les badauds désertaient en affichant une expression de terreur, pour remarquer que la Guilde des Alchimistes s'était effondrée à moitié, et qu'un homme était suspendu à une poutre qui subsistait de l'autre moitié.
Les 4 alchimistes présents cherchaient une méthode typiquement alchimique pour sauver leur directeur, tandis qu'un Feegle – un petit être bleu au maquillage de clown - tentait d'escalader les ruines en vain. Pat' apostropha les alchimistes pour leur demander d'apporter un drap. Le directeur n'aurait plus qu'à sauter dedans. Avec un regard de mépris pour la solution basique qu'apportait leur concurrent mage, ils s'exécutèrent. Une fois le drap tendu par les quatre pseudo-scientifiques, Pat' lança un sort de démangeaison sur le directeur qui, s'agitant avec plus de force, finit par tomber pile au centre du drap...
Sauvé par la présence du Mage, Quentin Brochet tint à le remercier, lui et « son » petit compagnon bleu (qu'il remarqua alors seulement) de lui avoir sauvé la vie. Il leur proposa des vacances à Moisy-lès-Bains où il avait une masure – certes, il y avait déjà envoyé un alchimiste, Kévin Coûtecher, mais c'était il y a 6 mois, et il avait dû déguerpir depuis longtemps.
Il leur donna la clé de ladite masure ainsi que de quoi payer le voyage, puis il quitta les lieux avec ses collègues...
Intrigués par cette rencontre singulière au milieu des ruines fumantes de l'institut des alchimistes, les deux compères de fortune acceptèrent l'idée de prendre quelques vacances ; Pat' avait besoin de changer d'air, tandis que Biscotto le Clown Feegle n'était pas contre l'idée de voir du pays, lui qui n'avait jamais connu qu'Ankh-Morpork. C'est ainsi qu'après avoir réglé leurs petites affaires chacun de leur côté, ils s'enquérirent une diligence.
C'est ainsi que le lendemain dimanche, ils embarquèrent dans une calèche en partance pour Stridul, le village le plus proche de Moisy, avec à son bord quelque singuliers personnages. Le premier était Fred Grokzech, le cocher à l'air patibulaire. Ensuite venait Amélie Lancastre, large et lourde demoiselle destinée à rencontrer son futur mari à Stridul. Et pour finir venait Norbert Agruxie... clown de la Guilde des Fous et collègue de Biscotto. Le Feegle désirait éviter d'être vu par ce dernier, un monstre de bêtise et de lourdeur, et pour se faire se cacha dans le sac de son nouveau compagnon. Il fut des plus surpris de se retrouver coincé entre diverses petites culottes en dentelles au parfum agréable...

Le voyage leur parut long, voire interminable. D'un côté, la grosse Amélie racontait sa vie et le destin fascinant qui l'attendait à Stridul, à commencer par son mariage. Sur ses genoux, un « chien » (une boule de poil grognante du moins) ne cessait de japper envers Pat'. En outre, Norbert jouait son rôle du facétieux comique de service en cachant des coussins péteurs partout, et en criant de fausses alertes dès qu'une idée lui venait. Évidemment, cela rallongeait le voyage à chaque fois.

Durant la première nuit, Amélie alla dormir dans la calèche « pour ne pas tenter tous ces mâles qui sont dans la nature », mais elle eut à faire face aux ennuis de santé de son chien – il est fort probable que l'animal ait été incité à tomber malade par les nombreux chocolats que lui avait donnés Pat' en faisant mine de sympathiser. En outre, Norbert ne put s'empêcher de dissimuler des coussins péteurs un peu partout dans le campement – ce à quoi Pat' répondit par un sortilège de Sommeil debout de Frère Nisom qui fit tomber le clown comme une masse. Enfin, ils purent dormir.

Le lendemain octedi, fut plus agréable pour les deux compères ; Amélie déplorait les ennuis de santé de son animal (qui dès lors avait le poil tout collé de transpiration), et Norbert somnolait.

Ils arrivèrent à Stridul, où ils mangèrent un plateau de fruits de mer et une bière. Hélas, Biscotto força peut-être sur sa consommation d'alcool, car il tomba dans sa choppe la tête la première. Et lorsque Pat' l'en extrait, toutes les peintures de son visage restèrent à flotter à la surface de la bière. Cela eut un effet curieux sur le petit être bleu, car il sombra dans une profonde frustration... Pour l'aider, Pat' l'amena dans leur chambre d'auberge et lui refit un maquillage quelconque avec ses propres affaires, ce qui eut pour effet de l'effrayer encore plus. Car il se jeta avec violence dans un bac d'eau pour s'en débarrasser aussitôt. Et sans attendre, il refit son maquillage, avant d'enfin, retrouver son état normal.

Le jour suivant, lundi, ils se rendirent à un « Office de Tourisme » (une invention récente manifestement), où le guichetier fit tout pour les dissuader d'aller à Moisy.
Mais, loin de se laisser décourager, le Mage usa d'un sort d'oubli sur un palefrenier pour lui piquer un cheval, et tous deux de quitter Stridul au grand galop en direction des vacances tant attendues.

Mais le voyage n'était pas terminé. Car ils furent interrompus par des brigands désireux de les empêcher d'arriver à Moisy – encore ? Mais Pat' fit preuve de persuasion et leur offrit le cheval en guise de paiement pour les laisser passer. Surpris par un tel cadeau, les brigands acceptèrent. Et c'est ainsi que Pat' et Biscotto parvinrent à léguer à des voleurs un cheval qu'ils avaient eux-mêmes volés, leur transmettant leur méfait par conséquent.

Le soir même, ils arrivèrent enfin à Moisy-lès-Bains... qui s'avéra différent de ce qu'ils attendaient : en effet, le petit port de pèche encerclé par les dunes... sentait une forte odeur d’œuf pourri qui prenait à la gorge. Et les deux compères ne durent leur survie qu'à leur habitude des odeurs d'Ankh-Morpork, qui était plus terrible encore. En outre, un nuage gris recouvrait la mer sur une vaste surface à quelque distance des côtes.

Quelques emplettes plus tard, ils commencèrent une rapide enquête dans la boutique de Nestor Tick, un vieil axlandais, qui leur apprit que 1) Kévin Coûtecher n'avait pas été vu depuis 2 mois, et 2) que cette brume nauséabonde empéchait les marins de partir à la pêche à la langouste, ce qui avait de tristes répercussions sur l'économie locale. Pour finir, ils rencontrèrent Tata Chenille, la sorcière du coin, qui eut tout de suite Pat'Meryngue dans le nez...
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyLun 18 Sep 2017 - 12:15

Il y a quelque chose qui sent l’œuf pourri à Moisy-lès-Bains (II) (24/06/17)
Charlène, Alexandre et Camille – Maîtrisé par Chrysalid

Après avoir mis les choses au point en privé avec la sorcière, Pat revint à la masure de Quentin Brochet, où il trouva Biscotto en train de prendre un peu de bon temps, affalé sur le canapé. Mais celui-ci, loin de se prélasser, était en train d'étudier un curieux document à moitié calciné abandonné dans la cheminée. Hélas, seuls quelques mots étaient encore visibles : « … Kevin … gens à … Morpork… grappin… Salicien Brouhaha… empêcher… ». Cela ne voulait rien dire, mais cela n'augurait rien de bon.
Et soudain, ils furent tous deux interrompus par un bruit venant de la fenêtre de derrière ! Sans attendre, Pat' s'y précipita pour tomber nez-à-nez avec une étrange créature. A première vue, il s'agissait d'une femme – petite taille, mince et cheveux longs – mais ensuite, elle remarqua son teint pâle et ses yeux sombres. Emo ? Gothique ? Non, elle s'en défendit et prétendit être un vampire en vacances à Moisy-lès-bains, venu sur le perron de leur masure pour prendre un bain de lune. Celle-ci s'appelait Cara, et avouait que ses vacances ne se passaient pas très bien du fait de cette forte odeur qui empuantissait la mer, et empêchait de profiter de l'air marin, traditionnellement si bon pour la santé. Comme chacun d'entre eux semblait décidé à mettre fin à cette malédiction, il fut décidé que tous trois se rendraient en ville dès le lendemain pour y enquêter.

Après une nuit de repos, Pat', Biscotto et Cara descendirent sur la place principale de Moisy où ils virent tous les navires entassés au port – ils trouveraient bien quelqu'un pour leur en prêter un. Prêter ?
Pour commencer, ils s'arrêtèrent à La Langouste, pour prendre un repas et interroger les locaux : ils trouvèrent un vieillard qui leur raconta que jadis, quelques trois siècles plus tôt, un cortège de navires était passé au large de Moisy, appartenant au fameux explorateur Salicien Brouhaha. Or, l'un des navires avait coulé, mais personne n'avait jamais mené de recherches pour récupérer son chargement. Depuis, il arrivait que quelques pêcheurs remontent des vieilleries antiques avec les langoustes.
Bien sûr, les trois vacanciers comprirent que tout était lié : quelqu'un avait rendu la zone inexploitable pour explorer tranquillement la région afin de remonter des trésors perdus de Salicien.

Enfin, après le repas, ils se rendirent au port où, sans rien demander à personne, ils s'emparèrent d'un navire et prirent la mer vers le brouillard... Restait bien sûr le problème de l'odeur, mais Pat' usa de sa magie, usant de sa Diminution cognitive de Jess Aipu, pour leur faire 'oublier' tous les trois le concept même de mauvaise odeur – dès lors, ils purent traverser le brouillard sans encombres.

Au début, les choses parurent inquiétantes, car ils entendirent une sorte de rugissement, comme une créature dans la brume, puis des voix... et ils finirent par tomber sur une barque avec un homme seul qui tenait une corde tendue vers la surface de l'eau – en effet, un autre homme avait plongé pour fouiller les fonds marins. Bien sûr, les trois vacanciers accostèrent la barque et les forcèrent à leur avouer ce qu'ils faisaient là. Les deux sbires travaillaient pour Horst et cherchaient des trésors sous-marins. Grâce à un élixir préparé par leur alchimiste, ils pouvaient se promener dans la brume sans craindre l'infection.

Guidés par les deux sbires, les trois vacanciers arrivèrent en vue d'une île sur laquelle ils descendirent...
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyLun 18 Sep 2017 - 12:19

Il y a quelque chose qui sent l’œuf pourri à Moisy-lès-Bains (III) (17/09/17)
Charlène, Alexandre et Camille – Maîtrisé par Chrysalid

Effrayés à l'idée d'avoir perdu du temps, les deux sbires retournèrent à leur travail sans s'inquiéter des trois vacanciers. L'île n'était pas grande, mais à son sommet, ils virent de grosses cornes de brume qui crachaient le brouillard nauséabond vers la mer. Entre celles-ci s'élevait une petite forteresse partiellement en ruines.

Les deux gardes qui surveillaient la plage jouaient aux cartes – probablement à l'oignon l'andouille – ne virent même pas les trois vacanciers leur passer devant le nez. Ainsi, ils purent atteindre la forêt tranquillement. Cependant, Biscotto avait eu une idée : il voulait éviter tout risque de confrontation avec les gardes de la plage, aussi se glissa-t-il entre les jambes de l'un d'entre eux pour nouer les lacets entre ses chaussures. Hélas, il manqua cruellement de discrétion lorsque, par maladresse, il marcha sur le pied dudit garde. Celui-ci l'aperçut et, poussant un cri de surprise, se releva d'un bond en envoyant valdinguer la table et les cartes. Pris au dépourvu de sa propre gaucherie, le feegle sourit de toutes ses dents, puis lâcha une boule puante avant de se boucher le nez ! Le premier garde s'enfuit devant l'horreur de la scène, tandis que l'autre se mit à vomir tripes et boyaux. Aussitôt, le feegle lui courut après, le rattrapant même en exhibant son sac où d'autres boules puantes attendaient leur tour avec impatience. Plutôt que de se soumettre, le garde se jeta à la mer...
Décontenancé, mais pas découragé, Biscotto alla alors fouiller le second garde qui se remettait à peine de son malaise, et y trouva une clé. Puis, le laissant à sa surprise, il rejoignit ses compagnons.

Mais ceux-ci s'étaient déjà enfoncés dans la forêt, préférant le laisser se débrouiller avec les gardes plutôt que de lui prêter main forte. Ils avaient marché quelques minutes avant de tomber dans une embuscade de gnomes. De centaines de gnomes. Or, l'un d'entre eux finit par s'avancer et leur demander s'ils avaient leur billet d'entrée. « C'est deux piastres » se contenta de dire le chef en tendant la main avec insistance. Après avoir constaté qu'ils ne pourraient rien tirer de toute forme de négociation, Pat'Meryngue et Cara finirent par lâcher deux pièces chacun. En échange, le chef leur tendit un ticket et la foule s'écarta avec un grand sourire.
Le mage lança à Cara un regard chargé d'incompréhension, mais la vampire auto-proclamée avait compris : ces gnomes vivaient dans une petite société capitaliste où la recherche du profit passait avant toutes les autres valeurs.
Ainsi armées de leur ticket, ils reprirent la route vers le sommet de l'île. Ils aperçurent alors une étendue rocailleuse surmontée en son centre par une vieille forteresse dont l'une des deux tours était en ruines. Tout autour, des cornes énormes crachaient de la brume noirâtre vers la mer dans toutes les directions.

Lorsque Biscotto arriva dans le coin des gnomes, il remarqua qu'une fête avait lieu dans les sous-bois à quelque distance de là. Intrigué, il s'y rendit et constata la présence de gnomes, dont le chef dansait sur une pile de pièces d'or (manifestement amassées au fil des ans).
Le feegle entra alors dans la fête, marchant droit vers le chef tandis que la musique, autour de lui, se taisait. Malgré le malaise grandissant et les regards braqués sur lui, Biscotto ne se départit pas de son sourire, et tenta de discuter avec le chef. Mais le mutisme de son entourage l'obligea à sortir les grands moyens : il offrit au chef une mystérieuse grosse boite de métal. Celui-ci, après quelques hésitations, l'ouvrit d'un geste sec... et ce fut une explosion de couleurs et de cotillons dans toutes les directions qui provoquèrent l'hilarité générale !
Alors, le chef descendit de son piédestal et posa une main sur l'épaule du feegle : « Bienvenue dans la tribu – c'est deux piastres ».

