[Chroniques] Rapports de missions

Les ombres de Xenara : Arrivée sur Xenara
Scénario maîtrisé par Chrysalid le 01/06/24
Victoria et Eleanore • Secteur galactique 3 • année 4017

Victoria et Eleanore étaient deux sœurs jumelles que tout séparait. Nées en l’an 1851 à Londres, elles avaient grandi dans une famille somme toute classique. Au sein de cette société quelque peu traditionnaliste qui imposait aux femmes une place au foyer à élever des enfants, elles avaient cherché « autre chose » durant toute leur jeunesse, sans trop savoir quoi. Quelque chose qui leur permettrait de sortir de ce carcan limité. Victoria, par exemple, s’était intéressé aux sciences humaines et à l’origine des choses. Plutôt intellectuelle, elle cherchait des réponses, et la présence d’un père archéologue ne pouvait que l’encourager sur cette voie. Eleanore, quant à elle, s’intéressait plutôt aux choses de l’esprit, cherchant des réponses dans l’ésotérie et le spiritisme, persuadée que l’existant ne se limitait pas aux perceptions.

C’est au début des années 1870 qu’elles eurent la chance de changer les choses, lorsqu’elles tombèrent par un hasard des plus imprévisible… sur un bâtiment de métal. Or, celui-ci volait ! Et dans un nuage de poussière, il se posa et un couple d’humains en sortirent. Qui étaient-ils ? Le mystère était total. Néanmoins, dès l’instant où ils disparurent, les deux jumelles se précipitèrent à bord pour l’explorer. Là, tout ne fut qu’émerveillement ! Tout ce qu’elles virent là, les appareils qui bougeaient tout seuls, les lumières clignottantes, les bruits, tout ressemblait littéralement à de la magie !
Combien de temps restèrent-elles là à observer, à découvrir ce nouveau monde qui s’offrait à elles ? Trop à l’évidence, car vint l’instant où le couple d’inconnus revint à bord du vaisseau. Cachées dans une salle annexe, Eleanore et Victoria ne purent qu’assister, impuissantes, au décollage de l’appareil. Le vaisseau trembla, et fut brièvement secoué par une déflagration d’énergie.
Terrifiées, elles demeurèrent un bon moment dans la petite salle, jusqu’à ce que l’un des inconnus finisse par les découvrir. Celui-ci eut l’air catastrophé ! Que faisaient-elles là ? Mais finalement, n’ayant guère le choix, ils les firent sortir de là, et leur expliquèrent qu’ils étaient des agents spatio-temporels régulièrement envoyés en mission dans le passé de la Terre. Comme elles étaient là, ils avaient le choix de les ramener à leur époque – avec des informations qu’elles n’étaient pas sensées posséder – où à les intégrer au programme de leur époque. Sans surprise, elles sautèrent sur cette occasion pour en apprendre plus sur la nature réelle du monde.

C’est ainsi qu’elles furent acceptées dans le programme de Galaxity, où elles suivirent, quelques années durant, un programme d’intégration à la Mégacadémie. En sortant de là avec un diplôme en poche, elles avaient toutes deux trouvées bien plus que ce qu’elles étaient venu chercher : Victoria était devenue une Scientifique spécialisée dans les Sciences physico-chimiques – elle qui s’était intéressée à l’archéologie durant sa jeunesse, avait finalement redirigé ses préférences vers l’exobiologie – tandis qu’Eleanore était devenue une Mentalliste, spécialisée dans les pouvoirs insoupçonnés de l’esprit humain.

Au sortir de la Mégacadémie, les deux sœurs furent convoquées par le Commandant Valdoran de Galaxity. Eu égard à leurs résultats, il souhaitait les intégrer comme agents, tout en les laissant en binôme – leurs relations de sœurs ne pouvait qu’être bénéfique pour les missions. Il leur proposa une première mission pour tester leurs compétences sur le terrain, et leur parla de la planète Xenara, située dans le secteur galactique 3, où une colonie avait été installée depuis quelques mois. Or, s’il n’y avait eu aucun problème pendant longtemps, un colon avait brusquement disparu 5 jours plus tôt, puis un second, puis un troisième. Il était urgent d’endiguer cette avalanche de disparitions.

Les deux sœurs montèrent à bord d’un train magnétique qui les mena directement à l’astroport, où elles montèrent à bord d’un vaisseau spécialement affêté pour elles. À son bord, elles en profitèrent pour neurocharger des informations nouvelles directement dans leurs esprits : Victoria neurochargea les informations sur la planète Xenara et sa colonie, tandis qu’Eleanore opta pour des capacités psychiques en lien avec l’enquête qui les attendait. En outre, Victoria s’équipa d’un Paralyseur léger, et Eleanore prit un Médiscope.

En un clin d’œil, le vaisseau avait atteint sa destination. Il se posa sur une plaine aride balayée par des vents, et les deux agentes descendirent et furent accueillies par un trio d’ouvriers. Ceux-ci les menèrent à leur colonie tandis que le vaisseau prenait son envol avec la promesse de revenir trois jours plus tard.

L’endroit était assez peu engageant. Les bâtiments qui composaient l’installation étaient en métal rouillé, manifestement très abîmés par le sable charrié en continu par les vents qui balayaient la plaine.
Elles rencontrèrent le Gouverneur Zyrtek, un petit homme nerveux pressé que l’enquête soit menée. En effet, la colonie ayant des obligations de résultat, il était primordial que la production ne faiblisse pas, sans compter que le moral des ouvriers risquait de peser sur le rythme si les disparitions se poursuivaient.
Au cours de la conversation, il leur parla des trois disparitions :
- Dragan Olek, un technicien en énergie, a disparu 5 jours plus tôt dans la centrale d’énergie du secteur Beta-1. Un autre technicien, Kira Valen, a entendu des bruits mais n’a rien vu.
- Miko Raan, un ingénieur civil, a disparu 4 jours plus tôt sur le chantier du secteur Gamma-2. On n’a retrouvé de lui que quelques objets.
- Livia Martek, la botaniste, a disparu dans la serre du secteur Alpha-3, quelques 3 jours plus tôt – une caméra de sécurité a repéré quelque chose, mais c’était difficilement exploitable.

Très vite, les deux sœurs s’organisèrent. Eleanore se rendit sur le chantier enquêter sur la disparition de Miko Raan, pendant que Victoria irait voir la vidéo de Livia Martek.

Arrivée sur les lieux, la première fut guidée par un ouvrier qui lui montra l’emplacement où c’était arrivé ; lui-même avait été l’un des premiers sur les lieux après avoir entendu les cris. Hélas, comme c’était un chantier, ils avaient tout enlevé pour ne pas perdre de temps. Il lui raconta qu’une partie de l’installation s’était effondrée, que des cables avaient été arrachés, et des chariots renversés. Il avait repéré quelques traces luminescentes sur le sable, mais tout avait depuis longtemps été recouvert.
Usant de ses capacités mentales, Eleanore tenta de percevoir ce qui s’était passé. Mais le vent et le bruit du chantier alentour ne lui permit pas d’atteindre la sérénité suffisante pour puiser dans ses capacités.
Alors l’ouvrier la mena dans un cabanon de métal, un peu plus loin, où il lui montra le casque de Miko : celui-ci était fendu d’une grande balafre. Une trace de griffe ? L’endroit étant plus calme, elle parvint cette fois à se concentrer suffisamment pour voir ce qui s’était passé autour de ce casque. Elle assista alors à l’agression, qui fut violente. Mais en revanche, l’agresseur était si rapide qu’elle ne parvint pas à le voir distinctement. Tout juste devina-t-elle une ombre…

De son côté, Victoria se rendit à la salle de surveillance où étaient transmises les images des caméras de sécurité – peu nombreuses en vérité. Sur la vidéo de l’enlèvement de Livia, elle vit une ombre passer à grande vitesse. Elle eut beau trafiquer l’image le plus possible, il fut impossible de rendre l’image plus nette. Tout ce qu’elle vit du kidnappeur fut… une ombre.

Se retrouvant plus tard pour échanger leurs informations, les deux sœurs se rendirent dans le dôme du secteur Beta-1, où elles ne purent rien trouver de plus, bien que l’endroit eut été laissé en l’état. Des outils éparpillés, des panneaux de contrôle abîmés, des traces de griffures… Tout ce qui restait d’elle fut une torche cassée au sol, et une clé électronique fondue. Le technicien Kira leur raconta qu’il avait vu une ombre passer très vite, avant que l’éclairage ne vascille. Mais une fois la lumière rétablie, c’était trop tard.