Pendant ce temps, au sommet de l'île, Cara et Pat' réfléchissaient à la marche à suivre. Le mage désirait surveiller de loin, mais la vampire était décidée à agir tout de suite. Elle ramassa une première grosse pierre et visa une meurtrière – maladroitement, elle atteignit le mur. Elle ramassa une seconde pierre et visa à nouveau la meurtrière – qu'elle atteignit cette fois ; un grand cri de douleur retentit à l'intérieur. Fière de son coup, Cara se rendit jusqu'à la porte d'entrée qui n'était pas gardée, lorsqu'un garde au visage ensanglanté émergea en vociférant. Elle se glissa alors dans la forteresse et ferma la porte derrière elle avec un grand sourire.
Mais le garde criait depuis l'extérieur, alertant d'autres occupants du bâtiment. La vampire comprit qu'elle s'était mise toute seule dans une situation compliquée, aussi alla-t-elle se cacher dans l'un des box de l'écurie, inoccupée.

A l'extérieur, Pat' avait assisté à toute la scène d'un air profondément navré ; mais à quoi donc rimait tout cela ? Lorsqu'il entendit un sifflotement décomplexé venant de la forêt : Biscotto avait quitté les gnomes – non sans leur avoir largué une bombe puante évidemment. Ils se concertèrent rapidement avant de prendre la décision d'infiltrer le bâtiment.
Ils trouvèrent un accès en passant par la tour en ruines, dans laquelle ils découvrirent les restes d'un atelier d'alchimie. En outre, les briques présentaient des traces d'explosion ; cela avait certainement du avoir lieu récemment. La preuve était faite de la présence en ces lieux d'un alchimiste...
Très vite, ils retrouvèrent Cara, et tous trois entrèrent dans la tour intacte. Le premier étage contenait un atelier malodorant, tandis que le dernier niveau était occupé par un homme sur un transat, et qu prenait le soleil en sirotant un cocktail orné d'une rondelle de citron et d'un petit parasol. Les trois compères se firent passer pour des envoyés du chef pour en apprendre un peu plus sur lui – c'était l'alchimiste Kevin Coûtecher, et il avait été enlevé par les pirates pour préparer cette mixture malodorante. Mais là, dans l'immédiat, il profitait de ses vacances, étant pour l'heure nourrit et logé aux frais de la princesse.
Pat' prit les choses en main, et vida le cocktail de l'alchimiste, lui intimant l'ordre de reprendre le travail, car, prétendit-il, une quatrième corne de pestilence devait être installée sous peu. Maugréant, Kévin descendit à l'atelier.
Enfin, au rez-de-chaussée, ils trouvèrent une porte menant au bureau de Bottefer, le chef nain de la bande. Là, ils vinrent à bout du personnage en usant conjointement de leurs talents respectifs : Cara ouvrit la porte et lança le feegle vers le nain, le feegle atterrit sur son visage stupéfait en s'agrippant à ses poils d'oreilles, tandis que Pat' lui lança un sort pour l'endormir. De fait, les trois compères purent fouiller le bureau en toute sérénité.
Il y avait là surtout des pièces archéologiques sur des étagères, et le nain dormait sur un listing qu'il était en train d'établir. En outre, ils trouvèrent sur lui une lettre de son chef Horst qui lui demandait des nouvelles, son ticket pour la forêt, ainsi qu'un croquis représentant une tablette (la quête ultime de leurs recherches ?). D'après leurs calculs, Bottefer devrait dormir au moins jusqu'au milieu de la nuit.

De retour dans la forêt, les trois compères mirent un plan au point pour « extraire » l'alchimiste de cette bâtisse, qu'il le veuille ou non. La vampire et le mage descendirent voir les gnomes pour leur signaler la présence de ces pirates qui pillaient leur île et en « volaient toutes les richesses ». Évidemment, ces mots les mirent en colère, et ils acceptèrent de participer au démantèlement de l'organisation, notamment en procédant au démontage de toutes les cornes...
Après s'être reposés en vue de l'attaque, ils revinrent au château de nuit. Hélas, un évènement imprévu se produisit : les bonbonnes de pestilence récupérées sur les cornes étaient sans effet sur les gardes, qui semblait parfaitement immunisés à l'odeur infecte ! Alors le clown utilisa ses propres outils pour les plonger dans la confusion – ils n'étaient après tout pas immunisés contre ses boules puantes, ni contre ses claque-doigts.
Ils retournèrent chercher Kévin, auquel Pat' effaça temporairement une partie de la mémoire pour qu'il oublie sa situation. De fait, il fut plus facile à ramener. En outre, il fallut encore quelques sorts et quelques cotillons pour détourner l'attention des gardes restants avant de fuir la forteresse, de traverser la forêt à toutes jambes (« c'est deux piastres »), et de voler les barques, non sans avoir au préalable mis le feu au galion (ne serait-ce que pour occuper les gardes sur la plage).

Enfin de retour à Moisy-lès-Bains, ils allèrent se cacher chez la sorcière Tata Chenille à qui ils racontèrent toute l'histoire – en effet, se cacher dans la masure de Quentin Brochet était une très mauvaise idée si les pirates les cherchaient. Leur intention était, dès le lendemain matin, de révéler toute l'histoire au bourgmestre afin qu'il prévienne l'armée et fasse intervenir les autorités !
Mais au matin, ils réalisèrent que Moisy n'avait pas de bourgmestre, qu'il n'y avait aucune armée à prévenir, et que les autorités se ficheraient pas mal de ce qui se passait ici. Alors, de dépit, ils se rendirent à l'auberge de la Langouste pour raconter toute l'histoire, alors même que le nuage se dispersait lentement sur la mer.

La morosité ambiante fit place à la joie et la fête dans les ruelles de Moisy, et tandis que les trois compères envisageaient de repartir aussitôt vers Ankh-Morpork, le vieillard de l'auberge leur dévoila que le croquis lui faisait penser à une relique oubliée, la « tablette de Créosote » dont la réputation racontait qu'elle contenait le secret de la richesse...
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyLun 17 Déc 2018 - 14:07

Elf (16/12/17 - 29/12/18)
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Plaines de Sto & Ankh-Morpork, spuin-sektobre 1966
Au cours d'une visite à sa fille Mamie Bavure, sorcière dans la province des Plaines de Sto, Pat' Meryngue eut le loisir de rencontrer le célèbre Bigby, un mage de l'ancienne génération dont on racontait qu'il possédait des connaissances encyclopédiques et que son pouvoir surpassait celui de n'importe quel autre mage du Disque. En outre, il avait écrit, dans ses jeunes années, un livre sobrement appelé 'Manuel des Monstres', que des éditions plus récentes avaient rebaptisé 'Bestiaire Monstrueux' – Pat' le savait, car elle l'avait déjà eu entre les mains. Hélas, à présent très âgé, le mage n'était plus qu'un vieillard sénile au petit bonnet rouge, et dont le corps gras était enchâssé dans un chariot de bois tiré par des bœufs.
Or, au soir du dimanche 15 spuin, Bigby raconta à ses deux nouvelles amies qu'il devait absolument se rendre à Ankh-Morpork pour faire un discours au Sénat de l'OMC (l'Ordre des Marchands et Charretiers) ; il avait des révélations à faire au sujet des forêts de Chênes d'Or, qui pourraient faire trembler tout le Disque sur ses bases !
Intriguées, Pat' Meryngue et Mamie Bavure acceptèrent de l'escorter durant ce voyage qui devrait s'avérer des plus intéressants. Hélas, trois fois hélas, Bigby et son chariot n'avançaient que très lentement...

Tandis que les jours passaient, au gré du rythme des bœufs du vieux mage, elles croisèrent d'autres voyageurs qui, dans l'ensemble, ne leur prêtèrent pas attention. Parfois, cependant, certaines personnes semblaient reconnaître le vieillard au point d'écarquiller les yeux en le croisant : peu à peu, au cours du trajet, le bruit commença à se répandre que Bigby, le célèbre mage, était sorti de sa retraite !

Au bout de deux semaines de route, arrivant en vue de la tour de l'Université de l'Invisible, le petit groupe fut stoppé par un contingent armé de Paladins, membres de l'OPEP (l'Ordre des Paladins Éclatants et Princiers). Ceux-ci exigèrent que Pat' Meryngue et Mamie Bavure leur remettent le vieux mage ; « Par la corne du xorn ! » s'exclama celui-ci. Elles tentèrent bien de discuter, mais avant que la moindre négociation ne fut possible, le sol se mit à trembler, et de hautes statues de métal émergèrent du sol derrière la mage et la sorcière, leur coupant toute retraite. Les paladins sortirent leurs épées et sommèrent les golems de décliner leur origine, en vain. Enfin, une horde d'hommes sauvages – des orques à première vue – surgit en beuglant au sommet d'une colline, et tous de réclamer Bigby ! Bien décidées à ne pas le laisser tomber, Pat' et Mamie échangèrent rapidement pour mettre au point un plan d'évasion. Enfin, et alors même que la tension montait entre les différents camps en présence, Mamie Bavure prononça une incantation et aussitôt, une brume grisâtre les enveloppa, tandis qu'un reflet d'eux-mêmes apparut à quelque distance d'eux pour détourner l'attention. Bien sûr, cela provoqua le début des hostilités. Les orques descendirent de la colline en hurlant, toutes lames dehors, alors que les paladins et les golems se jetaient eux-mêmes au combat. Au milieu de tout ceci, Bigby, Pat' Meryngue et Mamie Bavure traversèrent la brume illusoire pour s'échapper à travers les bois alentours.
Ils atteignirent une autre route un peu plus loin et arrivèrent enfin à Ankh-Morpork sans plus être inquiétés.

De fait, au soir du dimanche 31 spuin, Bigby put prononcer un discours devant une vaste assemblée de gens de diverses allégeances. Il y avait là des Paladins de l'OPEP, des membres de la Guilde des Maîtres de Forge, et de nombreux représentants de l'OMC. L'on y trouvait même quelques nains.
Et à leur grande surprise, Pat' et Mamie assistèrent au discours le plus inintéressant et le plus mièvre de leur vie : Bigby prônait la sauvegarde des Chênes d'Or pour assurer la survie des petits écureuils et des jolis campanules qui ornent les collines alentours. Ce texte creux et sans intérêt sembla par contre déchaîner les passions. Car tandis que le vieillard s'en retournait vers son chariot, les divers partis en présence se lancèrent dans de violents débats – certains vociféraient contre ce choix, d'autres au contraire le défendaient bec et ongles, tandis que d'autres encore semblaient tenter de percer le secret des paroles mystérieuses du mage, persuadés d'y trouver un sens caché.

Le lendemain, au matin de l'octedi 32 spuin, Bigby reçut une invitation émanant d'une quelconque duchesse pour une réception qui serait donnée le soir-même. Contre l'avis de Pat' et Mamie, il accepta de s'y rendre, joyeux comme un enfant. Las, si Pat' pouvait s'y rendre avec son costume de mage, Mamie devrait quant à elle se parer d'un de ces encombrants costumes de riches, se blanchir le visage et se couvrir d'une lourde coiffe, afin de pouvoir y accéder.
Au cours de ladite soirée, elles furent approchées par un membre de l'OMC qui leur raconta que Bigby savait où était caché le dernier gland de Chêne d'Or, unique moyen de faire pousser une nouvelle forêt – en effet, la chose était de notoriété publique car Mamie en avait déjà entendu parler. Or, si les paladins le cherchaient pour faire prospérer ces arbres sur le déclin – afin de les exploiter bien entendu – les sénateurs-marchands de l'OMC étaient un peu plus divisés sur la question. Certains pensaient que le gland devait rester où il était, car son apparition pourrait faire chuter les marchés, ce qui aurait des conséquences dramatiques sur la valeur de la piastre.

L'affaire commença alors à tourner autour du gland de Bigby – un gland de Chêne d'Or, caché par des elfes quelques 1000 ans plus tôt, et dont il était, disait-on, le seul à connaître la localisation. Mais quiconque lui posait directement la question se heurtait à sa surdité profondément sélective.

Au soir du lendemain, le lundi 1er sektobre, ils furent tous invités chez les Nains de la Grande Forge pour une nouvelle réception donnée en l'honneur du vieux mage. Cette fois-ci, Pat' Meryngue laissa Mamie Bavure y aller seule avec Bigby ; elle en profiterait pour aller fouiller la chambre du vieillard à la recherche du gland. Hélas, elle ouvrit un coffret sans précaution et reçut une fléchette empoisonnée dans le ventre, qui la plongea dans un profond sommeil. Elle ne s'éveilla que le lendemain au matin, à côté du vieillard qui était rentré dans la nuit sans même remarquer sa présence.

Et comme de coutume, au déjeuner vint une nouvelle invitation pour une célébration qui aurait lieu l'après-midi même : cette fois-ci, le vieux mage était convié au mariage de Préciosa, fille du Maître de Forge, et de Lord Brian, Paladin de l'OPEP, une union qui faisait grincer quelques dents et briller quelques yeux... Pat' Meryngue se méfia, car elle détestait les mardi. Quelque part, elle était persuadée que les choses tourneraient mal.
Pour commencer, au cours de la réception qui suivit le mariage proprement dit, la mage et la sorcière furent à nouveau approchées par quelques personnes qui leur expliquèrent à quel point il était important de relancer – ou pas justement – le marché du bois des Chênes d'Or. Très vite, elles réalisèrent que ce soir, le gland de Bigby était dans toutes les bouches ! Mais tandis que l'une observait attentivement l'assemblée, l'autre surveillait le vieux mage. Hélas, cela ne permit aucunement d'empêcher ce qui devait arriver : une fléchette empoisonnée surgit du néant en un souffle et se planta dans la gorge épaisse du mage. Celui-ci poussa un râle étranglé sous les hurlements de son auditoire, avant de s'effondrer au sol en une masse informe. Pat' Meryngue ne parvint pas à trouver l'origine du tir, mais Mamie Bavure réussit à récolter les dernières paroles du mourant : « Non, non, inutile, c'est la fin, je le sens, je... maman... arrgh ! ». Et il tomba, mort.