La journée prenant fin, ils se retrouvèrent tous au réfectoire, où les deux sœurs échangèrent sur leur enquête, mais pour l’instant, à part cette histoire d’ombres, il n’y avait rien de probant.

Le lendemain, après une nuit passée dans un baraquement bruitant soumis aux vents violents, elles retrouvèrent le gouverneur. L’échange qui suivit leur apprit l’existence d’un peuple d’autochtones primitifs situé à quelques kilomètres de la colonie. Par précaution, elles demandèrent à s’y rendre pour les interroger. On leur confia un véhicule, et elles purent ainsi traverser les vastes étendues désertes qui environnaient la colonie.

Après une bonne heure de route à grande vitesse, elles atteignirent une sorte de jungle aux plantes étranges dans laquelle elles s’engagèrent, avant de quitter leur véhicule. Très vite, elles repérèrent de profondes traces de sabots. En les suivant, elles finirent par tomber sur un groupe d’humanoïdes à la silhouette musculeuse et au faciès primitif, tirant un énorme smouglof harnaché.
Passé le premier contact un peu tendu, elles parvinrent à communiquer quelque peu. Il fut certes difficile de leur montrer la vidéo sur un petit appareil, mais lorsqu’enfin l’un d’entre eux réussit à regarder l’image plutôt que le gadjet, il sembla comprendre ce qu’elles voulaient.

Et enfin, il finit par leur montrer une direction, pointant vers les montagnes qui, à l’horizon, dépassaient de la jungle…

Le Cantique des Quantiques – Prologue : Bobb, l’Emmerdopod
Scénario officiel maîtrisé par Chrysalid le 08/06/24
Victoria et Toki • Secteur galactique 3 • année 4017

Après avoir passé ses classes avec succès dans la prestigieuse Mégacadémie, la jeune Toki, une jeune samouraï repêchée dans le Japon médiéval, était devenue membre de la Sécurité Extérieure à Galaxity. Et c’est ainsi que, à l’âge de 19 ans, elle était l’une des meilleures de sa promotion en même temps qu’elle en était la plus jeune.
Dans les locaux du SST, elle fut accueillie par le Commandant Valdoran qui lui parla de la vie sur le terrain, et des dangers qu’elle risquait en effectuant les missions qu’ils allaient lui confier – mais la jeune femme avait foi en ses capacités et ne doutait pas de ses succès futurs.

Pour sa première mission, elle fut affectée à l’agente Victoria, qui revenait d’un voyage sur Xenara dans le Secteur Galactique 3.
C’est ainsi que la jeune Toki rencontra Victoria, dont la sœur jumelle Eleanore était indisponible pour l’heure. Hélas, la rencontre fut de courte durée, car on les affecta immédiatement à une urgence : les bornes de sécurité temporelles avaient repéré un mystérieux drone messager qui traversait le temps par ricochets chaotiques. Bondissant à bord d’un vaisseau XB-27, Victoria et Toki s’élancèrent à sa poursuite. Mais très vite, le petit moteur du biplaces commença à surchauffer – elles perdirent sa trace.
Tant bien que mal, elles parvinrent à atteindre l’astéroïde SORE-334, une base du SST située dans une région inhabitée de la galaxie.
Elles tombèrent sur l’officier Slane qui, croulant sous le travail, profita de leur présence pour leur assigner une mission – après tout, elles avaient perdu la trace du drone, et étaient donc totalement disponibles. Une fois leur XB-27 réparé, elles furent envoyées sur GLANBOL VII, une ancienne colonie minière de Galaxity désormais abandonnée, ses mines de métaux rares ayant été totalement épuisées…

L’enquête de routine qu’elles menèrent sur place dura quelques semaines, à la suite de quoi elles se préparèrent à retourner sur SORE-334… jusqu’à ce qu’elles réalisent que le moteur de leur petit XB-27 était grillé.
Prenant une pause dans un troquet du quartier, elles croisèrent brièvement Bobb, un glanbolien appartenant à une catégorie particulière : lui et ses semblables avaient un caractère si exécrable que les premiers colons les avaient baptisés des « Emmerdopod ». Quoi qu’il en soit, les deux agentes de Galaxity eurent un bref échange avec Bobb l’Emmerdopod au cours duquel il leur apprit qu’il venait de trouver le Sésame lui permettant d’enfin quitter cette foutue planète. Puis il les quitta après avoir vidé un verre et avoir insulté tout le monde.
De retour à leur petit vaisseau, elles reçurent un message urgent de l’astéroïde. Elles devaient arriver au plus vite car l’officier Slane avait une nouvelle mission à leur donner. Elles répondirent que leur vaisseau étant abîmé, elles seraient dans l’incapacité de se présenter dans les temps – ce à quoi l’agent leur répondit de se débrouiller, et de faire vite.

Quelque peu désabusées, Victoria et Toki se rendirent dans un garage où elles eurent bien du mal à convaincre le mécanicien, un glanbolien du nom de Vloob, de venir jeter un coup d’œil à leur moteur. C’est ainsi que celui-ci leur diagnostiqua le problème : leur compresseur magnétique à antimatière était défectueux. Or, pas de chance, il avait vendu son dernier compresseur à Bobb un peu plus tôt dans la journée.

Obtenant l’adresse de celui-ci dans le troquet précédemment visité, elles se rendirent donc chez Bobb. Bien évidemment, celui-ci refusa de leur céder la pièce qui leur était nécessaire – comme elles n’avaient pas de temps à perdre, elles dégainèrent toutes deux leurs paralyseurs légers et le canardèrent pour le compte. Ensuite, elles n’eurent plus qu’à se servir.

Quelques bloutoks et l’intervention d’un garagiste plus tard, et leur vaisseau était remis en état de marche. En peu de temps, elles étaient sur SORE-334, où l’agent Slane les accueillit avec une remarque sur leur retard.
Puis, très vite, il diffusa une vidéos sur les écrans de contrôle : il s’agissait d’une publicité pour les Croisières Coca Rista – une annonce type, précisa Slane, avant de lancer une seconde vidéo. Cette fois-ci, il était question d’une croisière spécifique. C’est ainsi que la célèbre Sya Nouf, une actrice à trois seins de chez Paradise Studios, présenta le prochain voyage du Galactic Princess. Celui-ci emmènerait bientôt ses passagers assister au Big Crunch : oui, la fin du monde.

Une fois les publicités terminées, Slane leur parla de l’inquiétude du SST. Certes, tout ceci n’était probablement qu’un attrape-couillon, un effet de pub. Mais par acquis de conscience, le Superintendant voulait envoyer officieusement quelques agents pour enquêter sur Coca Rista, dont les locaux étaient situés sur NAZARIIUS, dans le système Izar. L’idée était surtout de s’assurer que l’agence ne dispose pas de moteur spatio-temporel.

Il précisa aussi que cette invitation était nominative. Les services du SST l’avaient interceptée en surveillant Zorzog, un politicien corrompu de Bourgnouf l’Industrieuse qui prenait systématiquement parti contre Galaxity – d’où sa surveillance. De fait, s’il était possible d’avoir une liste des autres hurluberlus qui avaient répondu à l’invitation, ce serait parfait.

Désireuses de mener cette mission à bien, les deux agentes mirent au point un plan. Victoria se déguiserait en noble de Syrte-la-Magnifique – elle neuroghargea les informations de ce monde pour parfaire son rôle – tandis que Toki se ferait passer pour sa servante/garde du corps, et neurochargerait, quant à elle, les informations sur Narariius. Elles parfairent leur déguisement, et se rendirent à leur vaisseau remis à neuf, puis mirent le cap sur le système Izar.

Lorsqu’elles arrivèrent en vue de la ville, elles furent émerveillées par cette immense cité aux millions de lumières. Des zones urbaines sur des kilomètres, des gratte-ciels immenses et des véhicules volants vrombissant dans toutes les directions, sans compter tous les vaisseaux qui allaient et venaient de l’espace jusqu’à l’Astroport de Nazariius.
Elles s’y posèrent, moyennant un coût assez élevé pour le parking, et prirent un taxi volant jusqu’aux locaux de Coca Rista.

C’est là que l’enquête débuta réellement.

Prenant leurs rôles à cœur, les deux agentes entrèrent et rencontrèrent la secrétaire, Ségonia, une belle plante à tous les sens du terme. La conversation qui s’ensuivit entre Victoria et Ségonia leur permit d’apprendre que la Croisière du Big Crunch était le grand projet de Melon Usk, le PDG de Coca Rista. Elle évoqua aussi son second, Nanard Nattle.
Elles apprirent aussi la liste des 6 escales prévues, avant le clou du spectacle, un « voyage temporel » ! Mais cette information semblait faire sourire Ségonia, car à chaque mention de ce « voyage temporel », elle ne pouvait s’empêcher de mimer des guillemets avec ses branches.
Comme l’échange sembla dériver lentement en une forme de flirt, Victoria s’engouffra dans la brèche – après tout, la belle plante semblait ouverte, il était providentiel d’en profiter. La belle anglaise joua alors de ses charmes, et parvint à obtenir la liste des invités. Mais en poussant la séduction encore plus loin, elle parvint même à récupérer deux invitations, chipées à un client qui, Ségonia en était sûre, ne viendrait pas.