Lorsqu'elle se releva, elle prit conscience que tout le monde la dévisageait à présent avec crainte et envie. Alors seulement elle réalisa que, dans l'esprit des gens, Bigby venait de lui délivrer son secret – tout le monde s'approcha d'elle, menaçant. Elle lança l'illusion d'une vaste brume grise dans la salle, ce qui leur permit à toutes les deux de quitter les lieux sans trop de difficultés.

Sans détour, elles retournèrent à l'auberge où elles fouillèrent, à deux cette fois, les bagages du mage défunt. Très vite, dans un double-fond du coffret piégé, elles repérèrent un double-fond, qui contenait une clé d'or, ornée de glands de chênes...
***



Mamie Bavure et Pat'Meryngue étudièrent la clé pendant un instant : une clé dorée ornée de nombreux glands de chênes et dont les décorations représentaient des tiges entrelacées dans différentes configurations, à coup sûr, un objet de prix. Hélas, la poussière soulevée par la fouille des affaires du vieillard monta au nez de Pat', qui éternua violemment, disparaissant dans un nuage de fumée ainsi que cela arrivait à chaque fois. Blasée de voir sa mère disparaître encore une fois, Mamie Bavure quitta la chambre de Bigby avec la clé et se mit à errer de nuit dans les rues du quartier de l'Université en rasant les murs – après tout, les membres des différentes guildes devaient être à sa recherche à présent... et soudain, c'est une femme échevelée au regard fou qui se jeta sur elle en murmurant une étrange litanie : « J'ai un message de l'au-delà, lui dit-elle, vous DEVEZ sauver les petits écureuils ! ». Intriguée par cette folle, Mamie Bavure lui demanda d'où elle tenait cela, et la nouvelle venue, qui se présenta sous le nom de Sissou Berlewen des Myriades, lui raconta qu'elle était medium, et que l'esprit d'un vieux mage ventripotent était venu lui donner ce message à lui transmettre. Bien que cette rencontre lui parut farfelue, Mamie Bavure dut avouer que l'histoire était tout à fait plausible. Mais dans ce cas, qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Cette histoire d'écureuils était-elle à prendre au premier degré ? Ou cela cachait-il quelque chose de plus nébuleux ?...

Les deux femmes se retrouvèrent au pub du Tambour Rafistolé, où Mamie Bavure commanda 3 pintes de bière naine (à 6 sous pièce) alors que Sissou se contenta d'une chope de bière morporkaise (à 3 sous). Elles discutèrent longuement au sujet de l'affaire, et Sissou se montra si intéressée qu'elle décida d'accompagner la sorcière dans son enquête – après tout, ses talents pour parler aux esprits pourraient lui être d'une grande utilité... Hélas, la bière aidant, la sorcière finit par s'endormir sur la table alors que la medium se plongea dans une longue conversation avec les esprits qui l'accompagnaient en permanence...

Elles se réveillèrent le lendemain matin, toujours au pub, sentant le fennec pas cuit et les cheveux en bataille. Mamie commanda aussitôt une nouvelle pinte, non, deux pour son petit déjeuner alors que Sissou se contenta d'un café. Elles décidèrent alors de se rendre à l'Université de l'Invisible, où certaines personnes avaient certainement entendu parler de Bigby...

Sitôt dit, sitôt fait. Dans le courant de la matinée, elles s'y rendirent et purent rencontrer divers étudiants qui ne savaient pas grand chose, puis un professeur qui les mena dans un office, mais-rendez-moi-mon-chapeau-s'il-vous plaît, où la plupart des grands mages étaient présents. Parmi eux, l'Archichancelier Biseauté qui accepta de répondre à leurs questions à-la-condition-qu'elles-quittent-les-lieux-tout-de-suite-après-parce-que-des-femmes-n'ont-rien-à-faire-là. De fait, elles purent apprendre que Biseauté avait effectivement connu Bigby dans ses jeunes années, mais qu'il était surtout connu pour avoir écrit un Manuel des Monstre (rebaptisé Bestiaire Monstrueux dans sa seconde édition). Hélas, il ne savait rien sur cette histoire de gland... Du coup, elles prirent congé et se rendirent à la bibliothèque, où le bibliothécaire anthropoïde (« Oook ») les aida à trouver les deux éditions du livre de Bigby. Mais à la lecture, elles ne trouvèrent rien de particulier qui puisse les aider. Par contre, elles profitèrent d'un moment où l’orang-outan s'était éloigné pour filer à l'anglaise avec les deux livres sous le bras.

Au soir du mercredi, elles se retrouvèrent au Tambour Rafistolé, où elles discutèrent encore longuement de l'affaire. Alors seulement, tandis que la clef de Bigby traînait nonchalamment sur la table, Mamie Bavure réalisa une forme familière : l'aspect général de la poignée correspondait parfaitement à une gravure du Bestiaire Monstrueux. Parfaitement même au point que, posée sur ladite gravure, la clef semblait avoir été calquée sur le dessin lui-même : il s'agissait du Xorn, un monstre élémentaire lié à la pierre dont il était précisé que le seul exemplaire rencontré se trouvait dans les Montagnes de Caraque – précisément là où se trouvait Pendegravier, le village de Mamie Bavure où le vieillard avait vécu ses dernières années. Aussitôt, le voyage fut décidé.

Il leur fallut une semaine pour rejoindre le village de Pendegravier, assises sur le chargement d'un marchand de pommes de terres en partance pour le royaume de Lancre. Avec un départ le jeudi 4 sektobre, elles arrivèrent dans la maison de Mamie Bavure le mercredi 11 dans la journée. C'était une chaumière typique, avec des senteurs étranges qui flottaient dans l'air, une tripotée de bestioles désêchées et de plantes qui pendaient au plafond, et des bougies, plein de bougies. En ce jour, elles prirent surtout un long repos.

Le lendemain, elles firent surtout du porte-à-porte pour interroger les gens sur la présence d'un Xorn. Pendegravier était un petit village d'une quarantaine d'habitants à peine, alors l'affaire fut vite réglée. Mais nul n'avait jamais entendu parler d'une telle chose. Alors Mamie Bavure et Sissou se rendirent dans les carrières qui environnaient le village, où enfin elles purent apprendre quelque chose d'intéressant : en effet, l'un des carriers savait que Bigby allait souvent se promener dans la forêt d'Aniflatot, située dans les montagnes sens rétrograde de Pendegravier. Enfin, elles allèrent fouiller la maison de feu Bigby, où elles découvrirent qu'il travaillait sur un nouveau livre – à peine ébauché hélas. En outre, son propre exemplaire du Bestiaire Monstrueux comportait des notes au crayon dans la marge, comme s'il avait continué d'observer le Xorn pendant quelques temps...

Vendredi au matin, elles se rendirent alors dans la forêt d'Aniflatot où un troll qui avait bien connu Bigby autrefois les mena à une petite clairière où il avait l'habitude d'y passer du temps. Enfin, elles découvrirent l'entrée d'une caverne, dont elles entreprirent bravement l'exploration. Pour commencer, elles rencontrèrent une grande salle habitée par une communauté de gnomes qui leur firent payer le passage (contre quelques rations de nourriture, soi dit en passant). Ignorant quelques portes latérales, elles passèrent en catimini auprès d'une famille d'orques, et arrivèrent en vue de deux portes de pierre lourdement enchâssées dans d'épais chambranles fissurés. C'est là que la clé de Bigby servit enfin, déverrouillant une serrure de métal rouillé. Mais la porte restait dure à ouvrir. Sissou usa alors de son don pour appeler un esprit, et une forme vaporeuse très polie apparut devant elle. Le fantôme le prévint que son corps se trouvait derrière ladite porte, mais qu'il les combattrait plutôt que de les laisser emporter son trésor. Un coup d'épaule plus tard, ils virent en effet un cadavre avec un boîtier autour du cou. Mais plutôt que d'éveiller le mort-vivant, la sorcière fit léviter le boîtier vers elle... ce qui réveilla le cadavre ! Alors elles attrapèrent le trésor un geste bref avant de s'enfuir à toutes jambes. Et tandis que le zombie s'avançait vers elles lentement d'une démarche saccadée, le fantôme leur faisait gentiment coucou de la main.

Enfin de retour à la chaumière de la sorcière, les deux femmes ouvrirent le petit coffret, qui contenait bien un gland doré.

Restait maintenant la question de savoir ce qu'elles allaient en faire...

Répliques notables :
Sissou : Mais arrête de parler à mes esprits ! T'es pas une médium, t'es une sorcière.
Mamie : Non mais je suis alcoolique...

Durant la conversation avec le troll :
Mamie : On cherche quelque chose en pierre, comme vous. Quelqu'un de votre famille peut-être...
Sissou : Vous avez pas une soeur qui a un trou ?
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptySam 2 Jan 2021 - 11:50

Le Cercle Abandonné
Écrit et maîtrisé par Chrysalid (27/12/20 - 1er/01/21)
Pat’Meryngue • Montagnes de Morpork, décembre 1967


L’année 1967 touchait à sa fin. Le mois de décembre avait commencé, et peu à peu, l’on sentait que la période des fêtes approchait. Seul le climat ne semblait pas être au courant. Car bien que le froid ait envahi les rues d’Ankh-Morpork, il n’y avait pour l’heure aucune trace de gel, de froid ou de flocon.

Dans les couloirs de l’Université de l’Invisible, le jeune Mage Pat’Meryngue errait d’un pas traînant en essayant de se concentrer suffisamment pour atteindre sa chambre. Il était deux heures du matin, et il avait passé ces dernières heures à la bibliothèque, en compagnie du seul être sensé en ces murs, le fameux bibliothécaire anthropoïde.

Mais alors que les couloirs semblaient s’étirer autour de lui, le mage fut extirpé de sa somnolence par un bruit de galop provenant de l’extérieur. Il y jeta un œil par curiosité, et aperçut un cavalier des plaines, un homme à la puissante carrure, tout de fourrures et de lanières de cuir vêtu. Dans son dos se dressait une lourde épée dont Pat’ devina qu’elle était plus lourde que lui.

Le cavalier stoppa son cheval au beau milieu de la place Sator et s’approcha de l’Université avec un air de curiosité mêlé à de la méfiance. Et pourtant, il avançait d’un pas confiant, comme s’il savait où il allait. Sans hésiter, Pat’ se rua dans les escaliers qui menaient au hall d’entrée, sous la tour de l’horloge, où il interpella le nouveau venu qui était entré. Celui-ci mesurait plus de deux mètres de haut, et probablement tout autant de large. Il affichait une puissante musculature et se mouvait avec une étonnante agilité pour sa masse. Afin de conserver un minimum de prestance, Pat’ resta dans les escaliers, à trois marches du sol, et bomba le torse avant d’interpeller le barbare. Celui-ci fut heureux de le trouver, et se présenta sous le nom de Little Arthur. Il avait été envoyé par sa tribu, des cavaliers des plaines vivant dans les terres sauvages dans le sens rétrograde d’Ankh-Morpork, afin de quérir l’aide d’un puissant mage, car ils se trouvaient dans une situation des plus précaires ‒ le climat était devenu capricieux, le gibier se faisait rare, et les récoltes ne semblaient plus rien donner depuis plusieurs semaines. Pour commencer, l’émissaire désigné avait été envoyé interroger les druides des montagnes, chargés de la gestion de ces terres, mais ceux-ci étaient curieusement absents. En outre, leur cercle de pierre semblait être le théâtre de phénomènes inexplicables.

Pat’ comprit que les sauvages n’avaient pas eu le choix que de venir demander l’aide des Mages, grands détenteurs du savoir célèbres partout sur le Disque-Monde…
Le mage prit le temps de réunir quelques affaires, de laisser un petit mot pour excuser son absence (qu’il prit soin de ne PAS signer), puis rejoignit le barbare à l’extérieur du bâtiment. Enfin, tous deux grimpèrent sur le puissant cheval, et ils quittèrent la ville au grand galop.

Les heures passèrent, et les kilomètres défilèrent. La ville, peu à peu, disparut derrière eux. Et lorsque le soleil se leva, seule la pointe de la Tour des Arts dépassait encore des collines.
Après une courte pause, ils reprirent la route. Mais ce ne fut pas un voyage de tout repos, car si le barbare était habitué à ces voyages cahoteux dans les plaines, le mage n’avait que peu quitté les rues de la ville depuis plusieurs années. Il dut réclamer des pauses, car de lui-même, le sauvage aurait fait tout le trajet d’une seule traite.
Il leur fallut pas moins de 3 jours de voyage pour enfin apercevoir les montagnes de Morpork. Et mardi 10 décembre dans la journée, ils finirent par atteindre de hautes collines dans lesquelles ils montèrent jusqu’en milieu d’après-midi. Et alors, Little Arthur descendit de cheval en proclamant qu’il ne pouvait poursuivre au-delà de cette limite, car il n’en était pas digne. Pat’ comprit qu’il devrait poursuivre seul ‒ en fait, cela n’aurait même pas dû le surprendre ; après tout, il détestait les mardis.
Pat’ rassembla ses affaires et s’engagea dans les fourrés. Ici, la nature était sauvage. Nul chemin ne dirigea les pas du Mage, nulle lumière divine n’orienta son chemin. Et pourtant, il finit par arriver en vue d’un cercle de pierres dressées. C’est là que devait commencer son enquête.

Fort heureusement, le mage avait grandi dans la campagne, et il n’était pas totalement démuni en terre sauvage. Il passa du temps à étudier les lieux, et constata qu’en effet, personne n’avait dû venir ici depuis un certain temps. L’endroit n’était pas entretenu, même à la façon des druides. Pourtant, il repéra des traces de passage qu’il décida de suivre. Plus loin, il tomba sur la caverne d’un ours… qui le prit en chasse ! Pat’ s’enfuit sans demander son reste, espérant se réfugier dans le cercle des druides qui, probablement sacré, le protégerait certainement de l’animal… mais il n’en fut rien ! La bête le poursuivit jusque dans le cercle, et Pat’ ne dut son salut qu’à un sort d’Abrasion entêtante du Mage Ézon ! La bête, soudainement agressée par un horrible picotement de la patte, commença à se mordre en grognant, laissant au mage le temps de s’enfuir à toutes jambes.