Finalement, avant de poursuivre l’enquête, les deux agentes transférèrent la liste des invités à la station de SORE-334, où un agent lança une analyse. Il leur apprit qu’il y avait là des ambassadeurs du ConSec, des Logiciens Stoïques, des Irrationnels, des Cosmothéologiens, des Boudubouddhistes, des adeptes du Dogme du Néant Éternel, ainsi que de nombreux habitués de Coca Rista…

La Planète des Merveilles
Scénario maîtrisé par Sarlenn le 15/06/24
Agent Orion • Secteur galactique 5 • année 4017

Lorsque le jeune Agent Orion, 20 ans et tout juste sorti de la Mégacadémie, fut convoqué par le Commandant Terius Varn pour son intégration officielle dans le Service Spatio-Temporel, il ne s’attendait pas à être envoyé immédiatement en mission. Et seul, qui plus est. En effet, sans perdre de temps en palabres inutiles, le commandant Varn lui parla de la planète XACTRANIS, située dans le Secteur Galactique 5 – très très loin de la Terre donc. Apparemment, les sondes venaient de repérer ce monde encore inconnu, et les premiers relevés indiquaient la présence d’un minerai qui serait susceptible d’intéresser Galaxity – une potentielle nouvelle ressource susceptible de favoriser son expansion économique.
Lorsque le jeune homme interrogea le fier administrateur au sujet de ce monde, celui-ci lui répondit qu’il y avait apparemment une épaisse végétation luminescente ainsi qu’une faune animale, mais à priori, aucune trace de civilisation.
La mission consistait à se rendre sur place, mener une succincte enquête sur les lieux, et surtout effectuer une analyse de ce fameux cristal, située dans une caverne.

Prêt à tout, le jeune agent se rendit à l’astroport où un vaisseau l’y attendait. Durant le trajet, il en profita pour se neurocharger dans le crâne toutes les informations possibles sur Xactranis – mais à la vérité, les sondes n’ayant récupéré que quelques bribes d’informations, il n’apprit en vérité que peu de choses sur ce monde.
Le voyage fut très rapide, car à peine en orbite, le vaisseau fit un saut dans l’espace-temps et se retrouva à proximité du nouveau monde. Le pilote se posa et précisa à l’Agent Orion qu’il reviendrait le chercher d’ici 24 heures.

À présent seul au milieu d’une clairière tandis que la navette terrienne disparaissait dans les nuages, le jeune agent se concentra sur sa tâche.
Ici, la gravité semblait légèrement plus forte que sur Terre. Autour de lui s’élevait une épaisse flore aux formes étranges, peuplée de petits animaux ailés phosphorescents. Et ici, chaque pétale et chaque feuille émettait une lumière envoûtante ! À son approche, des spores s’élevèrent que le jeune homme évita bien de respirer.
Avec une grande prudence, il avança, provoquant dans les plantes alentours des vagues de lumières douces. Avec une démarche lente et respectueuse de ce nouvel environnement, il s’enfonça dans la forêt dans la direction supposée de la montagne où se situait la caverne.

Suivant un bruit d’écoulement, il finit par arriver sur les rives d’une rivière dans laquelle s’ébattaient des petits êtres presque humanoïdes. Il tenta de les ignorer et de s’éloigner en marchant le long de la berge, mais ceux-ci semblèrent s’intéresser à lui, émettant à son passage d’inquiétantes lumières orangées. Certains d’entre eux s’enfuirent. Comprenant qu’il avait involontairement attiré leur attention, il se tourna vers eux et prit une attitude paisible pour leur faire comprendre qu’il n’était pas une menace. Certains s’approchèrent, leur lumière vira au jaune. Lorsqu’il s’assit dans l’herbe, tous s’enfuirent sauf un, qui vira au vert. Finalement, celui-ci tendit un membre vers lui, comme s’il réclamait un cadeau. Voyant là l’occasion de communiquer avec une espèce inconnue, Orion dégrafa une boucle de son uniforme et le lui donna. Le petit être s’en empara et plongea dans la rivière… avant de revenir et de réclamer autre chose. Alors Orion lui offrit son épaulière gauche. À nouveau, celui-ci s’enfuit avant de revenir avec un second petit être. Cette fois, il leur offrit son épaulière droite… mais à peine eurent-ils disparus qu’il se releva et reprit sa route – à l’évidence, ces êtres ne représentaient pas un danger, hormis celui de se retrouver nu sur un monde inconnu. Par la suite, ces créatures seraient référencées sous le nom de FLUVIARDS.

Un peu plus loin, l’Agent Orion sentit une présence. Il s’arrêta et chercha autour de lui : il y avait une forme dans un arbre, au milieu de laquelle deux yeux l’observaient avec attention. Dans les arbres voisins, d’autres formes de même gabarit semblaient attendre en silence. À l’évidence, le représentant de Galaxity était cerné.
Comme avec les Fluviards, il prit une pose paisible, voulant à tout prix éviter d’être pris pour une menace. Alors l’un des êtres descendit et s’approcha de lui. La silhouette humanoïde couverte d’écailles bleutés, le nouveau venu avait les membres longs et massifs.
Alors, il émit un souffle qui ressemblait au mot « Menace ». Le traducteur universel avait-il déjà résolu la nature de leur langue ? Sans se démonter, Orion répondit simplement « Ami ». À partir de cet instant s’instaura une étrange conversation à base de mots simples et de phrases basiques, grâce auxquels l’Agent de Galaxity parvint à leur faire comprendre qu’il ne leur voulait pas de mal. Les GLOMPHS furent étonnés d’apprendre qu’il était un voyageur en provenance d’une autre étoile – mais ils semblèrent plus surpris par la raison de son voyage que par sa capacité à le faire. En effet, les Glomphs n’avaient pas besoin de voyager. L’esprit de découverte et la curiosité naturelle des humains leur était totalement étrangères. Car eux avaient un autre moyen de ressentir des choses. Alors l’être présenta à Orion un petit morceau de cristal luminescent. Intrigué, le jeune agent le toucha du bout des doigts… et soudain éclata d’un rire inattendu ! Le cristal s’éteignit, et le Glomph le reprit.
Celui-ci expliqua à Orion que les cristaux de la montagne permettaient aux Glomphs de ressentir toutes les émotions possibles, et qu’ils n’avaient pas besoin de voyager pour se sentir vivants.

Voici enfin les fameux cristaux. Orion remercia son interlocuteur à grands renforts de marques d’humilité, et les autochtones s’éloignèrent, comme rassurés.

Après une marche encore relativement longue (il avait quitté la clairière depuis des heures), Orion était en train de gravir une montagne en direction de la fameuse caverne. Et sans surprise, lorsqu’il y entra, l’endroit s’éclaira naturellement, comme si les innombrables cristaux qui couvraient les murs sentirent sa présence. Ils étaient si nombreux qu’ils cachaient littéralement les murs et le plafond !
Alors Orion put commencer sa mission – touchant un premier cristal, il fut soudain empli d’une profonde tristesse. Il comprit ce que les Glomphs lui avaient racontés. Il ramassa un morceau de cristal qui traînait au sol et le mit dans l’appareil d’analyse qui lui avait été fourni. S’enfonçant dans les tunnels, il toucha d’autres cristaux pour les mettre dans l’appareil d’analyse – et à chaque fois, il était envahi d’une émotion différente, voie même parfois se produisait-il des effets allant au-delà des émotions ! Très vite, le jeune agent du SST comprit qu’il avait affaire à des pierres aux effets totalement aléatoires.

Lorsqu’il commença à ressentir l’effet de la fatigue, il décida de se poser là, et de prendre quelque repos.

À son réveil, il remarqua tout de suite qu’il avait dormi plus longtemps que prévu. Aussitôt, il reprit la route de la surface. À plusieurs reprises, il manqua de prendre le mauvais embranchement et de se perdre dans les couloirs, mais par chance, il retrouva son chemin sans difficulté.
Au dernier embranchement, il remarqua un bruissement provenant de l’autre couloir. Par curiosité, il s’y engagea et tomba nez-à-nez avec de grosse bestioles insectoïdes aux pinces menaçantes qui l’attaquèrent sans sommation ! Dégainant son fulgurant, Orion tira quelques rafales autour de lui qui lui permirent de s’enfuir ! Il atteignit la sortie peu après, les monstres ne le suivirent pas dehors.