Après avoir erré seul dans les bois, alors même que la nuit tombait, le mage finit par arriver en vue d’une lumière : il y avait là une chaumière, et elle était habitée ! Pat’ s’y rendit avec plaisir et toqua la porte en tenant fermement son bourdon afin de se donner de la prestance. Mais lorsque la porte s’ouvrit sur une horde de mineurs avinés, au regard injecté de sang, le mage se demanda s’il n’avait pas fait une erreur. Et lorsqu’il se retrouva pendu par les pieds au-dessus de la table du repas, il comprit que tout cela n’augurait rien de bon. Très vite, il comprit que ces personnes n’aimaient pas les étrangers, et que quiconque pénétrait en leurs terres était mis à mort sans sommation. Hélas, les mains liées, il lui était impossible de lancer le moindre sort. Mais une idée lui traversa l’esprit… En effet, il était pendu par les pieds, et sa fausse barbe pendait sur son visage en lui effleurant le nez. Très vite, il secoua la tête, les poils de son postiche lui chatouillèrent les narines… et il éternua avec force !

Lorsqu’il reprit ses esprits, la salle autour de lui était déserte, et la lumière du jour filtrait à travers les fenêtres. Combien de temps s’était-il passé cette fois ? Il avait clairement échappé aux mineurs fous grâce à son affliction magique (c’était la première fois qu’il faisait cela), mais son instinct lui soufflait qu’il ne devrait pas traîner longtemps ici. En effet, la lumière de l’extérieur semblait faible, comme si le soir était proche. Sans attendre, il se tortilla dans tous les sens pour se défaire de ses liens, et peu après, il tomba sur la table avec un gémissement de douleur. Lorsque les voix des mineurs commencèrent à retentir à proximité, il s’enfuit par une fenêtre.

Plus tard dans la nuit, le mage atteignit le campement de Little Arthur, qui l’attendait autour d’un petit feu de camp…
***

Jeudi 12 décembre au matin, avant même les premières lueurs du jour, Pat’ se réveilla aux côtés de Little Arthur qui, toujours égal à lui-même, alimentait le feu de camp afin que le Mage ne souffre pas du froid ‒ du moins pas trop. Tous deux prirent un petit déjeuner au cours duquel Pat’ se demanda par où devrait se poursuivre sa recherche. Mentalement, il tenta de cartographier la zone qu’il avait explorée jusqu’alors, en se recentrant sur le cercle de pierres. Il savait que du côté moyeux, il y avait la caverne de l’ours. Du côté bord, il y avait la cabane des mineurs. Il lui restait alors à jeter un œil du côté direct et du côté rétrograde.

Plus tard, le Mage arriva aux pierres levées et commença à étudier les lieux du côté direct, mais il n’y trouva aucune trace de passage récent. Toutefois, il sentit alors une présence, et eut la surprise de voir un homme à ses côtés, barbu et vêtu d’une robe marron d’aspect très frustre. Or, cet homme avait l’étrange particularité d’être... transparent ! Très vite, Pat’ comprit qu’il avait affaire à un fantôme. Celui-ci était un herboriste du nom de Verdure, et il avait appartenu, de son vivant, au cercles des druides du secteur. Or, tué par un ours quelques temps plus tôt, il ne pouvait quitter le cercle.
L’herboriste dirigea le Mage vers le sens rétrograde ‒ vers les hauteurs de la montagne ‒ s’il voulait trouver la tanière de Horax, le grand prêtre qui gérait ce secteur…

Alors Pat’ quitta le fantôme pour commencer à arpenter les pierres et les racines vers les hauteurs de la montagne. Mais vers un quart d’heure de marche, il finit par arriver en vue d’une petite clairière au centre de laquelle siégeait un vieux puits. Et un panneau de bois indiquait clairement « Puits du Druide ». Le Mage s’approcha et jeta un œil dans les profondeurs : il n’y avait ni sceau ni corde, mais il aperçut des échelons métalliques qui permettaient de descendre. Hélas, le Mage n’avait aucun moyen de s’éclairer. Nulle torche dans son paquetage, ni même de sort capable d’allumer ne serait-ce qu’une étincelle…
Alors l’intrépide se vit dans l’obligation de retourner au camp de Little Arthur afin de lui piquer une torche. L’aller-retour lui prit près d’une heure et demi, et il fut de retour au puits en toute fin de matinée.
Lorsqu’enfin il put entamer la descente, ainsi paré d’une source de lumière, il découvrit une grande caverne envahie par d’épaisses toiles d’araignées ! Mais... quelle créature infâme pouvait bien avoir tissé un tel ouvrage ? Un peu effrayé, le Mage ne tarda pas à mettre le feu aux toiles, et bien qu’il manqua d’étouffer en raison de la fumée, cela lui permit de dégager la majeure partie des lieux ‒ en plus de réveiller l’occupante des lieux, une énorme araignée aux pattes et au corps monstrueux, si effrayante que le Mage d’Ankh-​Morpork n’aurait jamais cru qu’une telle chose pût exister !

Sans perdre son sang-froid, Pat’ lança un sort de Résilience débilitante de Yorg-de-Gurt en espérant que la créature, ainsi, oublierait de l’attaquer. Et tandis qu’il descendit prudemment les marches qui le menait au sol de la caverne, il constata que la bête restait immobile ‒ ça avait marché ! Aussitôt, il se précipita vers le couloir du fond pour commencer à explorer les lieux. Il ne devait pas perdre de temps, le sort ne durerait qu’une heure.

Il découvrit une paillasse dans un coin, un couloir aux étais instable où il manqua de se blesser, puis une zone de stockage de caisses de nourriture partiellement avariée. Pat’ n’hésita pas à se servir dans ce qu’il trouva d’encore comestible. Enfin, il arriva dans une sorte de sanctuaire, ou une zone de prière, où il devina plusieurs places en cercle autour d’un livre sur un présentoir. Hélas, le grimoire était écrit dans la langue secrète des druides, et n’était donc pas exploitable.
Par contre, dans une petite grotte située en retrait du sanctuaire où il y avait un bureau sur lequel était posé un agenda. En étudiant les dernières entrées, le Mage découvrit une sorte de programme hebdomadaire : en effet, tous les lundis, le grand prêtre Horax notait les affiliations, les alliances et les mésententes avec divers intervenants, tels que Gigalith, Gruin, Fourgol. Le Mage ignorait qui étaient ces gens, bien que le mot Gruin évoquait plutôt le nom d’un mois d’été qu’une personne. Néanmoins, deux semaines plus tôt, il était indiqué « Grosse dispute avec Fourgol, quitter la région quelques semaines ». Ha ! Une réponse ! Voici pourquoi les druides avaient quitté la région, il y avait eu une mésentente avec ce Fourgol qui les avait obligé à prendre un peu de recul, probablement avant de revenir une fois les choses calmées.

Fier de sa découverte, Pat’ retourna au campement de Little Arthur pour tout lui raconter, en plus de prendre quelque repos, car tous ces allers-retours en forêt avaient fini par l’épuiser quelque peu. Toutefois, l’affaire n’était pas terminée, car si l’on savait POURQUOI les druides étaient partis, l’on ignorait toujours Où ils se trouvaient.
Alors en fin d’après-midi, le Mage retourna jusqu’au Cercle de Pierres Levées pour interroger Verdure, mais celui-ci ignorait tout. Alors Pat’ envisagea de retourner dans l’antre de Horax, ce qui l’obligea à retourner encore auprès de Little Arthur pour prendre une torche. Lorsqu’enfin il arriva au puits, il faisait nuit noire, mais cela ne l’empêcha pas de descendre, armé de sa torche. Cette fois, il remarqua le panneau à l’entrée « Bienvenue chez Horax - Réunions tous les mardis à 17h30 ».
À nouveau, il lança un sort à l’araignée afin de s’enfoncer dans les ténèbres en toute tranquillité. Cette fois, il se rendit aussitôt au sanctuaire afin de s’emparer du grimoire, puis il alla fouiller succinctement le bureau du fond en espérant trouver une piste sur la destination des druides. Or, quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur un flyer publicitaire, imprimé en recto-verso sur parchemin glacé, pour un centre thermal appelé... Moisy-lès-Bains !

Ce nom ramena de nombreux souvenirs au Mage, car il y avait mené une enquête quelques deux ans et demi plus tôt, aux côtés d’un clown feegle nommé Biscotto.
Bref, Pat’ avait sa réponse, il quitta donc l’antre de Horax. Mais avant de retourner auprès de Little Arthur, il vint demander à Verdure de lui traduire quelques passages du livre, mais il ne s’agissait que de textes religieux destinés à Herne le Traqué, le dieu des petits animaux à fourrure. L’herboriste défunt lui apprit aussi que Gigalith, Gruin et Fourgol étaient d’autres dieux de la nature, et que les liens entre Herne et ceux-ci avaient tendance à influencer la vie des druides et leurs programmes.

Bien entendu, Little Arthur et Pat’ Meryngue décidèrent de prendre la route de Moisy-lès-Bains dès le lendemain.

Il leur fallut un peu moins de deux jours pour atteindre leur destination, et ils ne furent guère surpris de trouver les druides sur la plage de Moisy, allongés sur des transats avec des cocktails à la main et des lunettes de soleil sur les yeux  ‒ malgré le froid, ils profitaient du soleil en tenues légères. Pat’ Meryngue se manifesta et les gronda proprement, leur reprochant leur inaction vis-à-vis des populations qui dépendaient d’eux. Penauds, ils comprirent que les vacances étaient terminées, et qu’il leur fallait désormais retourner au travail. « Allez les gars, fit Horax en donnant des coups de pieds autour de lui, c’est l’heure de rentrer à la maison ».

Fier de sa réussite, Pat’ dit à Little Arthur que désormais, grandi par sa réussite, il pourrait se faire appeler Big Arthur, mais celui-ci refusa car, vis-à-vis de sa « petite » taille, il endurerait mille moqueries de la part de sa tribu. Mais il était heureux néanmoins d’avoir mené sa mission à bien, et il aurait désormais une dette envers le Mage…
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Quelques Chroniques du Disque-Monde Empty
MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptySam 23 Jan 2021 - 21:13

Les aventuriers de la Pierre Octarine
Écrit et maîtrisé par Charlène (09/01/21 - 23/01/21)
Théophraste Bésicule • Ankh-Morpork et Sto-Hélit, offlier 1968


Les fêtes du Porcher étaient terminées, et Ankh-Morpork était couvert de neige. Et de boue, en vérité. Car il était rare qu’un flocon atteigne le sol sans se noyer dans des marres de déchets et de vase noirâtre qui collait aux chaussures des rares imprudents qui avaient le courage de se promener à cette heure tardive.
C’était un jeudi, le 4 offlier, aux alentours de 6h du matin. Et à la Guilde des Alchimistes, tout le monde dormait, ou presque. Lorsque Théophraste Bésicule entendit que l’on toquait à sa porte, il s’enfonça profondément dans ses couvertures et se rendormit. Mais le visiteur insista et frappa une seconde fois. Le jeune homme ouvrit les yeux d’un air contrarié, et se redressa. Avec lenteur, il s’extrait de son lit et attrapa ses bésicles sur sa table de chevet puis, d’un pas traînant, il alla ouvrir l’entrée de sa petite chambrée. Il se retrouva alors devant la silhouette imposante de son responsable, Jean Trancène, qui le dardait d’un regard fort mécontent. Celui-ci lui apprit que le directeur, Quentin Brochet, souhaitait le voir dans l’instant. Théophraste le regarda un instant à travers ses vers correcteurs, puis alla se glisser dans quelque vêtement pour être présentable un minimum. Enfin, les cheveux en bataille et baillant à s’en décrocher la mâchoire, il suivit son responsable à travers les couloirs glacés.
Le jeune homme aux cheveux noirs et à la silhouette malingre s’arrêta néanmoins pour regarder les flocons descendre lentement dans les rues de la cité. Il ressentait toujours la même chose. Ankh-Morpork était une cité magnifique, pour peu que l’on se contente de regarder vers le ciel − floconneux en cette saison. Mais dès lors qu’on commençait à descendre les yeux vers les rues et les habitants, il y avait la sensation vertigineuse de tomber dans les profondeurs d’une fosse d’aisance. Certes, la comparaison est hasardeuse, car Ankh-Morpork sentait bien plus mauvais.

Les deux alchimistes arrivèrent au bureau du directeur, et celui-ci accueillit Théophraste avec un grand sourire. Il lui expliqua que, contrairement à ses collègues, celui-ci n’avait rien fait exploser depuis plusieurs semaines. Par conséquent, il était l’homme de la situation. Et il avait une mission d’ordre capitale à lui confier. Théophraste se raidit en entendant qu’il allait devoir travailler. Sérieusement apparemment. Car le Patricien Claqueboîte était venu les voir ce matin, très tôt, pour leur confier une tâche d’importance : quelqu’un devait restaurer l’écusson de la ville qui siégeait au-dessus du trône au palais. Brochet ajouta d’un air détaché que le jeune homme avait 3 jours pour réaliser sa tâche sans quoi il serait probablement exécuté.

Théophraste n’avait pas le choix, il se rendit donc à l’atelier en traînant derrière lui le lourd coffre du blason, où il commença à l’étudier. L’objet était massif. Un véritable bloc d’argent pur. Mais sa surface commençait à se piquer de trous minuscules qui lui donnaient un aspect vieillissant. Bien alors par quoi commencer ? Théophraste se souvint de sa mère qui, jadis, employait une recette de tomates / épices / vinaigre avec laquelle elle parvenait à récurer les casseroles. Ladite recette était aussi excellente servie avec des patates. Mais comment trouver de tels ingrédients ?
Par la fenêtre, il vit que les premières lueurs du jour commençaient à pointer le bout de leur nez. Aussi le jeune alchimiste se rua-t-il dehors où il écuma les drogueries du quartier, mais s’il trouva vinaigre et épices, il eut plus de mal à obtenir de la tomate. En vérité, c’est tout juste s’il réussit à mettre la main sur un pot de purée d’auberginette. Et sur un chat.