Quelques heures de marches lui permirent de revenir à la clairière où le vaisseau de Galaxity l’attendait déjà.

Un saut dans l’espace-temps, et il avait déjà traversé la galaxie, où aussitôt, il fut convoqué pour un débriefing avec le commandant Varn. Au cours de l’entretien qui suivit, le jeune agent lui fit part de ses observations personnelles, et déconseilla l’utilisation du cristal xaltranite, officiellement en raison de sa nature imprévisible, et donc potentiellement instable, ce qui rendait sa manipulation dangereuse. Mais en réalité, il tentait maladroitement de détourner sa hiérarchie de cette petite planète lointaine, dont il savait pertinemment qu’elle finirait envahie par les machines d’extraction et les raffineries de l’empire terrien. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir un pincement au cœur en pensant aux Glomphs qui lui avaient fait confiance, et dont les responsables de Galaxity se ficheraient éperdument pour peu que leur planète cache une ressource à extraire.
Néanmoins, il fut félicité pour son résultat et reçut une promotion immédiate…

Le Cantique des Quantiques - Acte I : Coca Rista et la croisière du Big Crunch
Scénario officiel et maîtrisé par Chrysalid le 06/07/24
Agentes Victoria, Eleanore et Toki • Secteur galactique 5, année 4017

Le lendemain, en début de matinée, les agentes Toki et Victoria furent réveillées par Eleanore, la sœur jumelle de cette dernière. Elle leur expliqua que leur dernier rapport avait été pris très au sérieux par l’agent Slane qui en avait directement référé au Superintendant. Afin d’augmenter leurs chances de démêler le fin mot de cette histoire, ils avaient envoyé l’agente Eleanore en renfort avec de nouveaux ordres : le départ du Galactic Princess n’étant prévu que dans quelques jours, elles devaient enquêter pour en apprendre le plus possible sur l’affaire et ses intervenants.
C’est au cours d’un petit déjeuner agité que les trois représentantes de Galaxity mirent au point un nouveau plan en fonction des informations qu’elles avaient pu collecter jusque là. Hélas, c’est justemenent ce qui leur manquait, des informations. De fait, elles se rendirent à un terminal pour essayer d’obtenir des données sur les factions dont elles avaient entendu parler la veille :
- Les Logiciens Stoïques ne semblaient pas être des gens importants – du moins le réseau planétaire n’avait-il pas d’informations à leur sujet. Tout au plus s’agissait-il de philosophes ou de penseurs quelconques.
- Il y avaient encore moins d’informations au sujet des Irrationnels.
- Les Boudubouddhistes étaient référencés, quant à eux. Il s’agissait d’une sorte de mélange de plusieurs religions proches du Bouddhisme terrien. Prônant l’idée que toute matière inerte était potentiellement vivante, ils croyaient en le cycle du cosmos qui, d’après eux, ne cessait de mourir et renaître. Ils étaient dirigés par le protofrêre Nhulot, un Biocébien du système Nobono.
- Il y avait aussi les membres du Dogme du Néant Éternel, une sorte de secte déstructurée de nihilistes prônant rien moins que la fin du monde.
Ces informations recueillies, parfois à grand renforts de piratages et de plongées dans le DarkWeb de Nazariius, elles durent se tourner vers des méthodes plus classiques de recherche. Car en effet, tout n’était pas présent sur l’Informatrix.

Finalement, les trois agentes se rendirent dans le Hall Administratif où elles espéraient trouver quelques clés. En accédant à un guichet, après des heures d’une file interminable, on leur fit remplir un formulaire imbuvable et payer une taxe pour chaque question. Néanmoins, elles parvinrent à obtenir quelques réponses pertinentes :
- Melon Usk était en réalité le PDG de TrucX, une entreprise spécialisée dans le voyage spatial.
- Coca Rista avait été fondée par le Capitaine Steubing, qui en avait été le dirigeant jusqu’à ce que, récemment, Usk ne lance une OPA hostile pour racheter son affaire. C’est à partir de ce moment que fut lancée la construction du Galactic Princess.
- Le Capitaine Steubing était toujours dans la course, mais en tant que commandant du Galactic Princess.

Les recherches sur l’informatrix avaient littéralement pris la matinée et une partie de l’après-midi, les démarches administratives ayant pris le reste de la journée, elles se rabattirent sur une autre piste : Nanard Nattle, le second de Usk.  En effet, Ségonia leur avait avoué l’avoir croisé dans le Néobazar au bras de quelque prostipoute. Avec un peu de chance, il serait possible de mettre la main sur lui en enquêtant sur place. Un nouveau petit tour sur l’Informatrix leur permit de mettre un visage sur le nom (un petit homme grassouillet aux cheveux gominés d’une soixantaine d’années).

Grimpant dans un taxi, elles se rendirent dans le quartier de Néobazar, un infernal amas de bâtiments rouillés et de véhicules volant crachotant des fumées noirâtres, dont les rues regorgeaient de mille stands métalliques dont les vendeurs proposaient littéralement tout ce qui pouvait être vendu. Dont des êtres vivants.
Mais elles s’en désintéressèrent rapidement, préférant se tourner vers les petits groupes de prostipoutes qui battaient le bitume aux coins de la plupart des ruelles. Très vite, elles tombèrent sur quelqu’un qui l’avait déjà vu, et on les envoya vers une adresse bien spécifique qu’il semblait fréquenter régulièrement.
Une fois sur place, elles rencontrèrent trois femmes, des humanoïdes à 3 seins très court-vêtues, qui leur confirmèrent que ce cher Nanard venait à elles assez souvent. Une courte négociation plus tard, et les trois prostipoutes quittaient les lieux pour laisser la place aux agentes. Si les jumelles Victoria et Eleanore se prêtèrent au jeu et s’habillèrent en fille de joie pour donner le change, la fière Toki, quant à elle, s’y refusa catégoriquement. Elle demeurerait en renfort si besoin, mais hors de question de s’avilir ainsi !

Durant les heures qui suivirent, la nuit tombant sur Nazariius, elles furent obligées d’éconduire plusieurs clients, prétextant qu’elles étaient déjà « réservées ». Si la plupart les quittèrent en se contentant de maugréer, le dernier groupe les menaça avec plus de véhémence. Elles comprirent que ceux-ci n’en resteraient pas là.
Fort heureusement, le fameux Nanard arriva enfin, tout joyeux de trouver là des jumelles.
Peu après, tous trois, suivis dans l’ombre par Toki, se rendaient à une chambre de l’hôtel mal famé où commença une séance pour le moins… étrange. En effet, les deux jumelles déguisées en prostipoutes n’avaient pas la moindre idée de ce qu’elles devaient faire à ce stade. Dans le doute, toutes deux retirèrent leurs bas dont elles se servirent pour ligotter le petit homme au lit – il se laissa faire sans lutter – avant d’appeler Toki qui entra dans la pièce, le regard noir et prête à tout. Mais là encore, aucune des trois agentes ne savait comment procéder. Alors, moitié jouant, moitié sérieuses, elles lui posèrent des questions sur son travail. Et s’il répondait en riant au début, se prêtant à ce qu’il prenait pour une sorte de jeu coquin, il finit par être un peu plus sérieux, et même d’une humeur noire lorsqu’il évoqua son patron, Usk. Or, il sembla que celui-ci, depuis qu’il avait lancé l’affaire du Galactif Princess, n’en avait plus que pour ses « ingénieurs » et leurs « babioles tout juste bonnes à être vendues aux enchères » ! Il avait été complètement écarté du projet, et pour être honnête, il pensait même quitter l’entreprise.
Ses révélations commençaient à être intéressantes, mais c’est à cet instant qu’un groupe d’hommes armés débarqua dans la pièce. En quelques secondes, ils étaient une dizaine et menaçaient les trois femmes qu’ils emmenèrent sans ménagement, laissant Nanard ficelé.

Après un trajet en limouzingue, ils arrivaient à une sorte d’hôtel désert et mal entretenu, où on les mena à un restaurant occupé par un unique « client », un homme aussi massif que corpulent, et ses nombreux gardes du corps. Celui-ci s’appelait Baba le Jardinier et était, de toute évidente, le chef de la pègre locale. Il dévisagea les trois femmes, dont deux étaient vêtues en prostipoutes, et leur demanda pourquoi elles officiaient sur son terrain. Elles se présentèrent comme des indépendantes qui ignoraient à qui appartenait ce quartier – cette réponse sembla l’énerver. C’est le moment où Toki décida de prendre les choses en main, et finit par lui avouer la vérité. Elles étaient des agents de Galaxity, ainsi qu’en témoignait son propre uniforme, et étaient dans cette ville pour enquêter sur Coca Rista, TrucX, Usk et la soi-disant croisière temporelle du Galactic Princess qui inquiétait les autorités de la Terre.
Ces informations semblèrent calmer Baba qui les trouva bien plus crédibles. Ils échangèrent quelques temps au sujet de leur mission, et finalement, elles acceptèrent de lui donner quelques milliers de poutibloks en échange d’informations qu’il avait en sa possession, et qui seraient susceptibles de les aider. C’est là qu’il leur donna les noms et adresses de Marl et Krax, des ouvriers qui avaient travaillé sur le chantier naval du Galactic Princess jusque récemment.

C’est ainsi que, au beau milieu de la nuit, après avoir rendu les vêtements de prostipoutes et retrouvé leurs dignités, les agentes prirent un taxi jusque chez Marl, puis chez Krax, pour leur parler de l’affaire. Elles apprirent que la structure du navire avait été créée sur Bourgnouf l’Industrieuse et importée telle quelle sur Nazariius. Or, cette structure n’était pas faite dans un matérieux habituel. Ils apprirent aussi que, si le Galactic Princess était un navire jumeau du Astral Princess, il possédait ses propres particularités. En l’occurrence, il y avait une pièce supplémentaire dont les murs étaient faits de cristaux, un matériau des plus inhabituels sur un bâtiment de ce genre…
Après avoir fait leur rapport à Galaxity, puis passé une nuit chargé de questions dans un hôtel du Quartier des Affaires, les trois agentes reçurent de nouvelles instructions de l’agent Slane. Il leur demanda de diriger leur enquête vers ces fameux « ingénieurs ».

Une petite visite à Ségonia permit à Victoria d’apprendre que ces ingénieurs n’étaient pas dans la base de donnée de l’agence de voyage – leurs identités étaient maintenues secrètes pour une raison qu’elle ignorait. Néanmoins, la femme-plante savait qu’ils logeaient au Paladium, le meilleur hôtel de Nazariius.

C’est ainsi que, dans le courant de la matinée, toutes trois se rendirent au fameux établissement en forme de pyramide avec un plan en tête. Très vite, dans le hall d’accueil, elles furent accostées par Kerbeross, le majordome à trois têtes, qui ne vit pas en elles la prestance et la richesse de leur clientèle habituelle. Mais elles parvinrent à le convaincre qu’elles venaient du quartier administratif, étant envoyées par TruX pour faire signer quelques documents par l’un des ingénieurs de Melon Usk. Facilement convaincu par cette histoire, le majordome leur demanda lequel ils voulaient voir, évoquant l’existence d’un cyborg arachnoïde, d’une bimbo shimballillienne, d’une grande femme en armure intégrale dorée, d’un marmaka en combinaison anti-radioactive, d’une humanoïde en cuir et au visage masqué, et d’un alflololien. Elles firent mine de ne pas avoir d’idée préconçue, n’importe lequel ferait l’affaire « pour signer ces documents ». Kerbeross précisa qu’il valait mieux éviter le cyborg et la déesse dorée ; finalement ils se rabattirent sur la femme au visage masqué. Le majordome la fit mander.
Celle-ci apparut alors. Elle avait une silhouette humanoïde quoique de toute évidence exo­solaire. Très vite, les agentes, Victoria en tête, la noyèrent sous des termes administratifs, utilisant autant que possible des mots liés à l’enquête. Eu égard à l’importance du « projet de Usk », il était nécessaire de prendre des précautions avec leur « marchandise » et de s’assurer qu’elle ne présenterait pas de risque pour l’intégrité du Galactic Princess – ce à quoi l’inconnue protesta car le navire était sensé avoir été fabriqué justement pour y résister. Néanmoins, elle finit par se laisser convaincre et accepta de signer ce document, ne serait-ce que pour se débarrasser des intruses. C’est ainsi qu’elles obtinrent le premier nom, ainsi que la nature de son artéfact : Harlène Supin, gardien de la « Perle du Microcosmos », une sorte de bille de verre contenant rien moins qu’un univers…

Le plus important est qu’à présent, elles avaient une liste et une description des ingénieurs. Restait à trouver leurs identités et la nature de leurs artéfacts…

Les ombres de Xenara : Confrontation dans la cité ancestrale
Scénario écrit par ChatGPT et maîtrisé par Chrysalid le 27/07/24
Victoria et Eleanore • Planète Xenara, Secteur galactique 3 • année 4017

Durant les heures qui suivirent, les deux sœurs roulèrent dans des étendues de jungle s’alternant avec de vastes plaines arides de pierres et de roches stériles.
À un moment, en fin de matinée, Victoria demanda à sa jumelle d’arrêter le véhicule – elle avait repéré quelque chose. L’énorme tout-terrain à 6 roues freina lourdement, et les deux agentes de Galaxity descendirent. La jeune exobiologiste anglaise lui montra un rocher qu’apparemment rien ne distinguait des autres. Mais elle y voyait une silhouette, comme s’il s’agissait en réalité d’une statue qui avait trôné là jadis. Mais le temps et l’érosion ayant fait leur œuvre, il n’en restait à présent plus qu’un bloc informe. Alors Eleanore usa de son pouvoir mental de Rétro­cognition pour tenter de percevoir ce qui avait été jadis, dans ce passé très lointain au cours duquel cette statue avait été sculptée. Elle plongea alors dans une profonde méditation qui dura plusieurs heures. Au cours de cette plongée dans les tréfonds de sa clairvoyance, elle vit autour d’elle une vaste plaine sillonnée de routes et de statues. Ici et là, des gens appartenant à une race inconnue allaient et venaient, accompagnés de bête de somme. Et au fond, sur les flancs d’une montagne, s’élevait une sorte de forteresse aux accents fortement religieux ou mystiques, entourée sur de vastes distances d’une ville dont elle aperçut les toits et les monuments.
Lorsqu’elle émergea de sa transe, elle raconta tout cela à Victoria – elle savaient où elles devaient se rendre désormais !

De retour à bord du tout terrain, elles reprirent la route jusqu’en fin d’après-midi, lorsque soudain, elles aperçurent un gros rocher tomber du ciel… droit devant elles ! Victoria tenta de braquer soudainement pour éviter l’impact, mais c’était peine perdue. Le choc fut violent ! Le véhicule, brutalement arrêté dans sa course, se souleva et retomba sur le dos avant de se stabiliser dans un bruit de métal froissé. Sauvées par leurs ceintures de sécurité, les deux agentes avaient été néanmoins lourdement blessées. Elles se libérèrent et sortirent du véhicule pour observer les alentours, mais il n’y avait rien. Alors elles récupérèrent quelques affaires et poursuivirent leur trajet à pied. Mais c’est là qu’elles virent, du coin de l’œil, une forme apparaître dans leur champ de vision. C’est là qu’une sorte d’ombre humanoïde aux contours flous se jeta sur elles avec brutalité. Eleanore se jeta de côté, tandis que Victoria dégaina son paralyseur léger. Elle canarda la forme à plusieurs reprises. Quant à Eleanore, elle se jeta sur l’ennemi qu’elle fit tomber à terre. Une ultime déflagration du paralyseur vint alors à bout de l’ennemi.
Hélas, Eleanore avait été blessée durant le combat, aussi Victoria la ramena-t-elle dans la carcasse du véhicule pour lui prodiguer quelques soins et lui permettre de se reposer. Ce faisant, elle retourna voir l’ennemi qui gisait à quelque distance de là, mais celui-ci avait disparu. À sa place, il ne restait que quelques taches d’un liquide bio-luminescent.

Le lendemain, les deux agentes soignées et reposées avaient retrouvé leur forme. Elles quittèrent la carcasse du tout terrain et prirent la route vers la montagne. Il leur restait une bonne distance à parcourir, elles le savaient. En outre, il fallait faire vite car le temps passait, et le vaisseau de Galaxity viendrait bientôt les chercher.
Elles passèrent une bonne partie de la journée à marcher, et ce n’est qu’en milieu d’après-midi qu’elles atteignirent les hauteurs de collines envahies par la végétation, au cœur de laquelle elles virent des ruines anciennes. Et plus elles s’avançaient, plus les ruines étaient nombreuses. Il devint vite évident qu’elles avaient mis à jour le site d’une ville ancestrale.
Elles repérèrent même quelques statues de gardiens humanoïdes aux longues griffes – de toute évidence, il s’agissait du même genre que celle repérée dans la plaine, bien qu’ici, protégées par la végétation, l’érosion n’avait pu faire son œuvre.
Elles trouvèrent aussi, au cours de leur exploration… un tournevis ! Et plus loin une lampe-torche cassée ! À l’évidence, les ouvriers kidnappés avaient dû passer par ici, de gré ou de force. En outre, des traces récentes se dirigeaient vers le cœur de la cité.