De retour à l’atelier, Théophraste tenta de frotter l’emblème d’argent avec sa mixture, mais tout ce qu’il arriva à faire fut de noircir le métal. Soit. Il lui fallait donc mettre la main sur de la tomate, absolument ! Curieusement, tandis qu’il se parlait à lui-même, le jeune homme eut l’impression que le chat − qui s’avéra être une chatte − le comprenait.
Et puis il se rendit compte qu’il n’avait nullement besoin de trouver de la tomate. En effet, le tenancier de la Taverne du Tambour Rafistolé servait des soupes de cette composition. Il appelait ça du Tomate’Up. Alors hop, l’apprenti-alchimiste se précipita à l’auberge quelques rues plus loin, où il commença un grand bocal de Tomate’Up.
À cette occasion, il remarqua une jeune femme en train de boire un chocolat au bar.

À son retour dans les locaux de la guilde, Théophraste eut la désagréable surprise de constater que l’emblème de la ville était devenu... rose ! Catastrophe ! Puis il se souvint qu’une collègue, peu connue pour sa rigueur, avait récemment provoqué une explosion rose qui s’était répandue dans les rues alentours : Anne Ikrosh. Ça ne pouvait être qu’elle.
Il la trouva dans la bibliothèque en train de « restaurer » un parchemin, rose lui aussi, à l’aide d’un coton-tige et d’une coupelle de citron. Après avoir échangé quelques banalités avec elle, il lui piqua citron et coton-tige et retourna à sa tâche, poursuivi par la jeune femme vociférante. Mais hélas, l’accumulation de produits incompatibles eut un résultat désastreux, car le métal, en plus de se noircir plus encore, sembla « fondre » et se craqueler ! Théophraste fut catastrophé ! Plus il avançait, pire c’était ! Lentement, il commançait à se faire à l’idée d’être pendu haut et court pour son incompétence. Néanmoins, il nettoya l’écusson à l’eau, et retenta de le nettoyer au citron ; le rose partait, c’était toujours ça.
Alors il remarqua à nouveau que la chatte comprenait ce qu’il disait, voire même le jugeait ! Puis elle sembla lui faire signe de le suivre. Était-ce un animal intelligent ? Peu convaincu, l’alchimiste à la silhouette étriquée s’engagea dans les rues d’Ankh-Morpork à la suite du chat, qui le mena jusqu’à une forge tenue par un nain, Isanbard Tabah, située au croisement entre la rue des petits dieux et la rue du marché. « Tiens, Minouchette », fit le nain.
Bien entendu, une forge. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Théophraste expliqua timidement son problème au nain, qui écouta ses mésaventures d’un air effaré. Puis il accepta de s’occuper de son problème, mais vu les dégâts occasionnés, il lui faudrait pas moins de 3 jours. Comme Théophraste en avait besoin dans un délai plus court, Isanbard accepta de lui livrer l’écusson en 2 jours, mais il demanda en échange une « pierre octarine ». Deal !

Hélas, où trouver une pierre octarine ? D’ailleurs, qu’est-ce qu’une pierre octarine ? L’octarine était une couleur, Théophraste le savait. Il le savait d’autant plus que, contrairement à la plupart de ses collègues, il était capable de la percevoir (même s’il la confondait souvent avec d’autres couleurs du spectre). Mais une pierre ? Il trouverait certainement la réponse à la Bibliothèque de l’Université de l’Invisible ! Hélas, il fut repéré à peine entré, et gentiment refoulé.

Épuisé par sa journée, il retourna à la guilde où il passa une nuit agitée…

Le lendemain, aux premières lueurs du vendredi 5 offlier, il descendit le lourd coffre contenant l’emblème jusque dans la rue enneigée. Mais l’objet était bien trop lourd pour lui, alors il héla un cab grâce auquel il put arriver à la forge d’Isanbard. Après avoir laissé l’objet au forgeron avec la promesse de le récupérer le lendemain au soir, il se mit en quête d’informations sur cette fameuse pierre octarine qui lui sauverait la vie. Une nouvelle tentative d’intrusion dans les locaux de l’Université de l’Invisible se solda par un nouvel échec.

Alors, le jeune alchimiste eut la surprise de retrouver la chatte de la veille, juchée sur une sculpture de l’Université, qui l’observait avec insistance. À nouveau, l’animal lui fit signe de le suivre. Un peu découragé par cette affaire, l’alchimiste suivit l’animal à travers la Grand-Place des Lunes Brisées, l’avenue du Maillet, ils traversèrent ensemble la place du palais, et s’engagèrent le long de la rue des filigranes, où ils s’engouffrèrent dans la taverne du Tambour Rafistolé. Dans la salle à manger, l’animal se dirigea droit vers une très belle jeune femme. Celle-ci sourit en voyant le chat sauter sur ses genoux avec un « Tiens, Minouchette » assez familier. Théophraste reconnut la jolie femme au chocolat chaud de la veille. Pourquoi Minouchette l’avait-elle amenée jusqu’ici ? Intrigués, l’alchimiste raconta sa mésaventure à la belle, qui portait le nom de Patrizia, et celle-ci lui avoua qu’elle pourrait certainement lui être d’un certain secours. En effet, son « frère » était mage à l’Université, et il pourrait sans aucun doute l’aider à accéder à la bibliothèque. À ces mots, l’alchimiste vit enfin une lueur d’espoir ! Alors Patrizia le quitta en lui disant que son frêre, Pat’Meryngue (nos parents n’avaient pas une grande imagination), viendrait le rencontrer ici à midi. D’ici une heure donc, Théophraste s’installa donc et attendit.

Comme prévu, un mage débarqua dans la salle à manger à midi. Il avait la même silhouette mince et les mêmes yeux séduisants que sa sœur, et… la même voix pour tout dire, bien qu’il arborait une épaisse barbe sous son chapeau rouge à large bord. Au cas où l’on avait un doute, celui-ci y avait inscrit « Maje » en lettres dorées. Pat’ lui dit de le rejoindre dans la ruelle derrière la taverne, sur les bords de l’Ankh donc, où il lui donna un vieux chapeau rouge ainsi qu’une cape toute mitée. Ainsi « déguisé », Théophraste suivit Pat’ jusqu’à l’UI, où cette fois, personne ne le remarqua ! Tous deux se rendirent directement à la bibliothèque au dôme de verre, où l’alchimiste vit d’un seul coup d’œil plus de livres qu’il n’en avait vu de toute sa vie ! Et un oran-outang. Mais Pat’ lui dit de ne pas y faire attention. Malgré tout, alors même que l’alchimiste infiltré commençait à fouiller les rayonnages, il vit le mage échanger avec l’animal comme s’il discutait avec une vieille connaissance.
Ses recherches lui permirent de trouver quelques informations sur la pierre octarine, qui existait bel et bien. Hélas, sa couleur particulière la rendait imperceptible au commun des mortels − seul un mage pouvait la voir, ce qui donnait lieu à de nombreuses blagues. En outre, elle était particulièrement difficile à trouver. Par contre, le seul livre qui aurait permis de localiser une source potentielle était absent de sa section. Aurait-il été volé ? Plus simplement, il avait été emprunté. Et d’après le registre tenu par le singe (« Aïe ! Pardon, par l’anthropoïde… »), le tome avait été emporté par un mage du nom de Kil Zegamme
***

En discutant avec Pat’Meryngue, Théophraste apprit que Kil Zegame, un mage à l’imposante carrure et à la barbe fournie, était l’assistant d’un professeur du nom de Henry Korouge, ou Harry pour les intimes. Bien sûr, il accepta de l’amener à lui. Pat’ le dirigea à travers les couloirs de l’illustre université, jusqu’à une grande salle où de nombreux mages aux chapeaux tous plus ou moins décorés les uns que les autres, devisaient de choses et d’autres, un verre à la main. Pat’ lui désigna un homme à l’air grave, plongé dans un épais grimoire, installé à l’autre bout de la pièce. Le jeune alchimiste déguisé prit son courage à deux mains et s’engagea dans la pièce. Arrivé à proximité du professeur, il se manifesta par un simple petit raclement de gorge. Le regard que le sieur Korouge posa sur lui à cet instant n’eut pas été plus emprunt de respect que s’il eut remarqué une crotte de chien sur le bitume. D’une voix grave, le mage lui fit remarquer que c’était là un lieu privé, réservé aux professeurs, et que les jeunes débutants n’avaient rien à faire ici. Théophraste se confondit en excuses et voulut désigner Pat’ derrière lui, mais il remarqua ce dernier s’enfuir, hilare. En outre, tous les autres mages de la pièces s’étaient tus, et tous suivaient l’échange avec grande attention. L’alchimiste incognito proposa de se retirer, mais Korouge lui demanda ce qu’il voulait. Théophraste lui parla alors de son assistant Zegame, dont il avait d’urgence besoin de savoir où il se trouvait. Inspirant avec gravité, Korouge lui raconta que son assistant était parti pour Sto-Hélit où il devait retrouver sa famille. Il n’en savait pas plus.
Théophraste se perdit en remerciements, puis il quitta la salle où les conversations reprirent comme si tout le monde l’avait déjà oublié. Il quitta l’Université et traversa la ville vers le moyeu, jusqu’au premier dépot de diligence qu’il trouva. Là, pour la modique somme de 2 piastres, il embarqua pour Sto-Hélit qu’il atteindrait dans la soirée.

Durant tout le trajet, le mage eut l’occasion de fouiller les poches de la robe de mage fournie par Pat’, et il y découvrit des objets pour le moins insolites, dont un caillou brillant (mais non, ça n’était pas une octarine), un parchemin à moitié brûlé et déchiré, une graine ainsi qu’un... string en dentelle ? Spontanément, Théophraste pensa à Patrizia qu’il ne put s’empêcher d’imaginer vêtue de ce seul vêtement. Mais pourquoi cela traînait-il dans une vieille robe de son frère ? Mais... était-ce bien son frère d’ailleurs ? Oui, les deux individus se ressemblaient indéniablement, donc il y avait forcément un lien de parenté. Ensuite, le jeune alchimiste trouva aussi un long cheveu noir dans le chapeau du mage. À nouveau, il pensa à Patrizia. Sans trop s’en rendre compte, tout en triturant la dentelle entre ses doigts, Théophraste commença à avoir des pensées impures pour la jeune femme dont les yeux magnifiques ressemblaient décidément beauoup à ceux de son frère... Puis il sursauta soudain en réalisant qu’il commençait à présent à nourir des pensées pour Pat’Meryngue ! Un peu bouleversé, il rangea alors la dentelle et tenta de se concentrer sur sa mission.

La diligence arriva à Sto-Hélit après la tombée de la nuit. Sans attendre, Théophraste, arborant toujours le costume de mage, interrogea quelques passants sur l’existence d’une famille Zegame dans le secteur, mais nul ne put lui être d’un grand secours... jusqu’à ce qu’une petite vieille, une ancienne sage-femme manifestement, lui avoua avec certitude que nulle famille de ce nom n’existait ici. Théophraste comprit que la famille de Kil à Sto-Hélit était un mensonge. Alors il alla poser quelques questions dans les auberges du secteur, le Lapin Vert, puis le Choux Vert, mais tout ce qu’il trouva fut un repas chaud à base de saucisse charnue et une chambre à prix exorbitant (mais l’alchimiste n’avait aucune notion des prix et n’en fut par conséquent pas choqué le moins du monde.

Le lendemain, samedi 6 offlier, ne lui laissait que peu de marge. En effet, il devait trouver Kil au plus tôt, afin de localiser une octarine, avant de rentrer à Ankh-Morpork pour récupérer l’écusson et enfin le ramener à la guilde, et tout cela avant ce soir !

Il en était à chercher une solution (déambuler avec un panneau « Zegame », aller interroger les autorités, etc.) lorsqu’il aperçut un petit homme encore plus maigre que lui, arborant robe de mge et chapeau pointu, traverser la place à quelque distance de lui. Un mage ? Celu-ci pourrait certainement lui apporter des réponses ! Sans attendre, il lui courut après, mais très vite, le petit homme remarqua qu’il était suivi et il s’engouffra dans un magasin de lingerie ! Bien sûr, Théophraste s’y engagea à son tour. Il trouva alors une étrange boutique dans laquelle étaient vendus d’innombrables vêtements et autres accessoires de torture destinés manifestement à la gent féminine. La vieille vendeuse nia avoir vu entrer un petit homme en rouge, mais un mouvement dans une cabine d’essayage lui fit comprendre qu’il y avait bien quelqu’un dans l’enceinte du magasin. Il ouvrit le rideau d’un geste brusque... et regretta aussitôt de l’avoir fait : à l’intérieur se trouvait le petit homme, quasi-nu, arborant de hautes chaussettes jusqu’à mi-cuisses, maintenu par une vendeuse qui nouait autour de son torse une sorte de renfort − comme un corset en fait, mais plutôt destiné à lui donner du volume plutôt qu’à lui en retirer.
Sans se départir de ses yeux écarquillés, Théophraste lui demanda s’il était bien mage et pourquoi il s’égait enfui. Le petit homme promit de l’aider s’il le laissait finir de se préparer. Soit, l’alchimiste referma le rideau en reculant d’un pas prudent.
Il attendit patiemment en étudiant la lingerie qui pendait partout autour de lui, bien qu’il ne comprenait pas à quoi tout cela était sensé servir. Au bout d’un moment, un mage à l’imposante carrure et à la barbe fournie vint le voir. Oui, c’était bien Zegame. Le « petit » homme avait juste eu besoin de se préparer pour être un peu plus présentable. À présent, il était prêt à répondre aux questions du jeune alchmiste.
Théophraste lui raconta alors son aventure et la sentence qui devrait lui tomber dessus s’il ne parvenait à atteindre son objectif avant ce soir même. Zegame rit en apprenant pourquoi il l’avait suivi : non, ce livre ne lui apporterait pas la réponse qu’il cherchait, mais la situation n’était pas désespérée pour autant. Car il y avait bien quelques octarines à Ankh-Morpork, si on savait où chercher. Il griffona un message sur un papier qu’il tendit au jeune alchimiste (oui, car au cours de la conversation, la nature d’alchimiste apparut évidente au mage qui était apparemment moins bête que ses pairs de l’Université).
Sur le papier était écrit « 2e sous-sol, 3e porte à gauche ». En effet, l’Université de l’Invisible cachait quelques trésors dans ses cachots. Le tout était d’y retourner au plus vite.