En fin de journée, elles accédèrent enfin à l’entrée d’un antique temple en ruines dont les tours et les étages s’étaient effondrés – ne restait ici que le rez-de-chaussée.

En entrant dans la structure, éclairées par la seule lumière de leur appareil multimédia, elles s’engagèrent le long d’un couloir sombre, au fond duquel semblait pulser lentement une lumière bleu verdâtre.
Hélas, une nouvelle ombre se manifesta soudain, et Victoria dut se lancer au combat une nouvelle fois. Elle vint à bout de son adversaire à l’aide de son petit paralyseur léger, et rejoignit sa sœur au bout du couloir. Celle-ci observait le centre d’une salle octogonale, où s’élevait une sorte de trépied de pierre sur lequel était posée une lumière intense. Et autour, dans les murs, l’on pouvait apercevoir 3 autres sorties.
Les deux agentes de Galaxity s’intéressèrent aussitôt aux sorties. Si l’une d’entre elles était lourdement bloquée par un éboulement, une autre donnait sur un couloir… dans lequel se trouvaient une rangée d’énormes cosses végétales désêchées.
Dans le dernier couloir, il y avait une autre rangée de cosses végétales, mais 3 d’entre elles émettaient une étrange lueur. 3 cosses… pour 3 victimes ?
Très vite, Victoria s’empara d’un rocher tranchant pour éventrer la première cosse. En fouillant dans les « entrailles » de la plante, elle finit par attraper une main. Bingo ! C’est là qu’étaient enfermés les ouvriers ! Mais soudain, des tiges vinrent enserrer le bras pour l’attirer vers le cœur de la cosse, et dans le même temps, la lumière de l’artefact se mit à pulser rapidement, ce qui provoqua l’apparition d’une nouvelle ombre qu’elles durent affronter.
Petit à petit, tout s’éclaircissait. De toute évidence, cet artefact était resté en sommeil des siècles voire des milliers d’années, et il avait été réveillé par la présence de la colonie proche. C’est là qu’il avait commencé à « émettre » des gardiens, probablement les mêmes qui protégeaient la cité du temps lointain de son âge d’or.
Plutôt que de faire dans la recherche scientifique, Victoria s’empara d’un énorme rocher aux bords tranchants, et commença à frapper l’artefact lumineux de toutes ses forces ! « Taper cailloux ! » s’écrièrent les deux sœurs d’une seule voix.

Et contre toute probabilité, alors même que chaque impact semblait générer de nouvelles ombres, le 3e choc brisa l’artefact en une grande déflagration lumineuse ! Le souffle projeta les deux femmes à terre…

Lorsqu’elles se relevèrent, dans l’obscurité totale, elles réalisèrent qu’elles étaient seules à présent. Toutes les ombres avaient été balayées. À la lumière de leur gadget multimédia, elles retournèrent auprès des victimes qu’elles libérèrent – sans rencontrer la moindre opposition cette fois.

Après avoir passé une nuit dans l’entrée du temple en ruines, elles envoyèrent un message à la colonie qui vint les récupérer avec un nouvea véhicule tout-terrain.

Leur retour à la colonie de Sytris fut accueillie par les hourras. Une fête fut organisée en leur honneur et en celui des victimes que tous étaient heureux de retrouver. Le Gouverneur Zyrtek leur présenta des félicitations officielles – seuls les scientifiques de la colonie demeurèrent plutôt maussades, apprenant le même jour l’existence d’un artefact ancien et sa destruction immédiate.

L’après-midi, comme prévu, le vaisseau de Galaxity vint les récupérer. De retour sur Terre, Victoria et Eleanore reçurent une promotion de la part du commandant Valdoran – désormais, toutes deux avaient atteint le Grade 2.

Le Cantique des Quantiques : Acte I : Les « Ingénieurs »
Scénario officiel maîtrisé par Chrysalid le 06/07/24
Agentes Victoria, Eleanore et Toki • Secteur galactique 5 • année 4017

En quittant le Paladium, les 3 agentes de Galaxity épiloguèrent longuement sur la marche à suivre. Elles avaient un nom sur 6, comment obtenir les autres ? Finalement, après avoir échangé de nombreuses idées, elles se mirent d’accord pour une stratégie.
C’est ainsi que, dans le courant de l’après-midi, elles se rendirent dans l’arrière-cour du bâtiment, là où des employés allaient et et venaient en permanence, déchargeant constamment des camions de livraison. Repérant un coin où certains employés en uniforme faisaient leur pause discrètement, elles attendirent pendant presqu’une heure pour en trouver un seul afin de lui chiper son uniforme – une décharge de paralyseur léger le projeta dans les poubelles, inconscient. Alertés par le bruit, d’autres employés débarquèrent et trouvèrent Victoria et Eleanore en pleurs, paniquant devant le corps inerte du jeune homme. « Un type habillé en noir est arrivé, il a tiré et s’est enfui par là ! » racontèrent-elles aux membres du personnel, qui les prirent aussitôt en charge. Ils les amenèrent jusque dans leur salle de pause et leur donnèrent à boire, les réconfortèrent comme ils le pouvaient. Les deux sœurs en firent des tonnes, assez pour s’assurer de la présence de leurs « sauveurs ».
Pendant ce temps, à l’extérieur, Toki traîna le corps du jeune homme à l’écart pour le déshabiller.
Lorsque les employés commencèrent à reprendre leurs activités quotidiennes, les deux sœurs anglaises reprirent leur travail. Elles étaient entrées, plus personne ne faisait attention à elles, elle pouvaient désormais déambuler dans l’étage sans qu’on ne fasse (trop) attention à elles. Eleanore repéra des zones de stockage et des installations destinées au personnel, tandis que Victoria se glissa dans un bureau inoccupé. Elle eut par contre bien du mal à naviguer dans cette interface qui lui était inconnue…
Enfin parée de l’uniforme des employés du Paladium, Toki entra dans le bâtiment, l’air de rien. Eleanore et elle se retrouvèrent et firent mine de « se connaître », comme si, en vieille connaissances, elle se retrouvaient un peu là par hasard. Et comme nul ne faisait attention à elles, elles s’enfoncèrent dans le bâtiment. Victoria les appela à cet instant, car malgré ses efforts, elle ne parvenait à manipuler le système.
Enfin, travaillant à trois, elles réussirent à naviguer dans l’interface du système. En affichant la fiche de Harlène Supin, elles virent que sa suite avait été financée par TrucX, de même que 5 autres suites. Mais à cet instant, la porte du bureau s’ouvrit et un employé furieux entra. Les excuses des trois jeunes agentes ne le calmèrent pas, il les expulsa de son bureau à coups de pieds dans le fondement.
Fort heureusement, Toki avait « photographié » l’écran grâce à son Tüm-Tüm de Lüm – restait à extraire l’image.

L’après-midi était déjà bien avancé lorsqu’elles se prirent une chambre dans un hotel plutôt modeste du quartier. À l’aide du matériel récupéré à bord de leur XB-27, elle montèrent l’installation pour exraire l’image du Tüm-Tüm. Enfin, elles avaient la liste des ingénieurs :
- La Collectionneuse,
- Sya Nouf,
- Kistna,
- Zift,
- Harlène Supin,
- Vargor-celui-qui-change-la-couleur-des-supernovas.
Très vite, elles supposèrent que la Collectionneuse était le cyborg arachnéen, Kistna la femme en armure d’or. Toki reconnut Sya Nouf, la célèbre shimbalillienne qui faisait la promotion de la croisière dans les annonces publicitaires.

Elles transmirent la liste à Galaxity, et l’employé qui leur répondit fut plutôt surpris. En effet, en analysant chacun de ces noms, il y voyait là une ancienne cheffe de guerre, une actrice célèbre, un ex-assassin, une voleuse, un vieil alflololien… En vérité, aucun d’entre eux n’avait le profil d’un « ingénieur ». Seule Kistna, dernière représentante d’un peuple ancien aujourd’hui disparu, était susceptible de posséder le savoir et la technologie qu’on attend d’un ingénieur, mais en vérité, l’on en savait si peu sur elle…
Peu après, c’est le visage de l’agent Slane qui apparut à l’écran. Il leur évoqua l’inquiétude que cette affaire lui évoquait. Tout ceci n’avait aucun sens, et pourtant, il était nécessaire d’aller jusqu’au bout. De fait, il leur donna de nouveaux ordres : les trois agentes devaient poursuivre la mission en infiltrant le Galactic Princess.