Après avoir lourdement remercié le mage, Théophraste retourna à Ankh-Morpork en diligence. Bien sûr, au cours du trajet, il recommença à jouer avec la dentelle de Patrizia, en supposant que ce fut bien la sienne, ne pouvant s’empêcher de l’imaginer ainsi vêtue. Bien sûr, il ne put s’empêcher non plus d’imaginer Pat’Meryngue lui-même arborant ce bout de tissus, ce qui lui arrachait toujours un petit cri d’horreur.

C’est en milieu d’après-midi que l’alchimiste arriva à Ankh-Morpork. Il se rua à l’Université dont il commença à arpenter les couloirs du rez-de-chaussée à la recherche d’un accès vers les sous-sols. La présence d’un panneau « Accès vers les sous-sols » lui facilita grandement la tâche, et il descendit aussitôt au 2e sous-sol. Hélas, la 3e porte à gauche arborait un heurtoir magique dont le visage métallique s’anima à son approche. D’unx voix monocorde, le gardien lui demanda : « Le chien fait 5, le chat fait 5, la vache fait 4, le poisson fait 0. Combien fait le coq ? ». Une énigme. Il ne manquait plus que ça. Allons, Théophraste n’était pas le plus bête, il avait toutes ses chances de trouver la réponse. Il se creusa longuement. Ça n’était pas une énigme de lettres, ni de calcul, il ne semblait pas y avoir de corrélation entre ces chiffres et les mots... cela aurait-il un rapport avec les animaux eux-mêmes ? Il lui fallut un certain temps pour réaliser que les cris des animaux comportaient la réponse : Wouaf, Miaou, Meuh... les lettres des cris étaient la réponse ! Donc, le coq fait Cocorico, 8 lettres, c’était la réponse ! (8, évidemment). Alors la porte s’ouvrit. L’endroit comportait une table avec de nombreuses pierres qui émettaient une légère lueur octarine. Prudemment, Théophraste s’empara de l’une d’elles et quitta les lieux sous le regard de Minouchette qui semblait avoir suivi toute l’histoire.

Il arriva chez le forgeron nain alors que la nuit était déjà tombée sur la ville. L’écusson était comme neuf, l’échange eut lieu comme convenu. Enfin, il retira son costume de mage et entreprit de tirer la caisse à travers la ville.

Lorsque Théophraste arriva à la Guilde des Alchimistes, plusieurs carioles aux couleurs du patricien étaient déjà là. Le jeune homme fut accueilli avec froideur car il était en retard − de 7 minutes ! Comment ça 7 minutes ? Il y avait eu une heure précise à respecter ? Le seigneur de la ville jeta un œil dans la caisse, puis il partit sans dire un mot. Ses hommes de mains se chargèrent du coffre, alors que le directeur Quentin Brochet invectiva Théophraste pour son retard. Celui-ci serait privé de dessert ce soir !
Qu’à cela ne tienne, le jeune homme quitta le bâtiment et se rendit à l’auberge du Tambour Rafistolé où il espérait retrouver Patrizia, pour partager un chocolat avec elle…
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyLun 19 Déc 2022 - 14:26

La piste étoilée
Écrit par Ghislain Thiery dans le Webzine Eastenwest et maîtrisé par Chrysalid (18/12/22)
Pat’Meryngue • Ankh-Morpork, juin 1968


Ce matin là, Ankh Morporck se réveilla au son des trompettes. Les habitants, stupéfaits, découvrirent sous leurs fenêtres la parade très colorée du cirque « la piste étoilée » : un nain en habit militaire bleu et rouge lançait un drapeau aux reflets d’or en l’air et le rattrapait avec aisance, des trolls grimés comme des femmes du quartier des Ombres poussaient des cris et lançaient des rouleaux de papiers colorés au-dessus des toits. On pouvait voir aussi ces animaux étranges du pays de Klatch qu’on appelait des « nez-laid-faons ». Des donzelles bien en chair sautillaient sur le dos de puissants chevaux blancs. Une grande rousse bardée de cuir moulant rugissait de consert avec des lions et des tigres qu’elle tenait en laisse comme de vulgaires toutous. Une sorte de magicien vêtu d’une cape noir doublée de rouge flamboyant faisait apparaître des pigeons. Ceux-ci s’empressèrent de s’installer sur la tête de la statue du patricien qui présidait la grande place, avant d’y déposer quelques fientes bien appropriées.

Comme d’autres étudiants avec lui, Pat’ avait tout vu depuis la fenêtre de sa chambre de l’Université de l’Invisible. Et bien entendu, durant tout le jour, l’apparition du cirque fut sur toutes les lèvres.

En outre, après le passage de la parade, les rues de la ville étaient tapissées de tracts et d’invitations gratuites pour les enfants. Un des papiers publicitaires vantait les mérites du célèbre « presque-digitateur » Alto Griot qui, de ses mains, faisait apparaître et disparaître moult choses. Il n’en fallait pas moins pour attirer toute l’Université Invisible curieuse de voir ce phénomène et aussi pour découvrir les trucs du « magicien ». Car il y a toujours un truc comme chacun le sait.
C’est ainsi que tous les mages, le doyen en tête, se retrouvèrent le mercredi suivant, car c’était moitié prix, sur les bancs de la piste étoilée, qui avait pris ses quartiers place Coudebourg. Les mages avaient dévalisé le stand de grains sauteurs et s’empiffraient également de petits pains aux saucisses douteuses de J.M.T.L.G. Planteur, toujours à l’affut de nouveaux clients.

Le spectacle commença. Les mages commentèrent tous les numéros pour le plus grand déplaisir des autres spectateurs. Arriva alors Alto Griot dans un nuage de fumée bleue et enveloppé dans sa cape noire. « Facile » dirent les mages. Mais ils apprécièrent tout de même la qualité de la mise en scène. Tout était question de mise en scène. Suivirent les numéros des pigeons dans un chiffon, du lapin dans un chapeau, des fleurs dans l’oreille d’un spectateur, de la femme découpée dans une boîte et transpercée par des sabres dans une autre ? « PFFFF ! » dirent les mages. Soudain, Alto demanda un volontaire, et Pat’ ne résista pas à l’idée de pincer son voisin de gauche sans même remarquer qu’il s’agissait du doyen lui-même ! Celui-ci bondit en criant de surprise, attirant l’attention du presque-digitateur. Très vite, le doyen se rendit au centre de la piste en maugréant – l’attention des mages fut dès lors plus palpable. Le magicien du cirque enferma le vieil homme dans une caisse avec des chaînes et des cordes. Un nain vérifia la solidité des liens. Il manipula la boîte pour vérifier qu’elle n’était pas truquée. Alto Griot raconta au public que le doyen allait disparaître de la boîte et réapparaître plus loin, derrière un rideau bleu qu’il désigna de sa baguette. Et enfin ABRACADABRA ! Nuage de fumée colorée, le rideau bleu fut levé… pas de doyen. Un silence gêné, quelques rires dans la salle. Avec angoisse, on ouvrit la boîte, pas de doyen non plus !

Cette disparition inexpliquée surprit un peu la salle, mais qu’à cela ne tienne, le spectacle devait continuer. On se dit que le mage finirait bien par revenir.

Quand les spectateurs quittèrent le cirque en fin d’après-midi, celle-ci semblait avoir changé, elle semblait presque propre. Des nuées de pigeons sillonnaient le ciel de la cité. La statue du patricien était remplacée par celle d’un roi en couronne. Les habitants se faisaient des politesses. Sur un bâtiment, Pat’ remarqua une banderolle vantant les mérites de la ville : « Ankh la lumineuse vous accueille dans la joie. Visitez ses musées et ses restaurants. Ankh ville calme et prospère. Les trolls, les nains et les mages ne sont pas acceptés ». En vérité, tout semblait différent, même les odeurs.
Arrivés sur la place Sator, alors que les autres étudiants s’étaient dispersés dans les bâtiments, Pat’Meryngue s’était arrêtée pour essayer de comprendre ce qui s’était passé. Elle constata que les vieux de l’Université s’étaient massés un peu plus loin avec des airs de comploteurs. Elle s’approcha et constata qu’ils avaient remarqué eux aussi ces anomalies en ville. L’un d’entre eux s’écria soudain : « On a changé la réalité de ce côté du multivers ! Si cela continue nous allons tous disparaître et être dévorés par les créatures des basses-fosses, ou pire elles vont profiter d’une brèche dans le continununum du temps et détruire ce plan ! ». Ils semblaient d’accord sur une chose : tout cela avait à voir avec la disparition du Doyen. Alors le petit groupe retourna vers le cirque. Ils traversèrent ainsi une partie de la ville et arrivèrent sur la place Coudebourg où, dès lors, ils commencèrent à théoriser en observant autour d’eux. Pat’Meryngue, impatient de retouver « son » Ankh Morpork. Elle se renseigna pour trouver la loge du magicien Alto Griot, qu’elle trouva rapidement, vite rejointe par le Bibliothécaire, tout aussi inquiet qu’elle.
Hélas, Alto Griot n’était au courant de rien. Le tour consistait juste à transporter une victime vers le rideau bleu par une porte dissimulée derrière la caisse et ce, par l’entremise de Micah, une trollesse du cirque maquillée outrageusement, mais qui ne savait rien de plus. Alto précisa que le numéro n’avait rien de magique, tout n’était que détournement d’attention et mise en scène, rien de plus.

Néanmoins, pendant que Pat’ avait mené son enquête, le Bibliothécaire avait mené la sienne : en reniflant la boîte, il semblait avoir repéré quelque chose. Avec frénésie, il fit signe à Pat’ de le suivre, puis il se précipita dans les rues de la ville. Ignorant les mages qui en étaient toujours à leurs théories, les deux compères remontèrent la rue de l’Abeille-Attique, puis celle des Petits-Dieux et traversèrent les places jusqu’à l’Université : celle-ci ne semblait plus dédiée à la magie. Il s’agissait plutôt d’une sorte de prestigieuse école d’où la magie était proscrite. L’orang-outan traversa les couloirs des bâtiments jusqu’à la bibliothèque, où il emmena Pat’ dans les rayonnages. Il s’y en fonça même si loin que l’étudiante finit par ne plus reconnaître les lieux. Au bout d’un moment, elle était même totalement perdue ! Le bibliothécaire, quant à lui, avançait lentement et avec méfiance. Il touchant les étagères de ses grosses mains, reniflait certains livres, et semblait chercher quelque chose. À un moment, ils étaient de retour auprès de l’entrée… ou du moins un lieu qui y ressemblait. Mais l’anthropoïde fit demi-tour et retourna dans les rayonnages pour s’y perdre de nouveau.
Après de nombreux tours et détours, la créature ramena Pat’ à l’entrée de la bibliothèque, et lui fit signe d’y aller. Mais lui-même semblait craintif. Il demeurait dans les ombres et ne cessait de guetter autour de lui. Il lui mima la forme du Doyan et lui indiqua la sortie – Pat’ comprit qu’elle devait aller le chercher.

Lorsqu’elle quitta le bâtiment, elle remarqua que les décorations avaient encore changées : elle n’était plus dans sa réalité. Comment le bibliothécaire avait-il fait cela ? Son premier réflexe fut de se rendre au bureau du Doyen de cette version de l’UI. Par change, elle vit de la lumière se profiler sous la porte ! Elle toqua, mais eut la surprise d’entendre une voix féminine lui répondre. Et lorsqu’elle ouvrit la porte, elle tomba nez-à-nez avec une femme d’un âge avancé, au visage vaguement familier, en train de corriger des copies. Elle s’excusa de l’importuner et entreprit de l’interroger sur « cette version de la réalité ». Elle apprit ainsi que dans cette dimension, l’Université d’Ankh possédait une petite section dédiée à la magie. Lorsque toutes les deux se mirent d’accord sur le fait qu’elles détestaient les mardi, Pat’ fut soudain prise d’un doute : elle lui demanda qui elle était exactement. La doyenne avait 75 ans et s’appelait… Patrizia Meryngue ! « Mais vous êtes moi ! » s’écria Pat’. Elle fut soulagée de découvrir qu’il existait une version d’elle-même qui n’était pas affligée de son mal magique, et qui avait vieilli normalement. Mieux encore, elle était devenue doyenne ! Alors elle lui exposa les raisons réelles de sa présence ici. La vieille Patrizia accepta tout ce qu’elle lui raconta en évoquant la « théorie de l’Espace-B », avancée par certains mages mais jusqu’alors non-prouvée. Enfin, elle l’enjoignit de partir à la recherche de son Doyen, car si effectivement il était dans le coin, cela risquait de provoquer les choses des bas-fonds. Il était urgent que chacun retourne à sa place pour le bien de tout le monde !

Après cette étonnante rencontre, Pat’ alla se perdre dans les rues de la ville. Ici aussi, le cirque était installé place Coudebourg. Elle se rendit rapidement à la loge d’Alto Griot, et celui-ci lui raconta comment un vieillard en costume de mage avait surgi de sa boîte en plein numéro de cirque ! Après un instant de confusion, le vieux s’était enfui dans la rue de l’Abeille-Grenier (l’équivalent local de l’Abeille-Attique à n’en pas douter). Sans perdre un instant, Pat’ remonta la rue en cherchant des traces. Divers mendiants lui confirmèrent qu’un vieux mage avait erré dans le coin moins de 2 heures auparavant en direction du moyeux. En tentant d’interroger un autre mendiant, mort celui-ci, elle rencontra brièvement LA mort qui lui confirma que si le Doyen ne rentrait pas chez lui rapidement, ce serait la fin de toutes choses.
Au croisement entre la Grande-Rue Haute et la Rue des Petits-Dieux, elle croisa le fameux J.M.T.L.G. Planteur à qui elle posa quelques questions en échange de l’achat de quelques petits pains « contenant-des-trucs-provenant-de-l’intérieur-d’un-animal-c’est-promis », il lui apprit qu’il avait vu le fameux vieillard en robe de mage, et que celui-ci l’avait dévisagé pendant un instant, avant de partir en direction du palais du Patricien.
Sans perdre de temps, Pat’ suivit la piste et son enquête commença à piétiner. Ici on l’avait vu, là on ignorait de quoi elle parlait.