C’est là qu’un nouveau problème se présenta. Si Toki et Victoria avaient « officiellement » reçus des billets à leurs noms, il n’en était rien pour Eleanore. Immédiatement, Victoria souhaita retourner voir Ségonia pour lui réclamer un billet supplémentaire – sans surprise, elle la retrouva dans son bar fétiche. Mais la femme-plante se trouva dans l’obligation de refuser. En effet, le décollage du Galactic Princess avait lieu dès le lendemain, toutes les places étaient bouclées désormais. Mais elle leur proposa une alternative : il y avait des postes vacants, Eleanore pouvait toujours postuler si elle voulait monter à bord à tout prix. Mécano, serveur, chanteur, voici les postes disponibles à bord. En outre, certains invités cherchaient du personnel, comme garde du corps, traducteur ou conseiller diplomate. De par son origine, Eleanore avait reçu quelques cours de chant, aussi se proposa-t-elle comme chanteuse. Ségonia l’envoya alors dans un night club le soir même, où elle passa une audition devant le crooner Guy Camelot – sa prestation fut assez convaincante, elle fut embauchée dans l’instant.

*
Dès le lendemain, chacun rejoignit sa place. Toki et Victoria se rendirent au lieu d’embarquement, tandis qu’Eleanore retrouva les membres de l’équipe d’animation et l’équipage de bord.
L’embarquement se fit sans histoires, dans un déchaînement de musique et de lumières. Sur le pont 8, sous le dôme en verracier qui permettait une vue imprenable, le Capitaine Steubing fit son discours de bienvenue, présentant ensuite quelques membres importants de son équipe, dont le docteur Makk Oïle, médecin-chef, Jacto Rance, maître d’hôtel, et Guy Camelot, régisseur.
Finalement, il conclut en rappelant que cette croisière se terminerait par un voyage à travers le temps, un spectacle organisé par TrucX et Melon Usk. Toki remarqua que le capitaine avait l’air bien moins enthousiaste lorsqu’il évoqua Usk et cette partie du voyage.

Durant la soirée qui s’ensuivit, un long repas de gala eut lieu, accompagnant le décollage du vaisseau vers les étoiles.
Mais tandis que Victoria profita de la réception, et qu’Eleanore participait au spectacle, Toki repéra quelqu’un qui correspondait à l’un des « ingénieurs ». Oui, elle en était certaine, cette silhouette dorée pareille à une armure, monolithique, solitaire, imposante… c’était Kistna. Toute la soirée durant, elle la suivit de loin. À l’évidence, cette inconnue ne souhaitait pas se mêler à la foule, préférant les lieux inoccupés et la vue des étoiles plutôt que la fureur des banquets et des salles de spectacles. Finalement, elle quitta le pont 8 et se rendit à sa cabine, au pont 4 – satisfaite d’avoir trouvé cette information, Toki rejoignit Victoria…

Le Cantique des Quantiques : Acte II : Les Merveilles du Monde Connu
Scénario officiel maîtrisé par Chrysalid le 14/09/24
Agentes Eleanore et Toki • Secteur galactique 5 • année 4017

Au premier jour de la croisière, tandis que la plupart des passagers vaquaient au petit déjeuner, la voix du capitaine Steubing retentit dans les coursives, les informant qu’en ce jour, ils visiteraient le Jardin Enchanté de l’astéroïde Ikotiklos. Mais les agentes de Galaxity se concentrèrent sur leur mission. Hélas, Victoria était malade ce matin-là. Ayant attrapé froid suite aux nombreux changements de températures – l’intérieur climatisé du Galactic Princess n’y étant pas pour rien – elle était coincée au fond de son lit, grelottant de chaud et de froid. À moins qu’il ne s’agisse du mal de l’espace…
Toki se retrouva donc seule. Lorsqu’Eleanore vint la retrouver dans la cabine, elles mirent au point leur stratégie. La première étape était de repérer cette fameuse pièce aux murs de cristal. De fait, elles descendirent au pont 1, la salle des machines, où elles tombèrent nez-à-nez avec… Bobb l’emmerdopod ! Maiq qu’est-ce qu’il faisait là ? Elles tentèrent bien de se cacher, et tandis qu’elles jouaient à cache-cache avec lui, ils furent interrompus par un petit groupe d’individus qui entra dans la salle des machines. Sans même saluer Bobb, ils se rendirent directement dans le fond de l’étage. Alternant entre la curiosité de ce qui se passait là et la colère de revoir Toki – et Eleanore qu’il prit pour Victoria du fait de leur ressemblance – Bobb se perdit un moment dans sa colère. Mais la curiosité était plus forte, et tous trois observèrent le fond de l’étage qui irradiait d’une étrange lumière blanche. Là se trouvait une salle aux murs de cristal blanchâtres. Partiellement transparents, c’est tout juste s’ils laissaient deviner la silhouette de ses occupants.
Mais ce n’est que lorsque ces mystérieux individus quittèrent les lieux que Toki et Eleanore purent les identifier : sans surprise, c’était Elon Musk et ses 6 « ingénieurs ». Ceux-ci repartirent comme ils étaient venus. Dès lors, Bobb et les deux agentes se poursuivirent à nouveau entre les machines. Et lorsqu’elles réussirent à le semer, elles se rendirent à la salle aux murs de cristal. L’entrée n’était pas verrouillée, mais elle était vide. Et hormis 7 alcôves aménagées dans les murs, elle ne comportait… rien.
Alors c’est le moment où Eleanore fit appel à son pouvoir psychique. Se concentrant sur les dernières minutes qui avaient eu lieu dans ces murs, elle revit la scène comme si elle s’était trouvée parmi eux…
Et autour d’elle, elle vit chaque participant se présenter. La créature cyborg arachnoïde dit «Je suis la Collectionneuse, je détiens le ‘Cœur sidéral’ et j’entends le kanoune ». La bimbo à trois seins se présenta à son tour, Nya Souf, elle portait le ‘Latex de Nerfafalen’ et entendait elle aussi ce « Kanoune ». La grande femme en armure dorée s’appelait Kistna, elle possédait ‘l’Astrolabe de Sol’ et entendait le Kanoune. Zift, le Marmaka en combinaison anti-radiations, possédait la ‘Poussière Fatale’ et entendait le Kanoune. La femme masquée en cuir s’appelait Harlène Supin, avait volé la Perle du Microcosmos, et entendait ‘bien mieux’ le kanoune ici qu’ailleurs. Vargor l’Alflololien possédait la Couronne de Ré et entendait le kanoune’. Quant à Melon Usk, il possédait l’Œuf du Dominium et entendant le kanoune’.
Ils échangèrent quelques instants puis finirent par quitter la pièce.

Bien entendu, elle avait décrit oralement ce qu’elle avait vécu, et Toki avait pris les notes nécessaires. Donc à présent, elles avaient le nom des artefacts. Restait à savoir à quoi tout cela correspondait.

Plus tard dans la matinée, Eleanore se rendit au Pont 2 pour essayer de s’y faire quelques amis, tandis que Toki allait se faire passer pour une passagère normale en allant prendre un bain de soleil sous le dôme. C’est là qu’elle entendit les trois Logiciels Stoïques, de petits humanoïdes à têtes de poulpes, disserter longuement sur la nature du temps.

Durant le reste de la journée, chacune vaqua à ses activités pour parfaire sa couverture ; Toki effectua une excursion dans les magnifiques Jardins d’Ikotiklos, et Eleanore alla travailler avec l’équipe d’animation pour préparer le spectacle du soir.

Au deuxième jour de la croisière, tout le monde fut réveillé par la voix du Capitaine Steubing qui annonçait le programme de la journée. Cette fois, le navire faisait escale à proximité du Grand Canyon de Boulguigoulba. Des séances de sauts dans les courants élastico-magnétiques étaient prévues pour tous ceux qui étaient intéressés.

Dans la matinée, Eleanore vit l’énigmatique Kistna sur le pont 8, observant les étoiles dans une parfaite immobilité. Faisant preuve d’un tact et d’une subtilité inhabituelles, elle parvint à engager la conversation sur la beauté des étoiles et l’immensité du grand rien. Elles échangèrent ainsi quelques mots, rien de plus. Eleanore évita d’en dire trop, et finit par quitter la conversation sans rien ajouter lorsqu’elle comprit que le moment était venu. Elle avait compris une chose, cette Kistna pouvait devenir une alliée si elle faisait les choses avec délicatesse.