C’est à ce moment qu’elle commença à être témoin de choses étranges. En errant sur la place du Maillet, elle vit son propre reflet dans la fenêtre d’une boulangerie… qui lui fit un clin d’oeil ! En s’y intéressant de plus près, elle vit son image qui « sautait », comme si un quelconque phénomène le perturbait !

Cela suffisait, il lui fallait de l’aide. D’un pas vif, elle retourna à la bibliothèque de l’Université où elle rejoignit le Bibliothécaire. Elle lui raconta qu’elle avait suivi la piste du Doyen jusqu’à un quartier où elle ne trouvait plus rien. Elle lui demanda de l’aider. En échange d’un chargement de bananes, il accepta de surmonter ses peurs, et de la suivre dans les rues de cet autre Ankh-Morpork.

De retour au croisement entre la Rue des Petits-Dieux et la Grande-Rue Haute, l’anthropoïde commença à renifler le sol. Très vite, il trouva une odeur qui lui parut familière qui le mena jusqu’à la Grand-Rue sens-direct. C’est à cet instant que Pat’ remarqua ses reflets dans les maisons. Cette fois, ils tapaient les vitres du poing. La mage commençait à être effrayée !
Le Bibliothécaire passa devant la place du Maillet sans s’y engager, puis l’odeur le mena au croisement avec la Rue des Huit-Péchés-Capitaux, où se trouvait la Perruque et le Cercueil, une sorte de taverne. En y entrant, ils constatèrent que le Doyen n’était pas parmi les clients. Aussitôt, Pat’ interrogea l’aubergiste à son sujet, et celui-ci leur répondit que cela correspondait à son nouveau cuisinier. La mage alla tout de suite en cuisine pour retrouver – enfin – le doyen qui était en train de couper des carottes. Elle lui intima l’ordre de rentrer avec elle, mais il refusa tout net ! Sa vie à l’UI était terminée, il en avait marre de toutes ces simagrées et voulait refaire sa vie. Désormais, il serait cuisinier ! En outre, il avait une soupe à la carotte à préparer pour la table 5 et cela ne pouvait souffrir aucun retard. Pat’ n’avait pas le temps pour ça. Elle invoqua un sortilège de Torpeur qui plongea aussitôt le Doyen dans une sorte de rêve éveillé. Elle l’attrapa par la main et, avec le Bibliothécaire, tous quittèrent la taverne sous le regard médusé de l’aubergiste et des clients. Pas de soupe pour la table 5 donc.

Dans la rue des Huit-péchés-capitaux qu’ils remontèrent au pas de course, les reflets de Pat’Meryngue continuaient de taper contre les vitres. À présent, on entendait les chocs qui se répercutaient entre les rues avec la régularité d’un métronome. Tous trois couraient pour atteindre l’Université au plus vite, mais ça n’était pas encore assez rapide ; on entendit soudain un grand fracas de verre se répercutant entre les murs : les choses des bas-fonds étaient entrées !
Jetant le corps à demi-conscient du Doyen sur son épaule puissante, le Bibliothécaire accéléra la cadence alors même que des mains surgissaient des vitres brisées. Les trois fuyards remontèrent le long de la petite rue Batielle pour accéder à la place Sator et, de là, se précipiter dans les murs de l’Université. En un instant, ils étaient arrivés à la Bibliothèque. Mais ça n’était pas terminé, car le dôme surplombant le grand hall était lui-même fait de verre. Les vitres explosèrent à leur entrée, et ils ne durent leur survie qu’à leurs réflexes ! Alors blessés et couverts de sang, ils s’enfuirent par les couloirs de la bibliothèque avant que de longs bras, exactes répliques de ceux de Pat’Meryngue, ne parviennent à les attraper.

Ils s’enfoncèrent dans les couloirs et étagères, et peu à peu, le tumulte provoqué par les choses s’étouffa, s’éloigna. Enfin, à mesure que le Bibliothécaire dirigeait ses deux amis à travers les rayonnages, les échos disparurent.

Puis enfin, ils arrivèrent au centre, sous le dôme qu’ils trouvèrent intact. Ils purent alors s’apaiser. Et tandis que le Doyen reprenait son souffle et ses esprits, réalisant qu’il devait à présent faire une croix sur le destin qu’un caprice du multivers lui avait permis d’imaginer, le Bibliothécaire et Pat’Meryngue réalisèrent qu’ils l’avaient échappé belle. En jetant un œil au dehors, la statue du patricien et l’odeur des rues leur confirmèrent que le multivers avait été restauré. Chaque chose étant désormais à sa place, ils ne risquaient plus rien désormais.

Lorsqu’elle retourna vers sa chambre, alors que la nuit était tombée, Pat’ repensa à son alter-ego plus vieille qu’elle avait eu la chance de rencontrer. Ce bref échange lui avait prouvé qu’une autre version d’elle existait, qui avait vu grandir son enfant…
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MessageSujet: Re: Quelques Chroniques du Disque-Monde   Quelques Chroniques du Disque-Monde EmptyLun 9 Jan 2023 - 8:38

La dernière blague
Écrit et maîtrisé par Charlène (07/01/23)
Théophraste Bésicule, Guillôme Batse, Ella Disney et Mamie Bavure • D’Ankh-Morpork aux Montagnes du Bélier, sektobre 1968

C’était le lundi 17 sektobre de l’an 1968, et les fêtes du Gâteau de l’Âme venaient juste de passer. Jusqu’à ce jour, une jolie fontaine ornait la place du Patricien. Mais il n’en restait plus à présent qu’un tas de briques fumantes. Dans les rues de la ville, on racontait que les alchimistes avait fait là leur dernière expérience. D’autres prétendaient qu’il s’agissait d’une blague des clowns, mais ça risquait bien d’être leur dernière.
Lorsque Théophraste et quelques collègues alchimistes furent convoqués dans le bureau du directeur Quentin Brochet, ce dernier était dans une rage folle. Le Patricien Claque-Boîte exigeait un châtiment à la hauteur de la bêtise ! Faire exploser la fontaine la plus en vue de la ville ! Mais qu’est-ce qui leur était passé par la tête ? Les jeunes chercheurs eurent beau expliquer que tout se serait bien passé si les clowns de la Guilde des Fous ne s’en étaient pas mêlés, le directeur leur imposa une punition à chacun pour leur faire comprendre la gravité de leurs actes. Et curieusement, il ne fut nullement question de réparer la fontaine, mais plutôt d’aller quérir des matériaux nécessaires à la pratique de l’alchimie… mais avec un délai à ne pas dépasser ! Et Théophraste eut pour tâche d’aller dans le royaume de Lancre pour y récupérer 1 kilo de terre sur les flancs du mont Cornemuseux. Et il avait un mois pour effectuer l’aller-retour. En cas d’absence à ladite date, il serait déchu de son statut et ne pourrait désormais plus pratiquer l’alchimie qu’en tant que cobaye. Cette perspective le tétanisa.

Plus tard dans la journée, il se rendit sur la place du Patricien pour y examiner les ruines de la fontaine. Maudits clowns. S’ils n’étaient pas intervenus, les gens auraient vu, hein ! Mais bon. Les clowns étaient venus, et les gens avaient vu.
Mais tandis qu’il observait les briques empilées, un clown s’approcha et commença à lui tourner autour. Théohraste eut beau l’ignorer sciemment, l’insistance du clown devint agaçante. Ils échangèrent quelques mots, et l’alchimiste comprit que ce dernier ne comptait pas le lâcher de sitôt : il avait trouvé une cible, un pigeon en somme. Alors Théophraste alla trouver une diligence en partance pour Lancre, mais le clown n’hésita pas à le suivre. Hélas, le voyage s’avéra trop cher pour le jeune chercheur qui n’avait reçu aucune aide de sa guilde. C’est là que le clown se présenta : il s’appelait Guillôme Batse, et possédait quant à lui assez de piastre pour leur payer un billet chacun. Théophraste n’aurait dès lors plus le choix que de supporter l’importun durant tout le voyage.
Cependant, les deux compagnons forcés se trouvèrent vite accompagnés par un troisième larron – ou plutôt une larrone – lorsqu’une jeune femme à la longue chevelure et à l’haleine alcoolisée vint prendre place avec eux. En effet, Ella Disney était la propriétaire de Canne-à-sucre le canasson, l’animal qui devrait tirer l’attelage jusqu’aux Montagnes du Bélier.
Une fois les billets payés par le clown, le « carioliste » fouetta l’animal, et le voyage put commencer.

Mais ce fut là un voyage des plus étranges, car Guillôme ne cessait d’enchaîner les tartes à la crème et les explosions de confettis dont il semblait avoir des réserves inépuisables. Il « jouait » des airs connus avec les « pouics » qu’émettaient ses chaussures, et était parfois accompagné dans ses délires par Ella qui saurait sur la moindre occasion pour entonner des vocalises. Quant à Théophraste, agacé par ce bruit incessant alors même que la diligence n’avait pas quitté la ville, il ne cessait de demander au carioliste « C’est quand qu’on arrive ? ».
Le 2e jour de voyage, les voyageurs semblèrent pris d’une étrange folie, lorsque chacun d’eux fut victime de ce qui paraissait raisonnable d’appeler une hallucination. Entre Ella qui voyait les arbres s’agiter sans la présence du moindre souffle d’air, et Théophraste qui assista à une chorégraphie de la part d’un groupe d’insectes, ils se demandèrent s’ils avaient mangé quelque chose de pas naturel. Ou au contraire de trop naturel. Étrangement, Guillôme ne dévoila aucune vision. Bizarre…
Le soir, ils arrivèrent dans un petit village ou avait lieu une grande fête avec des jeux en tous genres. Sans surprise, Guillôme participa au concours de gobage de bananes, qu’il gagna haut la main.

Le 3e jour commença plutôt mal, car la carriole avait perdu ses pneus. En effet, le véhicule était posé sur des briques, et ses roues de bois cerclées étaient innocemment posées à côté. La princesse et l’alchimiste aidèrent le carioliste à effectuer les réparations, mais pas le clown. Bizarre…
Le reste du jour ne permit pas de rattraper le retard accumulé par cette petite déconvenue, qui donnait des sueurs froides à l’alchimiste…

Au matin du 4e jour, après avoir passé la nuit dans un petit relais, ils constatèrent la disparition de Canna-à-sucre ! Ils tentèrent bien de trouver des traces, mais Ella entendit l’animal dans la cave du bâtiment : l’animal avait trouvé les tonneaux de bière. Il était aussi alcoolique que sa maîtresse ! Étonnement, l’alcool qu’il avait sifflé semblait lui avoir donné des ailes. Rattrapèrent-ils leur retard ce jour-là ?
Ils furent cependant interrompus en pleine course par un troll énorme qui gardait un pont. Lorsqu’ils s’approchèrent pour savoir ce qu’il voulait, ce dernier les abreuva d’une espèce de discours philosophico-scientifique new-age de la plus haute complexité auquel nul ne comprit… rien ! « La continuité irrationnelle ou la continuité circonstancielle ne suffisent pas à expliquer la continuité originelle en regard du nativisme. Le nativisme illustre ainsi une continuité métaphysique de la pensée individuelle, et dans cette même perspective, nous pouvons spécifier la destructuration générative du nativisme. Le nativisme ne se borne cependant pas à être une géométrie générative dans son acception pratchétienne. Par ailleurs, il restructure la réalité idéationnelle du nativisme. Pourtant, il serait inopportun d’omettre qu’il réfute la réalité générative du nativisme, car si on ne saurait assimiler le holisme déductif à un holisme idéationnel, l’on particularise néanmoins la réalité générative du nativisme et en interprètons, par ce biais, l’analyse circonstancielle comme objet empirique de la connaissance alors que nous pouvons prétendre supposer, par ce biais, l’extratemporanéité circonstancielle. Si on ne saurait ignorer l’impulsion du criticisme, l’on peut néanmoins rejeter néanmoins l’analyse transcendentale du nativisme et en systématiser, de ce fait, la destructuration idéationnelle en tant que concept métaphysique de la connaissance. Il faut cependant contraster cette affirmation qui donne, de ce fait, une signification particulière à la réalité phénoménologique du nativisme ; le nativisme ne se borne, par ce biais, pas à être une objectivité comme concept originel de la connaissance. D’une part il s’approprie alors la destructuration irrationnelle du nativisme, d’autre part il en donne une signification selon la démystification minimaliste en tant qu’objet subsémiotique de la connaissance. Notons par ailleurs qu’il donne une signification particulière à l’analyse universelle du nativisme et le nativisme tire donc son origine de l’objectivité spéculative.
Contrastons néanmoins cette affirmation : s’il décortique l’origine du nativisme, c’est aussi parce qu’il réfute la destructuration minimaliste sous un angle minimaliste. Le nativisme nous permet alors d’appréhender un tantrisme irrationnel de la société
. »
Ils tentèrent bien de communiquer avec lui, mais l’échange ne donnait rien. L’individu semblait bien trop avancé pour leur niveau intellectuel. Déçu de ne pas avoir trouvé d’interlocuteur à la hauteur de ses espérance, le troll disparut sous le pont, et la carriole reprit sa route.
Le soir, ils s’arrêtèrent à l’Auberge du Chat qui pèche.

Le 5e jour, ils purent avancer tout du long sans jamais être interrompu par un quelconque évènement improbable, et s’arrêtèrent finalement, la nuit tombée, à l’Auberge de la rivière qui est près de la roue à aube.
Ella profita de ce petit coin de nature pour aller quérir quelques grenouilles à léchouiller pour des raisons qui n’appartenaient qu’à elle – elle fut dès lors victime d’une terrible chiasse qui vint ajouter au trio étrange un doux fumet des plus indésirables. Entre l’alchimiste qui sentait toujours le brûlé et le clown qui jouait parfois le pétomane, l’ambiance dans la diligence perdit vite de sa qualité.

Le 6e jour fut presque aussi calme que la veille, si ce n’est que le trajet fut constamment interrompu par les besoins d’Ella.

La crise de la chanteuse sembla se calmer au cours du 7e jour, bien que le soir-même, elle attrapa froid en traversant le village sous une pluie battante. Ce soir-là, Théophraste regardait la pluie tomber depuis le dortoir commun. Il vit Ella courir sous la pluie, mais il vit aussi la silhouette du clown tout près de l’écurie. Mais qu’y faisait-il ? Cela rappela au jeune homme que Guillôme avait parfois une étrange attitude. Entre ses journées à bord de la carriole qu’il passait à battre sa crème d’un geste vigoureux, et ses soirées où il disparaissait toujours à un moment donné, n’y avait-il pas complot quelque part ? L’alchimiste se promit de garder un oeil sur lui désormais, tant que cela ne lui demanderait pas trop d’efforts tout de même.

Au cours du 8e jour, le petit groupe fut arrêté par un groupe de voleurs en embuscade. Ceux-ci exigèrent toutes leurs richesses – mais l’alchimiste ne pouvait hélas rien leur offrir car il ne possédait plus rien. Il avait bien quelques tubes à essais dans lesquels il avait stockés confettis, insectes morts et autres substances ramassées ici ou là, mais il n’avait plus une piastre – tout lui était payé par le clown depuis le début.
Le jeune homme aux épaisses bésicles sortit de la diligence dans une tentative désespérée d’opposer une quelconque résistance, mais son adversaire l’attrapa par les pieds et le pendit à l’envers pour vider ses poches ! Le brigand s’empara de sa trousse de secours (nécessaire chez les alchimistes) et des 16 sous qui lui restaient avant de partir.
Puis, lorsqu’ils comprirent que leurs victimes ne possédaient rien de plus, ils les laissèrent partir. Mais, devant la détresse de Théophraste d’avoir perdu le peu qu’il possédait, ses compagnons se cotisèrent pour remplacer ce qu’il avait perdu.

Enfin, les kilomètres s’enchaînèrent, toujours dans la même ambiance musicale et odorifère. Ils finirent par atteindre une auberge-relais au soir du 9e jour, le lundi 25. L’alchimiste reprenait espoir peu à peu, le voyage touchait bientôt à sa fin…
***

Au petit matin, les voyageurs vaquèrent à leurs occupations respectives habituelles. Ella partit raconter sa vie aux arbres, Guillôme prépara une crème pour ses nouvelles tartes et Théophraste alla quérir quelques ingrédients potentiellement alchimiques dans les environs.
Au cours de ses errances, ils trouvèrent un corps gisant au sol : c’était une vieille femme vêtue de guenilles et totalement échevelée. Très vite, celle-ci se réveilla et se présenta tous le nom de Brigitte ou Mamie Bavure – bien qu’elle sembla plutôt sympathique au premier abord, elle était sans cesse entourée de puissants relents d’alcool. Elle semblait avoir une sévère gueule de bois, et ignorait même ce qu’elle faisait là. Dans le doute, elle demanda si elle pouvait venir avec eux à bord de la calèche afin de rejoindre la civilisation, mais elle dut débourser 4 piastres afin que le carioliste accepte la présence d’une nouvelle voyageuse.

Le reste de la journée se déroula sans trop de difficultés, les kilomètres s’enchaînaient tandis que les compagnons de fortune cohabitaient tant bien que mal dans l’habitacle. Les relents d’alcool des deux femmes se mêlaient aux odeurs de brûlé de l’alchimiste et à la transpiration du clown dans une sorte d’exhalaison fétide qui aurait fait fuir n’importe quel habitant du Disque – à l’exception d’Ankh-Morpork bien entendu.
La nuit qui suivit se déroula dans la nature car aucune auberge-relais ne se trouvait dans les environs cette fois. Ella et Guillôme se trouvèrent chacun un petit coin de nature ou se poser pour la nuit, tandis que Théophraste et Mamie Bavure s’installèrent chacun sur un banc de la carriole.

Le 11e jour de voyage arriva, et les Montagnes du Bélier apparurent par-delà les collines. Curieusement, les voyageuses n’hésitèrent pas à sortir les bouteilles d’alcool pour fêter cela. Et cette fois, le clown parvint à faire boire le carioliste, au point que tout le monde se retrouva dans une sorte de joie hystérique, une folie contagieuse si bruyante et si hallucinée qu’ils en vinrent à se demander si le discours du troll philosophe, rencontré quelques jours plus tôt, ne leur semblerait pas un peu plus clair dans leur état actuel. La question étant des plus intéressante, ils décidèrent de rebrousser chemin pour aller le retrouver – seul Théophraste n’était pas d’accord, car la perspective de rentrer en retard à la Guilde, ne serait-ce que d’un jour, l’effrayait bien au-delà de la loufoquerie ambiante dans laquelle tous nageaient à cet instant. Aussi bondit-il hors de la carriole tandis que celle-ci effectuait un demi-tour bien laborieux.
Et puis soudain, il se passa quelque chose que personne n’aurait pu prédire. Quelle parole avaient-ils prononcé qui avait offensé les dieux ? Quel mot malheureux avait alerté les puissances de l’au-delà pour qu’arrive ce qui arriva ?
Sur le bord du chemin, il y avait une silhouette qui les observait, adossée contre un arbre. Mais, chose étrange, chacun la perçut différemment. Ella la vit comme un batracien avec un corps humanoïde musculeux ; Guillôme vit ce que l’on pourrait appeler un « golem de confettis » ; Mamie Bavure vit une poule ; quant à Théophraste, en bon petit puceau qu’il était, vit une femme dont les seins étaient si énormes et rebondis qu’il ne voyait même pas son visage ! L’apparition leur parla, mais seule Ella comprit ses paroles. Ils avaient offensé « le Maître », et devraient en assumer les conséquences à présent. L’individu claqua des doigts, et aussitôt, le monde entier changea d’aspect pour revêtir celui d’un… dessin animé ? Désormais, tout n’était que couleurs vives et lignes épaisses, sans compter ce jeu d’acteur excessif qui sembla caractériser chaque phrase prononcée et chaque geste effectué. En outre, d’où venait cette musique ?
Néanmoins, « le Maître » avait disparu, alors que faire ? Les voyageurs reprirent leur route en direction des Montagnes du Bélier.

Ils arrivèrent enfin à Lancres, dont le village médiéval situé à l’ombre d’un château trop grand était peuplé de nombreux personnages de BD qui déambulaient en chantant – pour une fois, Ella ne se sentait plus seule à pousser la chansonnette. Très vite, tous se retrouvèrent dans une auberge remplie de brigands à chanter « Moi j’ai un rêêêêêêêve… ». Seul Théophrase ne semblait pas affecté par la folie ambiante. Avec un regard exagérément arrondi, il observait ce qui se passait autour de lui en se demandant s’il avait bu ou fumé un truc pas clair, jusqu’à ce qu’il croise un autre individu qui errait en regardant autour de lui avec les yeux ronds. Théophraste l’interpella et tous deux discutèrent un instant. Le nouveau venu s’appelait Arthur Dent et, vêtu d’une robe de chambre et portant une serviette sur l’épaule, lui avoua qu’il ignorait totalement ce qu’il faisait ici et comment il y était arrivé ! Ils prirent un repas dans une échoppe de tourtes à la viande tenue par une femme assez inquiétante. Celle-ci leur demanda s’ils ne voulaient pas se refaire une beauté chez le barbier situé à l’étage, mais ils ne furent pas tentés. Les deux voyageurs perdus décidèrent de poursuivre leur route ensemble, ou que ça puisse les mener.
Après s’être renseignés, ils localisèrent « les Danseurs », un cercle de pierre au centre desquelles l’alchimiste pensait pouvoir trouver le fameux « Cornemuseux ». Et enfin la mission serait achevée. Mais alors qu’ils s’éloignèrent du village et de son château en marchant en direction du Moyeux, ils furent rattrapés par Guillôme, Ella et Mamie Bavure qui avaient fini de chanter. Des chants inquiétants provenaient des collines sens rétrograde qui semblèrent attirer le clown, mais celui-ci demeura avec le petit groupe.

L’ambiance avait changé. Plus de dessins animés, plus de musique omniprésente ou de mauvais jeu d’acteur. La nuit tombait. L’ambiance semblait presque revenue à la normale, bien qu’un tantinet plus inquiétante.
Des lumières bleues dans les hautes herbes les dirigèrent vers une petite cahute perdue dans les bois, où ils furent accueillis par une vieille sculptrice sur bois. Tous achetèrent quelque sympathique petit souvenir sauf Théophraste qui n’avait, de toutes façon, plus une thune. Néanmoins, la vieille lui offrit un petit chaudron de bois en lui rappelant le but de sa mission. Intrigué, l’alchimiste se tourna vers Arthur, mais celui-ci avait disparu. À sa place se tenait un homme de grande taille, aux cheveux gris et aux sourcils de combat. L’inconnu lui tendit une paire de lunettes noires d’un genre que Théophraste n’avait jamais vu. « Vous en aurez besoin » dit l’homme sur un ton énigmatique avant de s’engouffrer dans une grosse boîte bleue qui disparut peu après avec un étrange bruit surnaturel.
Décidément, tout cela était de plus en plus étrange.

Le groupe reprit sa route avant d’atteindre le fameux Cercle de Pierres après quelques heures de marche. Mais à leur grande surprise, si le cercle avait une forme àààà peu près ronde, nulle pierre ne s’élevait en son centre. Alors ils cherchèrent des indices, effectuant quelques tests. Il sembla que l’une des pierres réagissait à la musique, ils supposèrent que c’était la bonne, alors Théophraste ramassa un peu de terre à la base de celle-ci, puis tous se préparèrent à rentrer, tandis que les premières lueurs du 12e jour commençaient à se montrer.
Hélas, dans un accès de folie, le clown s’approcha pour faire tomber le chaudron des mains de l’alchimiste, abasourdi ! L’objet tomba au sol et se fissura ; alors Théophraste comprit : Guillôme n’avait jamais été son allié. Depuis le début, il faisait tout pour faire capoter la mission, et sa réussite l’avait obligé alors à se dévoiler. Bien entendu, le clown réfuta ces accusations mais l’avis du jeune alchimiste était fait désormais.

De retour à Lancres, ils cherchèrent un moyen de rentrer. Mais hélas, nul n’avait plus un rond. En cherchant autour de lui, l’alchimiste repéra de loin la silhouette d’un homme en robe de chambre. « Arthur ! » s’exclama-t-il en lui courant après. Mais il le perdit de vue aussitôt. De plus en plus contrarié par ce voyage, le jeune homme se rappela de ces « lunettes » prêtées par l’inconnu en boîte bleue. Il les chaussa par-dessus ses épaisses lunettes et commença à la tripoter en espérant provoquer quelque chose… et à sa grande surprise, la grosse boîte bleue apparut à quelques mètres devant lui avec ce même bruit surnaturel qu’il avait entendu la nuit dernière ! Mais c’est un homme différent qui en sortit : nœud papillon, mèche imposante, menton interminable… celui-ci lui demanda s’il avait remplit la mission pour laquelle son « lui futur » l’avait aidé. Ces mots n’avaient aucun sens pour le jeune alchimiste. Mais lorsque l’inconnu lui proposa de le ramener chez lui, il accepta tout de suite avec enthousiasme ! Tout le monde rentra dans la boîte bleue pour profiter du voyage, même Ella y parvint avec son cheval – ils constatèrent alors que l’intérieur était bien plus grand que ce que laissaient présager les dimensions extérieurs ! « C’est plus petit à l’extérieur… » murmura Guillôme avec fascination. Très vite, l’inconnu présenta à ses invités la « console de pilotage » de son « vaisseau ». Il donna des instructions à chacun afin de faciliter le voyage, et aussitôt le mécanisme se mit en branle avec ce bruit surnaturel. Peu après, tout s’arrêta, et l’inconnu se précipita vers la sortie. « Ankh-Morpork ! » s’exclama-t-il avec fierté. Théophraste, Ella et son cheval, Guillôme et même Mamie Bavure sortirent alors pour constater qu’ils se trouvaient bien dans les rues de la cité la plus malodorante du Disque. Mais par quel miracle ? Néanmoins, l’inconnu vint dire à Ella que son cheval détestait qu’on l’appelle Cane-à-sucre. Il s’appelait « Gérald » et apprécierait qu’elle respecte cela désormais !

L’affaire était terminée. Le clown s’en retourna à la Guilde des Fous tandis que l’alchimiste rejoignit sa propre institution, suivi quant à lui par Ella et Mamie Bavure. Théophraste remarqua toutefois quelques différences sur la façade du bâtiment. Y aurait-il eu des travaux durant leur courte absence ? Il toqua à la porte et un portier inconnu vint lui ouvrir. Son uniforme lui permit d’entrer avec ses amis, et un responsable vint le voir pour lui demander qui il était et ce qu’il voulait. Triomphant, il souleva le chaudron de bois au-dessus de sa tête pour indiquer que sa mission était un succès, mais son interlocuteur, tout aussi inconnu que le portier, ne comprit pas de quoi il parlait. Alors Théophraste, aussi inquiet qu’intrigué, lui parla de la fontaine au centre de la place du Patricien, que lui et quelques collègues alchimistes avaient détruite quelques jours plus tôt à cause de l’intervention des clowns. Cette histoire rappela au responsable une affaire qui avait eu lieu bien des années auparavant. Des… années ? Effrayé d’entendre cela, Théophraste demanda à voir le directeur Quentin Brochet, mais on lui répondit que celui-ci était mort depuis 3 ans ! Il avait pris sa retraite et était parti en vacances dans sa masure de Moisy-les-bains, et il était mort un an après.
Une rapide enquête leur apprit que l’affaire de la fontaine était arrivée près de 7 ans plus tôt ! Cette nouvelle fit aux voyageurs l’effet d’un cataclysme. 7 ans d’absence, c’était impossible ! Qu’est-ce qui avait pu se passer ?

De son côté, Guillôme vécut une situation à peu près similaire à la Guilde des Fous, bien qu’en plus de cela, il fut réprimandé avec sévérité pour son échec par le Docteur Leblanc. Il avait eu pour mission d’empêcher Théophraste de remplir la sienne – chose que le clown considérait comme réussie étant donné qu’il n’était revenu que 7 ans plus tard malgré un délai accordé d’un petit mois – mais le nouveau Docteur Leblanc ne l’entendait pas de cette oreille. 7 ans peut-être, mais il avait fini par revenir quand même.

Les deux voyageurs, considérés comme morts depuis des années, furent dès lors installés dans de nouveaux quartiers. Une nouvelle époque s’offrait à eux, tout était alors à découvrir…
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