Par la suite, Toki et Eleanore transmirent les informations recueillies la veille à l’agent Slane. Leurs propres recherches sur le ‘kanoune’ (quelle que soit son orthographe) ne donnèrent rien.

Lorsqu’Elanore dut quitter Toki pour retrouver l’équipe d’animation, cette dernière profita de son après-midi pour descendre sur une navette plate-forme afin d’effectuer quelques chutes dans les courants élastico-magnétiques. Bien sûr, sa formation de ninja et ses années à Galaxity avaient fait d’elle une guerrière émérite, et une chute, aussi impressionnante soit-elle, fut d’une grande facilité.
Son attention fut requise toutefois lorsque l’un des autres participants, le Logicien Stoïque Cop’Ewnik, tomba… sans remonter. Le magnétisme avait-il disparu ? Dans le doute, elle poussa l’un des autres logiciens dans le vide pour tester, mais lorsque celui-ci remonta grâce aux courants, terrifié, elle se dit qu’elle pouvait resauter. C’est ainsi qu’elle repéra Cop’Ewnik dans le canyon, coincé dans une anfractuosité. Un second saut, équipée d’une corde en nano-acier, lui permit de le dégager et de le remonter.
Bien entendu, les Logiciels lui témoignèrent une grande reconnaissance.

Le troisième jour, le Galactic Princess s’arrêta à proximité de la Nébuleuse de Shellobb, une sorte de nuage de gaz en forme de toile d’araignée immensément gigantesque. Or, celle-ci émettait une lumière puissante qui avait le don d’attirer dee titanesque Hexapodes pareils à des araignées, mais des araignées plus grandes que le Galactic Princess lui-même ! Or, ces créatures décérébrées se précipitaient dans la nébuleuse, où elles allaient mourir, tels des mouches sur une flamme. Ce spectacle terrifia la plupart des passagers qui désertèrent le pont 8.
C’est justement là qu’Eleanore retrouva Kistna. Celle-ci, bien moins fière que d’habitude, semblait très affectée par ce spectacle. Cette fois, Eleanore l’approcha avec des mots rassurants. La conversation qui s’ensuivit ne dura pas plus longtemps que la veille, mais cette fois, la femme en armure dorée lui apprit qu’elle était la dernière, ou l’une des dernières, de son espèce. Et le fait de voir tous ces Hexapodes se précipiter vers la mort l’affectait plus qu’elle ne l’aurait cru.

Peu après, accompagnée de Toki cette fois, elles repérèrent l’un des Ingénieurs, l’alflololien Vargor, et le suivirent jusqu’à sa chambre. En demandant son aide à une femme de ménage, elle put accéder à l’intérieur de la pièce. Une fouille rapide pour trouver la fameuse Couronne de Ré ne donna rien. Alors elle en appela à ses pouvoirs pour tenter de repérer l’objet. Mais les images qui s’imposèrent à son esprit lui apprirent que Vargor portait la couronne sur lui en ce moment-même. Il faudrait trouver un plan si elles voulaient la lui subtiliser.

Hélas, la matinée fut de courte durée pour la jeune anglaise, car ce soir-là, elle devrait se produire seule sur scène. Une longue journée d’entraînement la retint donc loin de l’enquête.

La journée étant terminée, elles récupérèrent la réponse des services de renseignement de l’Agent Slane. S’ils n’avaient trouvé aucune réponse probante au sujet du mot ‘kanoune’, ils avaient pu définir la nature de la plupart des artefacts des ingénieurs. Majoritairement, il s’agissait de reliques de temps anciens, d’une valeur généralement inestimable. Mais à priori, il n’y avait aucun lien entre eux.

Au quatrième jour de la croisière, le vaisseau s’était approché d’un monde aquatique. Ce jour-là, de nombreuses excursions sous-marines furent organisées pour visiter les ruines de Kikik’om, des vestiges architecturaux d’une civilisation ancienne aujourd’hui disparue.

Ce matin-là, les deux agentes se rendirent à la porte de Vargor assez tôt, mais elles découvrirent vite qu’il avait quitté sa cabine plus tôt encore. Impossible de le trouver dans les nombreux repas où étaient servis des petits déjeuners, alors elles abandonnèrent leurs recherches. Un peu dépitées, elles prirent une navette pour participer à une excursion dans les ruines de Kokok’om… et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’elles tombèrent sur Vargor lui-même, installé dans la même navette qu’elles !
Bien entendu, elles réfléchirent à un moyen de lui voler la couronne tandis que leur navette s’enfonçait dans les profondeurs de la mer. Mais leurs réflexions furent interrompues lorsque la navette réveilla par mégarde un immense serpent de mer qui commença à jouer avec la petite coquille de métal. Terrorisé et déconcentré par les cris des passagers, le pilote perdit son sang froid et fut bien incapable de les sortir de là. Alors Eleanore prit la place du pilote et tenta de les reconduire en surface, tandis que Toki, feignant la peur, s’accrocha « par mégarde » à Vargor. Mais malgré ses maintes tentatives, elle ne parvint jamais à lui voler la couronne.

Lorsqu’ils revinrent à bord du Galactic Princess, Vargor ne manqua pas de remercier Eleanore de les avoir tous sauvés de ce monstre marin – la jeune anglaise réalisa que peu à peu, elle commençait à se faire des alliés. Afin de « ferrer sa proie », elle lui suggéra de lui offrir un verre à l’occasion.

Le soir, elle retrouva Kistna avec qui elle échangea encore quelques paroles rassurantes. Mais au cours de cet échange, Eleanore eut l’impression que Kistna était au courant de ce voyage vers le futur. En outre, bien qu’elle demeura fort mystérieuse, elle sembla suggérer à demi-mots qu’il n’y avait aucun moyen de savoir s’ils en reviendraient…

Durant la soirée qui suivit, Toki se rendit au pont 5, le lieu de tous les plaisirs. C’est là qu’au détour d’un couloir, elle croisa… elle-même ! Fâchée, elle attrapa le doppelgänger et l’intimida pour qu’elle lui avoue son identité. Très vite, la fausse Toki éclata de rire, et son apparence changea pour celle d’un séduisant humain en costard sur mesure. L’inconnu lui avoua l’avoir déjà croisé à plusieurs reprises à bord, et son air sérieux et concentré lui avait donné envie de lui faire une blague. En vérité, il s’appelait Shey’llha et appartenait à la race hermaphrodite des Suffuss, une masse gélatineuse informe capable d’imiter toute créature organique.

Le cinquième jour, tandis que le Galactic Princess planait à proximité d’une ceinture d’astéroïdes cubiques, Toki parvint à présenter Shey’llah à Eleanore. Bien entendu, les talents de transformiste de l’entité gélatineuse eurent leur petit effet.
La conversation qui suivit lui permit d’apprendre que Shey’llha était diplomate et ambassadeur, invité à bord pour participer à un conclave entre de nombreux ambassadeurs de Point Central. Très intéressé par cette information, Toki parvint à la convaincre de lui en dire un peu plus, et le suffuss lui avoua qu’il s’agissait d’une réunion autour de Galaxity et l’hégémonie qu’elle tente d’imposer aux autres peuples. Shey’llha semblait assez neutre quant à la présence de Galaxity à Point Central, mais ça n’était pas le cas de tout le monde.
Une réunion contre les intérêts de Galaxity ? Bien entendu, il était nécessaire d’y assister…

Les choses s’enchaînèrent alors. Tandis que Toki allait installer son appareil numérique dans la salle de réunion où allait avoir lieu le conclave des ambassadeurs, afin d’enregistrer un audi ode toute la rencontre, Eleanore allait demander son aide à sa sœur jumelle Victoria, toujours clouée au lit par sa maladie. L’idée serait de placer Victoria dans la chambre d’Eleanore, au pont 2, afin qu’elle se fasse passer pour elle. « Eleanore » malade, elle n’aurait donc pas à participer aux spectacles de la journée. Ce qui laisserait à la vraie Eleanore, qui se ferait alors passer pour Victoria, le temps de participer à la course de drones dans la ceinture d’astéroïdes prévue pour cette après-midi – oui, pendant la fameuse réunion.
La course eut lieu, mais le niveau était bien trop élevé et elle perdit son drone au beau milieu de la course… C’est finalement un certain Ra’Zoltro qui gagna le concours.

Le soir-même, cherchant du repos dans les salons de massages du pont 7, Eleanore rencontra le fameux Nhulot, grand maître des Boudubouddhistes, avec qui elle échangea sur la nature vivante de l’espace, et la nature du cycle du temps. Au cours de leur échange, elle apprit qu’il rêvait de converser avec Ra-Zoltro, le chef des Adeptes du Dogme du Néant Éternel, leurs vision du monde divergeant radicalement l’un de l’autre…